Communiqué du Parti communiste réunionnais

Sortir du bourbier afghan : cette guerre n’est pas la nôtre !

9 septembre 2009

Dans un communiqué diffusé hier à la presse, le Parti communiste réunionnais (PCR) rappelle les raisons de la guerre en Afghanistan. Des raisons qu’il ne faut pas taire, car elles sont à l’origine du sacrifice de milliers de vie.

Une nouvelle fois, à un an d’intervalle à peine, après le sacrifice d’Anthony Rivière, La Réunion pleure la mort d’un autre de ses enfants, Johan Naguin.
À ses parents, son épouse, son fils, ainsi qu’à toute sa famille et à ses camarades du 3ème RIMA, nous disons que nous partageons leur douleur et leur désespoir face à un deuil aussi brutal.
Quelques jours avant ce nouveau deuil, le 25 août dernier, nous déclarions : « il y a eu des guerres où l’on a sacrifié des milliers de jeunes vies généreuses en sachant, dès le départ, que ces sacrifices seraient vains.
 Et nous ne pouvons taire notre colère face à l’inanité de cette guerre en Afghanistan qui n’ose dire son nom. Cette guerre n’a atteint aucun des buts que les États-Unis lui avaient assignés »  [1].
Comment ne partagerions-nous pas la douleur de cette famille qui espérait tant le retour d’un fils, d’un mari, d’un père ? Comment ne pas ressentir, toujours plus forte, cette colère face à l’inanité de cette aventure guerrière dont tout le monde sait — avec plus de certitude aujourd’hui qu’il y a un an — qu’il est impossible d’en sortir vainqueurs ?
Qui ne se rend compte aujourd’hui de la réalité des buts de cette guerre ?
Sous prétexte de priver le terrorisme de ses sources de financement — la drogue —, une puissante coalition, rangée sous la bannière états-unienne, est entrée dans ce pays en novembre 2001.
À La Réunion, l’ensemble des Réunionnais s’était mobilisé, toutes confessions religieuses, tous partis politiques rassemblés, pour dire « Non à la guerre ».
Huit ans plus tard, après des milliers de morts civils et militaires, des milliards de dollars mobilisés pour déployer l’armement le plus sophistiqué de la planète et défaire des “bandes rebelles” armées de kalachnikovs et de lance-roquettes, où en sommes-nous ?
Les villes sont encerclées par le “Talibans”, les Afghans aspirent tout à la fois à la paix, la sécurité et au départ des troupes d’occupation. Le Président Hamid Karzaï a tant déçu les espérances placées en lui en 2004 qu’il ne devra sa réélection qu’à une gigantesque fraude électorale cautionnée par les pays occupants.
Pour les besoins de son marchandage électoral, M. Karzaï pactise avec des chefs de guerre tel M. Gulbuddin Hekmatyar [2] qui a revendiqué la responsabilité de l’embuscade de Surobi du 18 août 2008 dans laquelle sont tombés 10 soldats français [3].
Quant aux ressources terroristes liées au trafic de drogue, voyons ce qu’il en est. En 2004, 30.000 hectares plantés en pavot. En 2008, 105.000 hectares — tous en région pachtoune [4] —fournissant 92% de la production mondiale d’opium. Le 3 septembre 2009, selon l’ONU, les superficies cultivées en pavot représentent 123.000 hectares ! Et l’ONU s’inquiète ainsi que « des stocks d’opium à hauteur de 10.000 tonnes — suffisamment pour satisfaire deux ans de demande sous la forme d’héroïne — existent quelque part ».
4 septembre 2009, le bombardement de 2 camions citernes tue une centaine d’Afghans. 5 septembre 2009, le ministre des Affaires étrangères, M. Kouchner, déclare : « Les talibans offrent 50 dollars par famille, ce qui permet de vivre un mois entier, alors que nous payons seulement la moitié. Bien sûr que nous devons payer plus  [5] », nous informant ainsi qu’aux yeux des belligérants, les Afghans sont devenus une simple marchandise achetable et exterminable à merci.
Et nous devrions nous taire et ne pas dénoncer les raisons inavouables pour lesquelles des vies afghanes, européennes, réunionnaises sont sacrifiées ?
Cette guerre n’est qu’une aventure prédatrice, un gaspillage de vies.
Sortir du bourbier afghan est notre seul devoir.
Cette guerre n’est pas la nôtre ! Cette guerre nous déshonore.

Bureau de Presse du PCR


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