Où sont les milliers d’emplois promis par Didier Robert et le gouvernement ?

Route en mer : 250 créations nettes d’emploi pour la route la plus chère du monde

16 décembre 2016

L’AFD, l’IEDOM et l’INSEE ont publié hier une étude sur l’impact du chantier de la route en mer sur l’économie réunionnaise. La réalité est bien loin des milliers d’emplois promis quand les fonds destinés à la construction du train ont été affectés au projet de construire la route la plus chère du monde. Cette dernière a créé à peine 1.000 emplois, et n’est responsable que de la création nette de 250 emplois. C’est une nouvelle illustration d’une décision catastrophique, car ce qui est investi dans la route en mer ne l’est pas ailleurs, ce qui accélère la crise du BTP.

Route la plus chère du monde à La Réunion : le Mur de La Grande Chaloupe.

Sachant qu’un emploi direct produit 2 emplois indirects et induits, une des conclusions de l’étude présentée hier par l’Agence française de développement, l’IEDOM et l’INSEE permet d’arriver à la déduction suivante. Le chantier de la route en mer a créé 3.000 emplois directs, indirects ou induits, indique l’étude. En conséquence, le chantier de la route en mer a créé 1.000 emplois directs. C’est bien en dessous de la route des Tamarins construite sous la direction de Paul Vergès, et dont le montant des travaux était nettement inférieur à celui de la route en mer.

Où sont les emplois ?

Quant aux créations nettes d’emploi, le nombre est de 250. Ces chiffres sont très éloignés des milliers d’emplois promis par Didier Robert et le gouvernement quand la décision de détourner les crédits prévus pour le tram-train sur ce chantier a été prise. Et il ne va pas augmenter. Les milliers de Réunionnais qui passent sur la route du littoral ne peuvent que constater la dimension maritime du projet soutenu par Didier Robert et le gouvernement.

La main d’œuvre nécessaire est donc peu nombreuse et hautement spécialisée. Cela explique pourquoi les milliards prévus pour cette route en mer ne profitent que très peu aux Réunionnais.

Une autre donnée importante de l’étude est le poids du chantier de la route en mer dans l’économie. Il représentait le tiers de la croissance en 2014, et sa part ne va ensuite cesser de diminuer. Force est de constater que pendant ce temps, l’activité économique du BTP ne cesse de diminuer par ailleurs.

Un projet pour le prix de deux

Cette étude permet donc d’évaluer le résultat d’une décision politique. Les fonds obtenus par Paul Vergès étaient destinés à construire d’une part une nouvelle route du littoral, d’autre part un chemin de fer. Ce dernier projet avaient plusieurs caractéristiques originales. Le tiers des marchés de la reconstruction du train étaient destinés aux PME réunionnaises. De plus, une fois construit, le chemin de fer était en lui-même un gisement d’emplois, car il permettait de voir revenir des cheminots à La Réunion. Il aurait permis de diminuer la dépendance de La Réunion aux énergies fossiles et de fournir aux Réunionnais un moyen de transport rapide, écologique et pas cher.

En 2010, lors de la campagne des régionales, des responsables politiques prennent des décisions. Le Parti socialiste choisit de maintenir sa liste au second tour ce qui favorisait la victoire de l’UMP était derrière l’Alliance au premier tour. Huguette Bello a refusé de soutenir l’Alliance dont faisait partie le PCR, alors que le PCR lui avait permis d’être maire d’une commune de plus de 100.000 habitants. Sur le plan électoral, l’UMP est arrivée en tête au second tour dans la commune dirigée par Huguette Bello, et sur l’ensemble de l’île l’UMP a remporté une victoire inespérée à cause du maintien d’une liste de division par le Parti socialiste.

Poursuivre les combats de Paul Vergès

Au moment de son élection à la tête de la Région Réunion, Didier Robert ne faisait pas mystère de son intention de remettre en cause l’utilisation des milliards d’euros obtenus auprès de la France et de l’Europe par son prédécesseur Paul Vergès en 2007. Il a ainsi stoppé le chantier du tram-train et le projet de la nouvelle route du littoral. Puis il a négocié avec François Fillon le basculement des crédits prévus pour ces deux chantiers sur un seul, la route en mer.

6 ans après ces décisions politiques, le résultat est sans appel : le chômage n’a cessé de croître à La Réunion, et la route en mer est loin de tenir ses promesses en termes de création d’emploi. Il est donc grand temps d’arrêter cette dramatique fuite en avant. L’utilisation des fonds obtenus par Paul Vergès doit servir à des projets de développement durable, créateurs d’emploi. Continuer la bataille dans ce sens, c’est une manière de rendre hommage à notre camarade disparu.

M.M.

A la Une de l’actuRoute du littoral

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Moi je vois surtout que la nouvelle route ne changera rien à la situation actuelle lorsqu’elle sera terminée , si elle se termine un jour , car les retards sont déjà très importants .
    En effet actuellement la moindre fermeture de la route actuelle plonge les réunionnais dans un coma circulatoire tous les jours pendant plusieurs heures . Il faut compter trois heures pour faire le trajet Saint Denis Saint lorsqu’il faut emprunter le cal bichique côté montagne entre 16h et 18h. Ce qui n’est pas sans conséquences sur l’économie de l’île et sur le budget des automobilistes .

    Comme le nombre d’automobiles augmente chaque année de près de 25000 unité , lorsque la nouvelle route sera terminée la moindre fermeture , qui interviendra obligatoirement assez souvent pour faire face aux nécessités d’entretien, entraînera des bouchons beaucoup plus important et mettra toujours en danger l’économie réunionnaise .

    ne valait -il pas mieux , comme je l’ai proposé à plusieurs reprises dans la presse locale conserver la route actuelle en améliorant sa sécurité , (après tout elle n’est qu’une des routes de France qui présente un risque de chute de pierre et n’est pas plus dangereuse que les autres routes de montagnes de France ) et construire une route alternative passant par les hauts jusqu’à environ 300 m d’altitude pour éviter d’avoir à construire des ouvrages d’art trop important pour franchir les ravines, et redescendant sur Saint Denis par un tunelne présentant pas une pente supérieure à 5% en débouchant dans le secteur de la Providence .

    Cette option , certainement beaucoup moins coûteuse que le projet retenu , aurait certainement généré comme la route des tamarins un nombre d’emploi beaucoup plus important et aurait permis aux réunionnais de disposer de trois possibilités pour passer de Saint Denis à La possession .Mais surtout aurait mis fin aux bouchons interminables auxquels sont condamnés les réunionnais par la fermeture de la route en bord de mer .

    C’est que j’appelle marcher sur la tête ou marcher à reculons .Mais apparemment ceux qui décident pour les réunionnais n’en ont rien à cirer .

  • Tout ça pour ça ? Pour rien de bon dans le fond hélas. Penson au long terme. C’est le train qui aurait du être mis en projet, il aurait fait créer du travail bien rare ici, faire venir la SNCF dans l’outre-mer puis donner une bien meilleure image que ce que l’on voit actuellement, effectivement des bouchons, des véhicules qui puent, crachent des fumées noires bien chargées en microparticules cancérigènes que nos poumons bien malgré eux sauront emprisonner profondemment dans les alvéoles définitivement. Adultes, marmailles, ados, gramounes, bébés, personne n’est épargné.
    Un tunnel existe déjà, qui ne demande qu’à être élargi, relooké, électrifié pour permettre des circulations de passagers de fret dans les deux sens, les toursites et personnes ayant connu l’ancien en seraient bien reconnaissant. C’est à croire vraiment que les décideurs qui élus, doivent en priorité "se soucier de nous", (comme le chante si bien Jacques Dutronc qui vit en Corse et où là bas le train est bien resté, à voie métrique comme ici jadis).
    Nous verrons bien, quand ils auront le bon déclic, le courage, en espérant le plus tôt possible, en 17, ce serait bien, espoir, Arthur.

  • je rappelle que le projet que j’ai proposé cumulait une route à 4 voies avec ses deux bandes d’arrêt d’urgence et deux lignes de chemin de fer pour le passage d’un train .Pour le passage en tunnel je proposais un grand tunnel d’environ 20 m de diamètre qui pouvait accueillir dans la moitié haute la 4 voies et en dessous de cette 4 voies le passage du train et des cyclistes et piétons .

    lorsque le projet de la nouvelle route du littoral était encore à l’étude dans les années 2005 ,l’entreprise Vinci utilisait un Tunnelier de 15 m de Diamètre pour réaliser un tunnel d’environ 9 km en chine pour un budget d’environ 140 millions d’euros . Elle aurait pu certainement réalisé le grand tunnel que j’ai proposé , au lieu de construire une route sur la mer . Si la réalisation d’un tunnel de 20 m de diamètre était impossible , elle aurait pu réaliser deux tunnels d’environ 14 m de diamètre permettant de passer deux voies plus une bande d’arrêt d’urgence et une voie pour le chemin de fer . Même en réalisant deux tunnels ma proposition aurait coûter moins cher que la route actuelle si on considère qu’à la même époque Vinci construisait pour les chinois un tunnel de 9 KM de long pour moins de 150 millions d’euros.

    Le choix de la troisième route passant par les hauts sur les plateaux de la montagne et redescendant en tunnel sur saint Denis avec une pente inférieure à 5% permettant de passer une 4 voies et deux voies de chemin de fer , permettait de conserver la route du littoral actuelle notamment sa partie côté mer et d’offrir trois possibilités de passage entre Saint Denis et la possession , en mettant les automobilistes réunionnais définitivement à l’abri des bouchons interminables qu’ils sont obligés de subir actuellement quand la route du littoral est fermée et qu’ils continueront de subir lorsqu’il faudra fermer la nouvelle route actuellement en construction pour l’entretenir ou pour réparer les dégâts causés par les éléments déchaînés à l’occasion d’un gros cyclone . En plus le passage par les hauts auraient permis de désenclaver les 2000 à 3000 ha de terrain encore disponible sur le plateaux de la montagne entre saint Denis et la possession .

    ceux qui gagneront dans le projet de la nouvelle route du littoral en cours de construction ce seront les deux grandes entreprises internationales qui sont en train de la construire , mais pas les réunionnais qui seront toujours soumis au même traitement lorsque la nouvelle route sera terminée . la meilleure solution était de passer par les hauts et d’offrir aux réunionnais trois routes au lieu de deux . En cas de fermeture de l’une de ces trois routes les deux autres auraient pu encaisser sans difficulté l’importance du trafic qui va encore grossir dans les prochaines années .

    Comme gouverner c’est prévoir les responsables politiques de la Réunion devraient programmer sans attendre l’achèvement de la route du littoral actuellement en construction une troisième possibilité de passer par les hauts en incluant cette fois ci le passage du train . Avec un peu de chance leur programmation pourrait peut être se réaliser d’ici une quinzaine d’années. N’oublions pas qu’il a fallu plus de trente ans entre les premiers projets de boulevard Sud de saint Denis jusqu’à sa livraison dans son état actuel .

  • Vive le retour du train ici, avec la SNCF pour une fois sous les tropiques ! En faisant cela, on aurait une bien meilleure image d’île qui se soucie de son avenir, du travail des jeunes, de l’air que l’on respire. Sans oublier Alstom qui fournirrait le matériel roulant, les voitures, wagons, locomotives tropicalisés, sans soucis car des pays plus chauds encore font partie de leurs clients.
    Vraiment un beau projet, il faudrait le relancer en allant l’écrire sur le "livre d’or" qui se trouve dans le local qui vante la NRL avec des écrans derrière les vitres à côté d’Air France, les douanes, Paul le boulanger à St Denis. Arthur. Joyeux Noel Zot tout.


Témoignages - 80e année


+ Lus