
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
La foire de Bras-Panon se conclut sur une très grande inquiétude
19 mai 2015
Samedi, la CGPER a exprimé de vives inquiétudes au sujet de la place croissante des importations de produits agricoles, en particulier de l’Europe et de pays avec qui l’Union européenne va signer un accord de partenariat économique (APE). Le syndicat demande que ces importations soient limitées. C’est la première fois que des représentants d’un secteur professionnel remettent en cause d’une façon aussi spectaculaire l’intégration de La Réunion dans l’Europe et dans sa région. Cela montre la rapidité et la brutalité du phénomène qui touche l’agriculture. Faire face aux effets des APE est un défi immense, c’est aussi une base de rassemblement autour de laquelle le PCR appelle depuis longtemps les Réunionnais à s’unir, pour que les intérêts de nos derniers producteurs soient pris en compte.
La loi du 19 mars 1946 a aboli le statut colonial. En conséquence, La Réunion a été intégrée dans le marché français, puis européen quand la France est devenue membre de la Communauté économique européenne. Cette intégration a débouché sur l’application à La Réunion des politiques européennes, en particulier l’agriculture et la solidarité entre les régions. Elle a eu des effets sur l’économie réunionnaise. Nos producteurs ont eu brutalement à faire face à la concurrence des marchandises venues d’un des pays les plus industrialisés au monde, avec des coûts de production plus bas. La plupart n’ont pas tenu le choc, malgré l’octroi de mer taxant les importations. Le résultat d’une politique de non-développement est là aujourd’hui. Les exportations de La Réunion ne couvrent qu’à peine 6 % des importations alors qu’en 1946, le déficit commercial était nul. Ces importations proviennent d’Europe à plus de 60 %, et de France à plus de 50 %. Dans le même temps, les groupes venus d’ailleurs ont fait main basse sur des secteurs stratégiques : EDF contrôle la vente de l’électricité et une partie de la production, Albioma est le premier producteur d’électricité, l’énergie des transports dépend des compagnies pétrolières, les grandes sociétés de travaux publics sont des filiales de sociétés de France ou d’autres pays. Même les usines sucrières n’appartiennent plus à des Réunionnais, elles ont été vendues à une coopérative de planteurs de betteraves.
De cette intégration à la France et à l’Union européenne, l’industrie est sortie lessivée, et l’agriculture est plongée dans une grave crise.
C’est cette économie fragilisée qui est aujourd’hui confrontée à une nouvelle intégration. La Réunion n’aura plus seulement l’obligation d’ouvrir tout son marché à la concurrence européenne, elle devra le faire aussi pour la production des pays voisins. Ce sont les accords de partenariat économique, les APE.
Le déséquilibre sera encore plus flagrant, car le coût de production est moins élevé dans la région qu’en Europe, avec une distance bien plus proche. Des capitalistes réunionnais ont d’ailleurs flairé depuis longtemps le filon, les Européens aussi. Ils amènent les fonds et l’expertise pour implanter les outils pour produire aux normes européennes, ce qui permet à leurs produits d’être vendus à La Réunion à un prix défiant toute concurrence réunionnaise.
Le seul gagnant des APE, c’est donc le patron qui a délocalisé pour exploiter des travailleurs qui touchent des salaires de misère. Après avoir été subventionné par la défiscalisation à La Réunion, il va à Madagascar ou ailleurs pour bénéficier d’un nouveau moyen d’augmenter encore sa marge. Cette fois, ce n’est plus l’argent du contribuable qui augmente son profit, mais la faiblesse des salaires qu’il verse à ceux qui créent la richesse. Le consommateur ne gagne rien. Car au final, le prix du produit vendu à La Réunion a un niveau assez bas pour étouffer la concurrence réunionnaise, mais reste tout de même élevé, car il prend en compte le pouvoir d’achat des Réunionnais, le plus élevé à des milliers de kilomètres à la ronde.
Cela fait plus de 10 ans que le PCR alerte sur les conséquences des APE, et sur la nécessité de s’adapter à cette échéance inéluctable. En attendant leur mise en œuvre définitive, un accord intermédiaire s’applique. Il donne une idée de ce qui attend les dernières productions réunionnaises. Samedi à la Foire de Bras-Panon, la CGPER a demandé une remise en cause de cette politique. Le syndicat s’inquiète des importations venues d’Europe et de la région. Il demande leur limitation à 50 %. Or, la machine est déjà enclenchée, et pour le moment les Réunionnais n’ont pas leur mot à dire.
Si aucune adaptation n’est prévue, alors La Réunion sera considérée comme n’importe quelle autre région de l’Union européenne, avec obligation d’ouvrir la totalité de son marché à la concurrence. Son cas est pourtant singulier, car aucune région de l’Union européenne n’a pour voisins des pays ayant des salaires aussi faibles, et avec qui l’Union européenne signe des APE.
La proposition de limiter les importations venant d’Europe ou de pays avec qui l’Europe a signé des accords commerciaux est une remise en cause de la double intégration que connaît La Réunion depuis 70 ans. Cette annonce aussi radicale que surprenante est à la hauteur de la rapidité et de la brutalité des changements.
Faire face aux effets des APE est un défi immense, c’est aussi une base de rassemblement autour de laquelle le PCR appelle les Réunionnais à s’unir, pour que les intérêts de nos derniers producteurs soient pris en compte.
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