Réponse de Margie Sudre à Témoignages

2 février 2007

La députée européenne Margie Sudre a réagi à notre article, suite aux déclarations qu’elle a faites à la presse réunionnaise. Nous offrons à nos lecteurs quelques extraits de sa lettre accompagnés de nos commentaires.

Margie Sudre commence sa réponse par une attaque d’un autre âge - à une époque où on pouvait effrayer le quidam avec le chiffon rouge du communisme. C’est dire que Margie Sudre en est resté à un passé lointain.

« J’avoue trouver assez savoureux de passer pour "celle qui fait partie d’un monde passé qui ne comprend plus l’avenir" dans le journal officiel d’un des derniers partis communistes survivant à travers la planète ! »

La seule excuse pour cette dame est de ne pas être une lectrice régulière de “Témoignages”, sinon elle se serait aperçue que, non seulement les temps ont changé, mais aussi que ce journal a évolué, tout en restant "la voix des sans voix", pour être celle des forces vives de La Réunion.

« Vous rappelez que les Réunionnais ont voté majoritairement "non" au projet de Traité constitutionnel, à l’image d’ailleurs de l’ensemble des Français. Il me semble que ce n’est pas ce qu’ils ont fait de mieux, et je me sens totalement libre de le dire, fidèle à la position que j’ai défendue avant le vote. »(...)

Dans nos commentaires, nous n’avons pas dit autre chose, à savoir que Margie Sudre n’a toujours pas compris pourquoi les Français, et en particulier les Réunionnais ont voté “non” au projet de Constitution européenne...

« (...) Mais contrairement à ceux qui espèrent enterrer définitivement l’ensemble de ce projet de traité, insultant au passage les 18 pays européens qui le soutiennent toujours, je préfère à l’instar de l’UMP et de son Président, rechercher une solution médiane et constructive. »

Il n’a jamais été dans notre intention d’insulter qui que ce soit, c’est déformer nos propos de dire cela... Par contre, en élu de la nation française, notre députée aurait dû se rendre compte que, c’est bien la France qui s’est trouvée exclue d’une rencontre européenne. Et ceci ne l’a aucunement troublé. Quant à trouver « une solution médiane et constructive », souvenons-nous des invectives quand certains invoquaient la possibilité d’un "plan B"... Nous savons tous que l’Europe a besoin de sortir de l’impasse dans laquelle elle est. Mais cela ne peut se faire qu’en fonction des aspirations de tous, et non dans l’intérêt de certains au détriment des autres en imposant un unique système économique.

« Je sais bien que l’idée de démocratie participative est particulièrement en vogue ces derniers temps, mais notre régime politique repose sur le principe de la démocratie représentative, héritée de la Révolution française. Il n’est question, dans mes propos, que de rappeler encore et toujours l’importance du droit de vote, et du mandat que le peuple confie à ses représentants démocratiquement élus. »

Dont acte pour l’élu du peuple qui devrait tenir compte - en principe - des votes populaires. En outre, précisons que « l’idée de démocratie participative » semble tellement en vogue que certains hommes politiques de son propre parti font appel à cette forme de participation, ici même à La Réunion...

« (...) Si la décision devait être prise de renégocier, à 27 et de A à Z, le projet de traité constitutionnel, je crains sincèrement que le résultat ne soit encore moins satisfaisant pour des communistes que celui que vous avez déjà rejeté. Alors, peut-être, comprendrez-vous mes craintes vis-à-vis des véritables "ultra-libéraux" européens. »

Nous partageons les craintes de la députée. Et nous sommes heureux de la compter parmi les adversaires des "ultra-libéraux". Ce qui est nouveau. Très nouveau en regard des lois et des idées que ses amis politiques prônent en adeptes du libéralisme économique,.

« (...) L’"aveuglement, la surdité et l’incompréhension forcenée" caractérisent davantage ceux qui veulent maintenir nos compatriotes dans un débat franco-français stérile et voué à l’échec, plutôt que ceux qui cherchent à sortir de l’impasse actuelle, en tenant compte de l’avis de nos partenaires européens. Contrairement à vous, je ne me résous pas à voir La Réunion définitivement isolée de l’Union européenne. »

En conclusion, si on comprend bien Margie Sudre pour sortir du "débat franco-français", il nous faut tenir « compte de l’avis de nos partenaires européens »... Et si a contrario nos partenaires européens - et notre députée - essayaient de comprendre ce que les Français, et tout particulièrement les Réunionnais, ont voulu exprimer par leurs votes, on pourrait commencer à envisager une Europe où le social et chaque homme est réellement pris en compte.

A.I.C.


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