Le refus de Jégo hier matin à la Préfecture

’Silence, les pauvres !’

11 juillet 2008, par Alain Dreneau

(photo BBJ)

Hier matin à la préfecture, M. Yves Jégo a opposé une fin de non-recevoir catégorique aux représentants de plusieurs centaines de femmes et d’hommes qui voulaient lui faire part des conditions de vie de plus en plus difficiles des Réunionnais.
M. Yves Jégo, c’est confirmé, se pose en émule zélé du président de la République. Même suffisance, mêmes propos abrupts... et même cécité devant des phénomènes sociaux qui sautent pourtant aux yeux du commun des mortels.
Le maître s’est récemment esclaffé, devant ses troupes de l’UMP : « Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit ». Le disciple ne pouvait être en retrait. Hier matin à la préfecture, il a fait preuve d’un aveuglement du même ordre, en prétendant rayer d’un geste dictatorial la présence de plusieurs centaines de manifestants, venus lui crier leur détresse au quotidien.
Ce geste, ce fut le refus de recevoir une délégation, le rejet de toute écoute. L’enfermement dans la citadelle d’un pouvoir sourd et cynique, qui se moque de l’opinion publique.
Mais une mobilisation comme celle qui est en train de se déployer - de Sainte-Suzanne il y a une semaine à Saint-Denis hier matin, et dans toute l’île dans les jours qui viennent - n’est pas un vague griffonnage qu’un ministre irresponsable peut effacer d’un coup de gomme.
Les mères et pères de famille qui ont fait de ce vendredi 10 juillet une journée de lutte pour leur pouvoir d’achat n’accepteront pas que le Secrétaire d’Etat chargé des problèmes des D.O.M. leur intime l’ordre de la boucler : « Silence, les pauvres ! »

Alain Dreneau


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus