35 ans maire... ça vaut une décoration

Roland Robert, Maire de La Possession, décoré

15 décembre 2006

Au-delà de la durée, 35 ans de mandature, c’est 35 ans de confiance renouvelé de la part de ses administrés. Mercredi dernier, c’est le Secrétaire général de la Préfecture de La Réunion, M. Lachaud, qui remettait la médaille d’honneur régionale, départementale et communale à Roland Robert, Maire de La Possession. Une reconnaissance pour ses 6 mandats successifs. Roland Robert est donc le plus vieux maire en exercice de l’île.

Sylviane Rivière dressait un rapide, mais éloquent portrait de celui dont ont fêté la décoration : « voilà 35 ans, et même un tout petit peu plus, que se levait un homme, bien décidé à donner corps à une attente de justice et de liberté, un homme jeune, - il n’a que 34 ans ! -, natif du Guillaume Saint-Paul, aîné de 6 enfants, enseignant la Biologie au Collège Edmond Albius du Port, et membre du Parti Communiste de La Réunion. (Aux) Élections Municipales de 1971(sur) une liste d’Union et de large ouverture... Coup d’essai, coup de maître ! Inattendu, faut l’avouer, mais formidable événement, 1ère victoire ! Le “prof” enflammé réussit son examen de passage !... »

Roland Robert continue ce portrait en le confondant avec son équipe municipale, et surtout, avec l’histoire de sa ville La Possession, en plaçant son intervention sous le signe de l’Espoir. « Espoir donc de 7.000 Habitants que comptait alors, au début des années 1970, La Possession, Espoir de voir l’électricité dans chaque foyer - nous en étions loin -, et de ne plus charrier l’eau depuis les fontaines publiques, Espoir d’avoir un vrai réseau routier et des logements, Espoir de pouvoir vivre une démocratie digne de ce nom, contre les fraudes et les pressions de toutes parts et toute nature, les ragots, les tricheurs et les violences ! Espoir enfin, de pouvoir offrir à chaque enfant de cette petite Commune, les meilleures conditions pour apprendre à lire et écrire... ». Car, aussi étonnant que cela soit, et on a du mal à s’en rendre compte, La Réunion, et particulièrement La Possession, vivait dans des conditions difficilement imaginables aujourd’hui. C’est dire le chemin parcouru.

« Ces 35 ans de mandature m’auront fait,
avoue le maire, “acteur” et “témoin” de l’évolution, non seulement de La Possession, - qui aura donc pris visage de vraie ville, avec à présent 27.000 Habitants, et le plus fort taux de croissance démographique de l’Île -, mais autant, “acteur” et “témoin” de l’Intercommunalité, via notamment la 1ère structure du genre dans l’Île - à savoir le SIVOMR - et via le TCO aujourd’hui, “acteur” et “témoin” encore de l’évolution, du même pas, de La Réunion et de ses institutions qui, peu à peu, bon an mal an, s’installaient progressivement, à la fois avec envie et tourment, dans la Départementalisation, avant de vivre, ces 20-25 dernières années, une transfiguration irrésistible, mais pas toujours tranquille, faut-il bien l’admettre ! “acteur” et “témoin” enfin de l’action internationale des Collectivités locales et de la Coopération Décentralisée... »

Et Roland Robert, en repensant au chemin parcouru, peut se souvenir de ses « 35 ans de combat, plus ou moins laborieux, selon les époques, et au gré des adversaires ou des opposants, (de ses) 35 ans qui prennent fondation sur cet “espoir” que nous avions tous, en effet, en 1971, de ramener, enfin aux affaires, tout d’abord la légalité républicaine, avide que nous étions d’une justice de plus en plus fuyante ! Ce fut un mémorable challenge, sur fond de violence et de fraudes, mais un challenge bravé, et honoré ! Et puis aussi, ce fut une sorte de revanche sur l’histoire, un pied de nez à la sinistre “Ordonnance Debré”, qui avait bouté hors de l’Île tout fonctionnaire - dont moi-même - suspecté, soi-disant, de troubler l’ordre public ! Cette 1ère élection aura eu, peut-être, le mérite, à son tour, de troubler alors la bonne conscience de certains... »

Le Maire, malgré les ans, ne semble pas avoir abandonné l’enthousiasme de ses débuts de jeunes militants. Il garde « une volonté d’entreprendre, et de se mettre au service d’une Ville et d’un Département... ». Et il finit, dans son discours, par remercier « cette Ville de La Possession d’avoir été, et d’être encore, définitivement, (son) seul parti, et d’avoir été, et d’être encore, au cœur, et le cœur de l’histoire qui est la mienne. Et la nôtre ».

A. W.


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