L’annonce du report de 6 mois, du 1er janvier au 1er juillet 2025, de la revalorisation prévue des retraites vise à économiser 4 milliards d’euros pour l’État. Elle a lieu dans un contexte social très tendu pour les retraités.
Selon l’étude CEROM présentée vendredi dernier par l’INSEE, l’inflation à La Réunion était de 3,1 % en 2023. Les prix dans l’alimentation ont augmenté de 7,6 %. Par ailleurs, le coût de la vie à La Réunion est plus important qu’en France. C’est pourquoi l’État verse à ses agents un complément de salaire dite « prime de vie chère », un bonus de 53 %. Mais les retraités ne sont pas concernés par ce complément. Le montant des pensions est calculé selon les mêmes règles qu’en France, alors que la vie est plus chère à La Réunion.
Compte tenu de la pénurie d’emplois qui dure depuis plus de 50 ans à La Réunion, il est bien difficile de cotiser suffisamment pour avoir droit à une retraite pleine. Cela explique le nombre très important de retraités sous le seuil de pauvreté.
Le gouvernement annonce que ce report de 6 mois de la revalorisation des pensions permettra d’économiser 4 milliards d’euros. Cela veut donc dire que l’année prochaine, 4 milliards d’euros seront prélevés sur les retraites. Cette mesure drastique vise une population vulnérable. Beaucoup de retraités ont des problèmes de santé.
Il est à noter qu’en France, le résultat d’une étude d’une société privée a été largement repris dans les médias. D’après elle, le niveau de vie des retraités est supérieur à la moyenne en raison de leur patrimoine. Cette conclusion va dans le sens du projet du gouvernement. Elle n’est pourtant pas une photographie exacte de la réalité. La moyenne ne reflète pas les importantes inégalités qui existent entre les retraités.
La proposition du gouvernement signifie que les retraités devront se débrouiller pour faire face à la hausse des prix avec la même pension, 6 mois de plus que prévu.
C’est une situation encore plus difficile qui s’annonce pour la majorité des retraités à La Réunion, à cause de la faiblesse du montant des pensions et d’un coût de la vie trop élevé qui augmente continuellement.

M.M.