Sarkozy ou le mépris institutionnalisé

23 février 2012

« Les corps intermédiaires » sont le nouveau sujet de dénigrement de Nicolas Sarkozy.
Lors de son meeting à Marseille, il a déclaré : « pendant cinq ans, j’ai pu mesurer la puissance des corps intermédiaires qui s’interposent parfois entre le peuple et le sommet de l’État, qui prétendent souvent parler au nom des Français et qui, en vérité, confisquent la parole des Français. Ce ne sont pas les Français qui sont rétifs aux réformes, mais les corps intermédiaires qui n’aiment rien tant que l’immobilisme ».

Trois jours avant à Annecy, il les déclarait « écran entre le peuple et le gouvernement ». « Tout le monde veut parler à la place du peuple sans jamais se soucier de ce que le peuple veut, de ce qu’il pense et de ce qu’il décide, comme si le peuple n’était pas assez intelligent, pas assez raisonnable », ajoutait-il.

Qui sont ces « corps intermédiaires » qui méritent les foudres du chef d’Etat ? Pour ce dernier, ce sont « les syndicats, les partis, les groupes de pression, les experts et les commentateurs », selon le discours prononcés à Annecy.

Par définition, les corps intermédiaires sont les groupes sociaux et humains situés entre l’individu et l’Etat tels que les associations, les syndicats, les partis, les lobbys ou encore les médias.

Le président semble en vouloir plus particulièrement aux syndicats, « que ce soit pour l’autonomie des universités, les régimes spéciaux, le service minimum, la réforme des ports et des retraites, j’ai pu mesurer la difficulté à réformer quand les Français n’ont pas leur mot à dire. Quand on aime la France, on n’est pas du côté de ceux qui, pour défendre leurs intérêts, bloquent le pays et prennent les Français en otages dans des conflits qui ne concernent que des minorités protégées par des statuts dont elles ont fini par penser qu’ils leur donnaient tous les droits », prenant ainsi volontiers le rôle de sauveur du peuple face aux "méchants" syndicats. Les lobbys pour l’instant semble exempté.

Les corps intermédiaires ainsi dénigrés par Sarkozy sont constitués de citoyens qui travaillent au service de la population, en les stigmatisant, il continue sa politique qui refuse d’écouter la rue.

« C’est comme ça qu’a commencé la montée des fascismes en Europe dans les années 30 »,
a déclaré la candidate à la Présidentielle Corinne Lepage, choquée par ces propos.

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