Saint-Benoît présente ses projets au Préfet

15 mars 2007

L’équipe municipale de Saint-Benoît accueillait hier le Préfet pour exposer les projets d’aménagement de la ville, que ce soit en matière de logement, de développement économique, d’infrastructures routières, etc... L’inauguration du premier Centre Educatif Fermé a été l’occasion d’une visite guidée du pont de la Rivière des Marsouins, de la nouvelle Scierie et du chantier de réhabilitation de l’habitat insalubre de Beaufond. Le Préfet a salué la dimension humaine des projets de la ville. Morceaux choisis.

• Laurent Robert, Directeur au service technique de la mairie

« Endiguer au plus vite la Rivière des Marsouins »

On en a moins parlé que le pont de la Rivière Saint-Etienne. Celui de la Rivière des Marsouins, de l’aveu du Maire de Saint-Benoît, a lui aussi failli céder au cyclone Gamède. « Nous avons eu la crainte de perdre le pont, nous avions un doute sur l’état des piliers », explique Bertho Audifax. Il y a urgence à procéder à l’endiguement de cette rivière aux crues dévastatrices. « Nous avons procédé, en 2006, à une phase d’études. La construction d’une maquette nous a permis de modéliser la nouvelle zone inondable centennale, en raison de l’érosion et du charriage ». C’est le centre-ville qui est directement menacé par les inondations.
Déjà, Diwa (mars 2006) avait transformé le régime hydraulique de la Rivière des Marsouins. 5.000 m2 de vergers de letchis avaient disparu, Diwa ayant emporté la zone de dépôt qui protégeait les berges. Les dépôts sauvages sont également responsables des désordres hydrauliques. A chaque passage de cyclone, la ville est donc menacée par la crue de la Rivière des Marsouins.
La commune procèdera, dans les 15 jours à venir, à un curage de la rivière pour retrouver l’écoulement initial au cyclone Gamède. La municipalité espère endiguer la rivière d’ici 2 ans, pour un financement des travaux de 8,5 millions d’euros.

• L’Habitat Insalubre à Beaufonds

Logements décents et revalorisation du quartier

La commune s’est engagée depuis 2003 dans une vaste opération de Résorption de l’Habitat Insalubre. Dans le quartier de Beaufonds, 198 logements du périmètre concerné sont des Habitations Précaires et Insalubres (HPI), bien que récemment bâtis, soit 65% des logements qui ont la particularité d’être mal conçus. Ils génèrent des problèmes de surpopulation et de promiscuité mal vécue. A noter que les familles à reloger sont propriétaires de leur logement et que la Mairie envisage de les reloger dans des sites divers, car certaines familles ne souhaitent pas rester à Beaufonds. En 2005, la Mairie avait livré 12 LES, 36 autres devraient être livrés en avril 2007. La deuxième tranche des travaux commencera alors pour construire 62 LES, puis 87 LLS en septembre de cette année. Le coût global de l’opération s’élève à 11 millions 290.390 euros.

• Pierre-Henry Maccioni

« J’espère que le tram-train viendra jusqu’à Saint-Benoît »

La ville de Saint-Benoît n’échappe pas aux embouteillages. Bertho Audifax l’a rappelé, « plus de 20 minutes entre l’entrée de Saint-Benoît et le giratoire des Plaines », aux heures de pointes, c’est trop. D’autant plus que les difficultés de circulation peuvent compromettre les projets de la ville (zone franche urbaine, centres de formation, etc...). Pierre-Henry Maccioni a pris note de la nécessité de réaliser une déviation au pont de la Rivière des Marsouins et d’aménager la RN3, routes des Plaines. Mais il s’est clairement positionné pour l’extension du tram-train à l’Est. « J’espère que le tram-train viendra jusqu’à Saint-Benoît. Avec la nouvelle route du Littoral, la route des Tamarins, la suppression des radiers, La Réunion bénéficiera d’infrastructures remarquables, et elle le mérite bien, a déclaré Pierre-Henry Maccioni. Le projet tram-train transcende toutes les sensibilités politiques, et je pense que pas un seul Réunionnais ne peut être contre ».
Une prise de position qui tranche avec celle du Maire de Saint-Benoît, qui considère que la route du Littoral et le tram-train sont des projets qui vont plutôt contribuer au déséquilibre entre le Nord et l’Est, et concentrer les financements. « La route du Littoral ne sera opérationnelle que dans une dizaine d’années, et en plus, on demande aux Réunionnais de participer grâce au péage. La déviation de Saint-Benoît est une priorité », affirmait Bertho Audifax. A cela, le Préfet a répondu que pour le péage, « 1 euro dans 10 ans », cela ne représentera plus grand chose. « La Réunion est une île intense qui le mérite, mais il faut y participer, c’est un effort collectif ». D’ailleurs, pour les autres problèmes évoqués par le Maire de Saint-Benoît, les ordures ménagères et l’eau, Pierre-Henry Maccioni a précisé qu’il n’y avait pas, à son avis, d’autres solutions que de payer. « Nous avons besoin d’un courage politique ».

Edith Poulbassia

Train

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