AJFER

Retour sur une semaine militante !

18 avril 2012

Depuis le début de la campagne officielle, l’Alliance de la jeunesse pour la formation et l’emploi à La Réunion (AJFER) accentue sa mobilisation pour faire avancer les idées portées par Jean-Luc Mélenchon.

L’élection présidentielle arrive à grands pas. Dès le début mars, l’AJFER apportait son soutien au candidat du Front de Gauche. Le 18 mars, une délégation participait à la marche pour la 6ème République suivie du meeting organisé à la Bastille à Paris. Le 25 mars, ils participaient activement au meeting de Jean-Luc Mélenchon à La Réunion. A l’ouverture de la campagne officielle, la dynamique à La Réunion comme ailleurs s’accélère, plus que jamais les militants sont sur le terrain pour appeler à voter pour le candidat du peuple.
Jean-Luc Mélenchon est un candidat « hors-système », aussi la campagne qui est menée se veut sur certains points originale et menée non pas par les états majors de partis traditionnels, mais bel et bien par le peuple, pour le peuple.
Ainsi il a fallu mettre autour d’une table l’ensemble des personnes, pas forcément encartées quelque part, mais qui souhaitent contribuer activement à la réussite du Front de Gauche. Il s’agit bien là de la révolution citoyenne.
Après échanges tant sur les idées que sur ce qu’il est réellement possible de faire, le programme de la semaine du 9 avril est calé.

Actions à Saint-Pierre, Etang-Salé, Saint-Paul…

Mercredi, c’est au centre-ville de Saint-Pierre que se sont rendus les militants. Tracts et ballons gonflés à l’hélium, customisés pour l’occasion « Mi marche ek Mélenchon ». L’accueil de la population a été satisfaisant, beaucoup de passants étaient intrigués par les outils utilisés.
Jeudi, c’est à l’Etang-Salé que se retrouvent les militants pour une distribution de tracts au rond-point du centre-ville. Curieux de savoir ce qui pouvait déplacer ce monde dans ce centre habituellement plutôt calme, les passants à pied et en voitures demandent un tract. Certains crieront leur soutien aux équipes tandis que d’autres usent de leur klaxon pour indiquer leur adhésion.
Vendredi après-midi, direction le marché forain de Saint-Paul, avec cette fois un nouvel outil : des autocollants « Mi marche ek Mélenchon ». Distribués avec les derniers tracts tout juste sortis de l’imprimerie, ils font un carton. « Où est-ce qu’on peut le coller ? », demande une personne, alors qu’une autre fait remarquer : « En créole, c’est tellement bien, ça change, surtout pour une élection présidentielle ! ». Certains, sûrs de leur choix, avec la conscience qu’il se passe quelque chose, finiront le marché avec l’autocollant sur le tee-shirt.
Samedi matin, c’est sur le marché forain de Saint-Pierre que le rendez-vous est donné. Mais les militants pro-Mélenchon n’étaient pas les seuls puisque le Front national avait aussi envoyé quelques personnes distribuer le programme. Preuve, s’il le fallait, de la nécessité d’être sur le terrain. Car, au fil de ces journées, un constat est unanime : les partis traditionnels, et particulièrement le PS, sont absents du terrain, trop occupés sûrement avec les échéances législatives ou trop certains que les choses sont acquises. Le problème, c’est que lorsque ceux qui se disent de gauche snobent la population, leur absence profite aux forces les plus réactionnaires de notre pays.

La lutte contre l’extrême droite

L’AJFER aura pour sa part contribué à la lutte contre la droite, et particulièrement l’extrême-droite. Nous ne vivrons pas la même situation qu’en 2002, alors l’argument du vote utile ne tient pas. L’AJFER a décidé d’aller sur le terrain. C’est là que l’on convainc par des arguments, contre les idées de l’extrême-droite, mais aussi en indiquant qu’une véritable alternative est possible, c’est sur le terrain que l’on parle au peuple.
Des personnes rencontrées, si certaines ont fait leur choix, beaucoup sont au premier abord résignées : « Tous les mêmes ! ». Beaucoup ont aussi besoin d’en savoir plus, notamment sur le SMIC à 1.700 euros : « Ce serait tellement bien, mais comment on finance ? ». Commence alors tout le travail de pédagogie sur les salaires, les prix, le partage des richesses d’une manière générale. L’information reçue quotidiennement à travers les médias ne suffit pas à comprendre réellement les programmes, parfois très techniques. Ajouté à cela, le nombre important de personnes en situation d’illettrisme, l’oralité permet à tout un chacun de recevoir une information détaillée, de qualité.

Il y a des personnes qu’il vaut mieux ne jamais croiser…

Oser aller sur le terrain n’est pas toujours une chose facile, ne serait-ce parce que l’on ne sait jamais quel va être l’accueil, parce que l’on n’est pas dans le confort d’une salle acquise à la cause que l’on défend. On sait pertinemment que l’on croisera des personnes qui, par conviction ou tradition, seront favorables à un autre candidat, c’est la liberté d’opinion, la démocratie. Mais dans cette terre de métissage qu’est La Réunion, il y a des personnes auxquelles on ne s’attendait pas et dont l’opinion et les paroles ne sont pas dignes de notre pays, ni de la dignité humaine.

Camille Maillot participait à la distribution de tracts sur le marché forain de Saint-Pierre samedi matin. C’est alors qu’elle croise une dame, d’un certain âge aux traits européens. Alors qu’elle lui tend un tract, la dame la regarde et lui demande d’enlever ses lunettes. Pensant d’abord à un principe qu’ont souvent les plus anciens, elle s’exécute. La dame poursuit alors : « Vous vous êtes vue, vous m’avez vue ? ». Camille lui porte un regard interrogatif, alors la dame poursuit : « Regardez-vous, regardez-moi, regardez vos cheveux, vos yeux… ». Après un bref silence, elle poursuit : « On est différentes », avant de conclure : « Je suis de l’autre front », en écrasant le tract du Front de Gauche au nez de Camille.

Si la candidate a changé, Le Pen reste Le Pen, il s’agit bien du Front national, on a juste changé la façade. Cette façade est peut-être plus attirante, mais ce parti fait bel et bien son lit dans le racisme et la haine. Racisme contre lequel l’ensemble des Réunionnaises et des Réunionnais se sont toujours battus. Rien n’est acquis et, plus que jamais, la lutte est nécessaire.

Camille confiera un peu plus tard « ne pas avoir compris de suite à qui elle avait affaire », mais c’est bien l’humain dans sa chair qui est blessé. Loin de se résigner, c’est avant tout la nécessité de se battre que révèle cette expérience.

Présidentielle 2012Jean-Luc Mélenchon

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Moi aussi j’ai été confronté à ce type de bêtise de la part de militants F-Haine, alors que je tractais sur un marché, en Alsace. Un jeune homme m’interpèle : "quand nous serons au pouvoir, vous serez en prison !". Je lui répond qu’effectivement, c’est ce qu’ils ont fait en Allemagne, où la première action des nazis arrivés au pouvoir avait été d’envoyer les communistes dans les camps de concentration. Réalisant l’horreur de sa blague, la baudruche s’est dégonflée. Mais la bêtise crasse reste...


Témoignages - 80e année


+ Lus