Municipales à Saint-Denis : la liste conduite par Nassimah Dindar rejoint Saint-Denis pour tous

Saint-Denis : vers la victoire de l’union et la défaite de Didier Robert

2 juin 2020, par Manuel Marchal

Les élections municipales à Saint-Denis soulignent que l’union des forces de progrès, bâtie sur un accord entre des partis, PS, PCR, Verts et PLR, est capable d’une dynamique susceptible de rassembler bien au-delà. Ce rassemblement va conduire à la défaite de Didier Robert, et à l’échec de sa tentative de s’emparer de la direction de la CINOR. Cette défaite inéluctable s’inscrit dans une descente aux enfers commencée le 19 novembre 2018, quand des jeunes de Saint-Denis ont investi la Région pour demander des comptes à Didier Robert au sujet de sa politique.

Ericka Bareigts et Nassimah Dindar.

Hier, Ericka Bareigts et Nassimah Dindar ont présenté hier un accord pour le 2e tour. La sénatrice conduisait une liste arrivée en 3e position lors du premier tour avec 13 % des suffrages. Elle rejoint Saint-Denis pour tous, liste conduite par Ericka Bareigts où figurent 4 candidats PCR, qui avait obtenu plus de 42 % des suffrages. Cette dynamique va balayer le président de Région, crédité de seulement 24 % au premier tour. Didier Robert va donc connaître la défaite au second tour des municipales le 28 juin prochain, et son rêve de devenir président de la CINOR va tomber à l’eau, car il ne pourra compter que sur ses forces du premier tour. Cela signifiera un nombre réduit de conseillers communautaires à la CINOR pour l’opposition dionysienne.

Battu à Saint-Denis, il sera battu à la CINOR

A moins de trois semaines du second tour, les rapports de force sont déjà connus à Saint-Denis : pas de triangulaire, et Didier Robert isolé devra faire face à l’union des listes conduite par Ericka Bareigts et Nassimah Dindar, créditées respectivement de 42 % et de 13 % au premier tour, contre 24 % pour le président de la Région Réunion.
Durant la campagne du premier tour, Didier Robert était loin d’être sûr de l’emporter. Mais pour lui, ces municipales étaient également le moyen d’être conseiller communautaire, et, en comptant sur les voix d’élus de Sainte-Marie et de l’opposition actuelle et future de Sainte-Suzanne, de s’emparer de la présidence de la CINOR. C’est ce qu’avait dit en substance Richard Nirlo, maire de Sainte-Marie. Ainsi, même battu aux élections, l’opposant Didier Robert aurait pu prendre la direction de cette communauté d’agglomération et utiliser son budget pour financer la poursuite du chantier d’une route en mer impossible à terminer selon le projet de la Région. Le plan de Didier Robert est donc mis en échec à cause de la future défaite à Saint-Denis, eu égard à la future victoire du PCR avec Maurice Gironcel à Sainte-Suzanne, et à l’union de quatre candidats soutenus par le PCR face au maire sortant de Sainte-Marie. Autrement dit, les candidats proches de Didier Robert et lui-même pourraient tous siéger dans l’opposition municipale à partir du 28 juin prochain.

D’un accord de partis à un rassemblement

Les élections municipales à Saint-Denis soulignent que l’union des forces de progrès, bâtie sur un accord entre des partis, PS, PCR, Verts et PLR, est capable d’une dynamique susceptible de rassembler bien au-delà.
Quel contraste avec un président de Région qui dès le départ s’est isolé, en étant incapable de rassembler dans son camp. Ce dernier vit une véritable descente aux enfers commencée le 19 novembre 2018. Ce jour-là, des jeunes des quartiers des Camélias et de Vauban avaient manifesté leur indignation en apprenant que la hausse des taxes sur le carburant découlait uniquement de la décision de la Région Réunion, et pas de Paris. Cela a débouché sur une marche sur la Région qui fut ensuite investie malgré des dizaines de gros bras sans uniforme présents dans la cour.
Le président de la Région Réunion assumera-t-il la responsabilité de sa décision de se présenter à Saint-Denis ? Ira-t-il jusqu’au bout en conduisant sa liste ou cherchera-t-il encore à s’échapper en croyant qu’il pourrait tenter de sauver ce qui pourrait l’être encore pour lui et ses amis à la Région ? Sa manœuvre avortée de dernière minute de fusionner avec une liste créditée de moins de 10 % au premier tour et de lui abandonner la tête de liste appelle à la vigilance.

M.M.

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