Pour sortir de la crise provoquée par les décisions de Didier Robert

Sauvons Air Austral : l’Alliance pour la création d’une SEM

11 avril 2015, par Manuel Marchal

Le second gros dossier du jour était la lecture des observations de la Chambre régionale des comptes au sujet de la gestion de la SEMATRA, société détenant 98 % du capital d’Air Austral. Le risque de conflit d’intérêt a été soulevé par les magistrats, ce qui a amené des changements dans la gouvernance d’Air Austral. Problème : les représentants du peuple sont mis devant le fait accompli, car la Chambre régionale des comptes propose d’autres recommandations que l’action entreprise par Didier Robert. L’Alliance soutient pour sa part la transformation d’Air Austral en SEM.

Les élus de l’Alliance à la séance plénière de la Région Réunion le 10 avril 2015.

La SEMATRA a fait l’objet d’un chapitre de la Chambre régionale des comptes. Société d’économie mixte présidée par Didier Robert représentant la Région Réunion, elle détient 98 % du capital d’Air Austral qui était également présidée par Didier Robert avant son départ précipité de la tête de la compagnie. Cette fuite a été accompagnée par l’absence des élus au sein du Conseil d’administration.

Camille Sudre craint que la Région Réunion ait à répondre d’un délit pénal parce que Didier Robert a voulu cumuler les pouvoirs et les fonctions : « Didier Robert président de Région, donne de l’argent à la SEMATRA, présidée par Didier Robert. La SEMATRA est actionnaire de 98 % du capital d’Air Austral qui était présidée par Didier Robert. De là découle le soupçon de conflit d’intérêt. « Pourquoi avoir pris ce risque ».
Catherine Gaud a constaté que « tout est déjà décidé avant que soient prises les décisions » par l’assemblée plénière de la Région. « Quelle urgence y avait-il à informer les journalistes de ce qui va se passer avant même que les élus n’aient accès à l’information.

Une nouvelle gouvernance d’Air Austral faisant suite à une recommandation de la CRC ».

L’élue de l’Alliance rappelle que son collègue de groupe, Elie Hoarau, avait écrit le 12 mars au président de la Région un courrier demandant la prise en compte de cette revendication.

Catherine Gaud a commenté la réponse de la Région à la CRC. La direction de la collectivité considère que le montage précédent était légal, et donc les observations Chambre régionale des comptes sans fondement, mais alors pourquoi changer ?
Elle a indiqué que l’équilibre d’avant 2012 a été rompu, avec une concentration des pouvoirs qui a fragilisé la situation juridique d’Air Austral.

Débattons des propositions

« Air Austral n’avait pas de problème avant la flambée du prix du pétrole, la dégradation de la parité euro-dollar », a dit l’élue de l’Alliance. Ses éléments conjoncturels ont déclenché une crise, puis l’emprise de la Région sur ces sociétés. « Le risque de prise illégale d’intérêt reste car Didier Robert est président de la SEMATRA, et invité permanent du Conseil d’administration d’Air Austral ». De plus, « les recours de Corsair n’ont pas été définitivement jugés. Les instances européennes ne se sont pas encore prononcées sur la distorsion de la concurrence ». Catherine Gaud a donc demandé de « ne pas éliminer sans en débattre les solutions proposées par la Chambre régionale des comptes ». Pour sauver Air Austral, l’Alliance souhaite l’une d’entre elles, la transformation d’Air Austral en SEM.

Cette conclusion est partagée par Paul Vergès. Après avoir rappelé l’histoire de la compagnie créée pour désenclaver La Réunion, il a jugé nécessaire que les élus soient directement impliqués dans la direction d’Air Austral, outil de désenclavement.
La transformation en SEM permet de maintenir des élus dans le Conseil d’administration, condition pour qu’Air Austral soit au service du désenclavement de La Réunion.

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