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L’urgence du co-développement —1—
10 février 2010, par
Les dirigeants des listes qui affronteront l’Alliance aux élections régionales considèrent-ils que La Réunion est totalement isolée du reste du monde ?La lecture des déclarations et professions de foi des uns et des autres porte à le croire. Ce désintérêt pour la dimension internationale des problèmes réunionnais est lourd de conséquences, à l’heure où les ravages de la mondialisation capitaliste menacent de frapper La Réunion à l’horizon 2014.
Par idéologie ou par ignorance, de nombreux ténors de notre vie politique maintiennent la population dans une complète ignorance des effets de la mondialisation sur l’économie et la société réunionnaises. Jusqu’en 1998, le rôle de la Région Réunion a été pour ainsi dire inexistant. En douze années, La Réunion s’est fermement engagée sur la voie du co-développement avec les pays voisins. La conclusion récente d’une série d’accords de libre-échange applicables en 2014 a accéléré le cours de l’histoire : si aucune alternative concertée n’est trouvée, si la co-développement régional n’est pas poursuivi et amplifié, l’application des règles de la concurrence ultra-libérale frappera de plein fouet sur la production et les services à La Réunion… menaçant un édifice social déjà fragilisé par l’héritage des cinq dernières décennies.
Le poids de l’héritage
La Loi de décolonisation du 19 Mars 1946 visait à établir l’Egalité sociale entre les "Quatre vieilles colonies" -dont La Réunion- et l’ancienne puissance coloniale. Plus d’un demi-siècle de combat a été nécessaire pour obtenir la simple application des lois sociales à La Réunion. En revanche, la départementalisation instaura une zone de libre-échange entre La Réunion et l’ancienne métropole coloniale, détruisant le tissu industriel et manufacturier de La Réunion. Le poids de cet héritage pèse lourd sur les destinées de La Réunion du XXIe siècle : alors que les échanges entre l’Hexagone et La Réunion étaient à peu près équilibrés au début des années 1950, l’île est aujourd’hui presqu’entièrement dépendante des importations, dont la plus grande partie provient de l’ancienne puissance coloniale. Parallèlement, l’application d’un modèle de développement ignorant de nos spécificités a eu pour effet d’accroître les coûts du travail, dans une société désormais dominée par les activités de service. Enfin, la destruction de l’emploi industriel et l’élargissement de l’ancien supplément colonial à la fonction publique et à certains secteurs des services sous forme de surrémunération tire les prix toujours plus vers le haut, aux dépens de plus de la moitié de la population.
Le choc de la mondialisation capitaliste
La Réunion est donc entrée dans le XXIe siècle dotée d’un système marqué par un coût du travail élevé, une production locale faible et des prix à la consommation exorbitants. Or, ce siècle est celui de la mondialisation capitaliste, qui soumet les économies à une implacable concurrence, et menace aujourd’hui de faire voler en éclat les barrières douanières et les contingents (quotas) qui protègent les productions et les emplois réunionnais. Le 29 Août dernier, la Baronne Catherine Ashton, alors commissaire européenne chargée du commerce extérieur concluait à Grand-Baie (Ile Maurice) les Accords de partenariat économiques (APE) entre l’Europe et plusieurs pays de la zone (Madagascar, Maurice, les Seychelles, les Comores, la Zambie et le Zimbabwe). A l’horizon 2014, ce Traité prévoit la suppression des droits de douanes et des restrictions entre les pays concernés et l’Union européenne… c’est-à-dire, dans la zone, avec La Réunion. Appliquées telles quelles, ces conventions soumettraient les productions réunionnaises à une concurrence avec des produits et des services bien moins coûteux… concurrence qu’en l’état, l’édifice déjà fragile de notre économie ne pourrait guère supporter. Les risques sont grands de voir ce choc entraîner des réactions xénophobes à l’encontre des ressortissants des pays de la zone où de raviver la tentation illusoire et réactionnaire du protectionnisme insulaire. Plus sûrement, ont peut craindre qu’un certain capitalisme prédateur réunionnais ne tire profit de cette "ouverture" des marchés pour aller chercher dans les pays pauvres qui nous entourent les services d’une main d’œuvre sous-payée, renouant ainsi avec la funeste tradition d’une Réunion "colonie colonisatrice".
L’Alliance, seule force engagée dans la réponse à la mondialisation
Les quatre années à venir seront décisives pour la construction d’une réponse réunionnaise à la mondialisation. Mais aucune solution ne pourra être trouvée sans un mouvement concerté avec les forces vives des Etats qui nous entourent : pas d’alternative, donc, sans un renforcement de la coopération dans la zone...et sans un vaste engagement de l’opinion dans la construction d’un rapport de solidarité internationale. Or, jusqu’à présent, le processus d’application des règles de la mondialisation ultralibérale dans notre aire a été presque secret, les Réunionnais ayant été entièrement exclus de la signature et de la négociation des traités APE. Presque rien n’a transpiré non plus dans les médias de notre pays : Elie Hoarau, député européen de l’Alliance des Outremers, a été le seul à élu Réunionnais à alerter l’opinion publique sur les changements décisifs qui étaient engagés et sur les dangers des APE. Cet appel à l’union la plus large contre la casse sociale portée par la mondialisation n’a été relayé ni par les faiseurs d’opinion, ni par des politiques par ailleurs prompts à dénoncer abstraitement les excès du libéralisme. A l’aube d’un scrutin régional décisif, ni le PS, ni les Verts, ni la liste de l’Union de Didier Robert n’accordent le moindre intérêt aux évolutions du monde qui nous entoure. L’Alliance est aujourd’hui la seule force politique à porter cette question centrale dans le débat. Inexistante avant les interventions de Paul Vergès à partir de 1998, la stratégie de co-développement, a bénéficié d’une forte impulsion de la Région au cours des deux dernières mandatures. En revanche, la dimension internationale demeure totalement étrangère à l’Union de Robert-Virapoullé comme aux socialistes de Michel Vergoz…Tout porte à croire que ces deux partis, se lavant d’avance les mains de l’avenir des Réunionnais, attendent une fois de plus que le salut vienne de Paris…
(à suivre)
Geoffroy Géraud-Legros
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