Section de Saint-Benoît : « nous jouons notre survie »

16 novembre 2012, par Geoffroy Géraud-Legros

La crise économique et politique frappe de plein fouet le territoire bénédictin, et cela se répercute sur notre section, bien entendu. En 2004, nous avions 150 à 200 adhérents. Nous sommes aujourd’hui à une cinquantaine à jour de cotisation. Les dernières échéances électorales ont laissé des traces, du fait de la division : il y avait des pro-Ratenon, des pro-Fruteau. Mais nous gardons espoir, car le PCR peut compter, ici, sur un noyau dur, qui a une capacité de militantisme et de mobilisation. Morin, Fontaine… ces camarades sont impliqués dans d’autres structures. Ils sont intégrés à la réalité sociale du pays, et ils en ont donc une vision exhaustive. Mais tout le monde sent bien qu’il faut désormais un changement de braquet.

Plus de moyens, plus de solidarité, pour que, pour commencer, nous puissions décliner la méthode que l’on porte au niveau départemental. C’est-à-dire, d’abord, l’organisation par cellules, qui permet d’aller à la rencontre des citoyens et des militants. Mais il faut des moyens d’aller à la rencontre… Dans les années 80, quand Gilbert Ramin était secrétaire de section, un camarade était détaché auprès de lui pour l’aider. Pourquoi les choses seraient-elles différentes aujourd’hui, alors que les problèmes sont plus graves, et que la population de la commune est bien plus nombreuse ? On ne peut pas en rester aux déclarations d’intention, sinon il nous manquera la constance, la rigueur.

Et il en faut, dans le contexte que connaît notre commune. Le contexte, c’est l’urgence, la nécessité, c’est aider. Saint-Benoît est frappée par un taux de chômage qui avoisine les 50%. C’est une commune rurale ; on a coutume de dire que le bénédictin tourne le dos à la mer et regarde vers la forêt. Il y aurait des mesures concrètes à prendre, à commencer par l’application de la clause d’insertion : on peut créer des emplois, en imposant des emplois locaux sur chacun des chantiers. Puis, il faudrait tout miser sur l’économie sociale et solidaire…

Il faut agir, puisque déjà il y a une colère sourde dans la population. Les élus ont peur de recevoir, parce que les demandes sont trop lourdes, et qu’ils ne peuvent faire face. Sans doute, faut-il revoir les conditions de la bataille : depuis Gilbert Ramin, on n’a jamais présenté de liste aux municipales. On est vampirisés par nos alliances ; de nombreux militants socialistes, parmi les meilleurs et les plus impliqués, sont d’anciens camarades. Il faut nous poser la question : avons-nous su les aider ? Avons-nous su leur donner les moyens, la considération et la sécurité qu’ils sont allés chercher ailleurs ? Nous devons réaffirmer notre identité, notre orientation. Nous regarder en face, être nous-mêmes ! Ce n’est pas une phrase en l’air ! Nous jouons notre survie.

GGL

Il y a une colère sourde dans la population
Parti communiste réunionnais PCR

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