Sénateur Peanut !

6 novembre 2007

Voilà notre sénateur de l’Est déguisé en défenseur acharné du pouvoir d’achat des Réunionnais... C’est très drôle ! Croit-il faire oublier qu’entre le 25 juillet et le 1er août dernier - autant dire hier -, il votait le bouclier fiscal avec ses amis de l’UMP et tous ses accommodements pour les assujettis à l’ISF... dont il fait partie ?

Il ne sait plus aujourd’hui derrière qui courir pour faire croire à une soudaine efficacité de ses interventions, multiplie les déclarations tonitruantes sur la franchise médicale - on verra bien à l’heure du vote -, tirant sur tout ce qui bouge, en particulier sur les pharmaciens.

Que de vacarme, que de désordre... Tout cela pour quoi ? Pour faire oublier, à l’approche des élections, qu’il est d’une inefficacité redoutable, à force de faire le contraire de ce qu’il dit et de ne pas dire ce qu’il pense.
Ce qu’il pense ? « Chez ces gens-là, on ne pense pas... on compte ». On calcule, même : combien de temps mettront les électeurs de Saint-André à oublier qu’il a été l’un des principaux instigateurs de la Zone Franche Globale : il ne jurait que par cela il y a quelques années ! Il a poussé à la roue. Et maintenant, « c’est peanut » pour les créations d’emplois, dit-il. Bel exemple d’efficacité en politique. Ce “peanut” là, c’est lui qui l’a fait ! Sénateur Peanut !

Comment le pouvoir d’achat pourrait-il être le « point d’orgue de l’action de l’Etat à La Réunion », si l’Etat verse ses subventions « dans un panier percé »... par les ententes illicites ? Ententes illicites, soit dit en passant, sur lesquelles le Sénateur Peanut semble bien instruit... Nul doute que s’il “conseille” le président Sarkozy comme il a “conseillé” le Président Chirac, on n’a pas fini de rire sur les bancs du Sénat.

Après le pouvoir d’achat, c’est « l’économie de comptoir » que vient dénoncer le sénateur-pêcheur-armateur et propriétaire de quotas de légines. De plus en plus drôle. « Le carburant est un monopole colonial », glapit celui qui veut implanter à Saint-André un terminal pétrolier... et un incinérateur, pendant qu’il y est.
Mais à part cela, il n’y a pas plus grand défenseur de l’Environnement et de la planète. Pauvre planète ! Les familles de Saint-André n’ont pas encore de bac jaune, le tri a pris un immense retard et le sénateur-maire prétend empêcher le tram-train d’apporter une alternative aux transports polluants. Et en prime, il confond les éoliennes et les girouettes !

A propos, comment celui qui était le mandataire d’Edouard Balladur à La Réunion, dans la Présidentielle de 2002, compte-t-il faire oublier ce bien encombrant compagnonnage ultra-libéral, au moment où il prend un virage à 360°... “pour le pouvoir d’achat” et le contrôle des prix ? C’est simple : une petite diversion sur le cumul des mandats - dont il est un des plus grands adeptes -, et le tour est joué.

L’important, pour la prochaine OPA électorale du Sénateur Peanut, c’est de faire croire qu’il serait devenu un rempart utile contre la vie chère et pour la défense du pouvoir d’achat de ceux dont il n’a pas la plus petite idée des difficultés qu’ils rencontrent, lui, le sénateur imposé sur la fortune. Lui qui, en 2005, a dit “oui” à la Constitution ultra-libérale européenne, reproche aujourd’hui à l’Europe de ne pas être assez vigilante sur les entorses faites à la concurrence dans les “comptoirs coloniaux”. Cela devient franchement hilarant : le Sénateur Peanut est plus libéral que son ancien mentor Balladur, plus libéral que les ultra-libéraux de Bruxelles, et il veut faire croire qu’il va « défendre à Paris » des positions contraires à ce qu’il a toujours pratiqué et professé ici.
Comme il le dit lui-même : « On ne peut pas compter sur la bonne volonté de ceux qui ont fait le système pour y mettre fin ».

P. David


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