Le budget 2020 sacrifie l’essentiel au profit du clientélisme

Révolte légitime de la Culture contre la Région Réunion

31 janvier 2020, par Manuel Marchal

Un peu plus d’un an après la marche des jeunes des Camélias et de Vauban sur la Région, la collectivité présidée par Didier Robert a de nouveau été investie par des manifestants. Le jour de l’action était celui de la séance plénière de la Région chargée de voter un budget marqué par d’importantes coupes dans des secteurs essentiels dont la Culture. Au son du maloya, une centaine de professionnels de la Culture sont venus crier leur révolte contre cette injustice.

Comme il fallait s’y attendre, l’Assemblée plénière du Conseil régional s’est déroulée dans une ambiance électrique. C’est en raison de la baisse drastique du budget, qui est bien mal répartie. En effet, Didier Robert et son équipe ont décidé de sabrer dans des dépenses nécessaires à la vie quotidienne des Réunionnais :
- Baisse du Plan de Relance Régional d’aide aux Communes
- Dans le domaine de la culture et du sport moins 3,3 millions d’euros
- Dans le domaine de l’éducation moins 2,9 millions d’euros
- Dans le dispositif subvention accession logement moins 3,4 millions d’euros
- Dans le domaine de la politique de l’eau et en matière de potabilisation moins 2,6 millions d’euros
- Les crédits alloués aux opérations du programme régional routes régressent de -16,7 millions d’euros
- une baisse de -2,7 millions d’euros dans le domaine de la réhabilitation et de l’amélioration du logement.

Maloya dans la lutte

Des représentants d’associations culturelles ont décidé de se rebeller. Au son du maloya, ils ont investi le rez-de chaussée du bâtiment de la Région, ce qui ne manqua pas de surprendre ceux qui faisaient la queue pour obtenir un bon de réduction à l’agence de voyage « Continuité territoriale ». La mobilisation s’est fait entendre jusque dans les travaux de l’assemblée plénière, sise un étage plus haut. Envoyée éteindre l’incendie, l’ex-transfuge de l’Alliance Aline Murin Hoarau n’a pu s’acquitter de cette tâche. Dans les colonnes de la presse de ce jour, elle ose affirmé que le maloya ne doit pas être instrumentalisé à des fins politiques. Sans doute oublie-t-elle que le maloya est joué dans les manifestations des syndicats, qu’il est l’hymne de toutes les luttes politiques depuis des décennies, surtout depuis que le PCR eut réussi à le sortir de la clandestinité ?

Après les jeunes, la culture

Un peu plus d’un an après les jeunes des Camélias et de Vauban, le siège de la Région Réunion a été investi par la foule en colère venue demander des comptes à Didier Robert et ses amis. Manifestement, ces derniers n’ont pas entendu les revendications, en votant pour un budget transpirant le clientélisme. En effet, les dépenses telles que les aides pour acheter les billets d’avion versées aux riches, et le bon de 500 euros pour un ordinateur sans condition de ressources sont maintenues. Autant de dépenses non-obligatoires pour la Région qui grève un budget pourtant en baisse de plus de 20 %.

L’impact de la route en mer

Quant aux investissements dans les infrastructures, ils subissent les effets de l’enlisement du chantier de la route en mer. Faute d’expertise technique, financière et environnementale, personne ne peut affirmer aujourd’hui avec exactitude si cette route sera un jour terminée selon le projet taillé sur mesure pour des transporteurs, et surtout à quel prix ? Compte tenu d’un budget qui est passé de 1 milliard en 2019 à 800 et quelques millions pour 2020, il y a de quoi s’interroger sur les capacités financières de la Région à rembourser les prêts conclus pour continuer ce chantier pharaonique.
La situation financière actuelle de la Région montre que pour donner satisfaction aux ambitions de Didier Robert, des secteurs essentiels sont sacrifiés. Nul doute qu’après la culture, d’autres secteurs vont se lever pour porter au plus haut leurs légitimes revendications.

M.M.

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