Annette + Fruteau et Vergoz

Selon Vergoz, la candidate socialiste sabrera les crédits de la route littorale

15 février 2007

Décidément, la candidate du Parti Socialiste a bien du souci à se faire !
Après le démenti infligé, lundi, à Gilbert Annette, son représentant officiel à La Réunion, elle s’est retrouvée face à l’exigence formulée par ce même personnage : en plus de tous les crédits déjà accordés pour la route du Littoral et le tram-train, mèt ankor, la pa asé, l’État doit ajouter près de un quart de milliard d’euros. N’oublions pas que celui qui jongle ainsi avec des quarts de milliard d’euros est un ancien chef d’entreprise, ancien Maire de Saint-Denis, ancien Député. Du fait de ces responsabilités, il a géré sa société, la plus importante Mairie de l’Outre-mer et voté le budget de la République. On pourrait croire qu’il connaît la valeur de l’argent et les inconvénients de jongler ainsi avec de l’argent public. Pas du tout, et du fait de son irresponsabilité, il crée un nouveau problème à sa candidate puisque, lorsqu’elle viendra à La Réunion, elle est certaine désormais de s’entendre poser cette question : « Madame, dans l’hypothèse la plus favorable pour vous, donnerez-vous satisfaction à votre représentant officiel à La Réunion qui estime que l’État doit ajouter un quart de milliard d’euros pour le financement de la route littorale ? ». Sûr qu’elle va être contente de voir comment ses propres amis la “soutiennent” en formulant de telles exigences.
Le duo Annette-Fruteau a donc frappé et refrappé, mais manquait encore le troisième larron, Michel Vergoz.
Le numéro 3 de la fédération du PS n’a sans doute pas été informé du démenti infligé à G. Annette et J-Cl. Fruteau, ou alors son cerveau a-t-il encore été trahi par la vitesse de sa langue, car Michel Vergoz vient de mettre publiquement en doute la volonté de Mme Royal d’honorer la signature de l’État. Parlant du tram-train et de la route du Littoral, il a déclaré : « Nous n’avons aucune garantie tous risques de l’État sur ces deux projets ; il existe des incertitudes lourdes* ».
Cette déclaration peut s’interpréter de deux façons, toutes deux impensables.
1 - Pour Michel Vergoz, sa candidate ne sera pas élue et il craint que le nouveau gouvernement ne respecte pas la signature de l’actuel gouvernement. Tel on se connaît, on juge les autres ?
2 - Sa candidate sera élue, mais Michel Vergoz, tout comme avant lui G. Annette et J-Cl. Fruteau, tonitrue qu’elle remettra en cause le principe de continuité de l’État et sabrera dans les crédits du tram-train et de la route littorale.
Annette va-t-il nous dire que, tout comme il l’a fait lui-même, Vergoz cause la bouche ouverte ?
Le pire est que, en véritables pieds nickelés de la politique, ce trio se livre à cette surenchère au moment même où les adversaires de leur candidate l’attaquent sur le chiffrage de ses 100 propositions.
Avec de pareils amis à La Réunion, la candidate socialiste doit penser qu’elle n’a pas besoin d’adversaires.

Jean Saint-Marc

* - Le Quotidien - mercredi 14 février 2007 - p. 11

Route du littoral

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