Les Rencontres musicales de Saint-Louis

Sous le signe de l’Afrique du Sud…

5 mai 2009

Incontestablement, les jeunes danseuses de Mvézo, village natal de Nelson Mandela, ont été les vedettes de ces premières Rencontres musicales de Saint-Louis. Mais que de temps forts dans cette manifestation qui se veut résolument indo-océanique et devrait devenir une date du calendrier musical de l’île.

« Lé lé lé lé Larényon lé la… ». Il est près d’une heure du matin sur le bord de l’étang du Gol quand Alain Ramanison commence son set. La Réunion entière n’est pas là, mais les Saint-louisiens se sont déplacés en masse. Des milliers de personnes sont encore massées devant le podium. Elles viennent de vivre des moments mémorables, comme la prestation des danseuses de Mvézo, le village natal de Nelson Mandela. Une quarantaine de marmailles, en costume traditionnel, qui chantent et qui dansent, encadrés par quelques anciens et le chef Mandla Mandela, le petit-fils de l’ancien président de la République d’Afrique du Sud et député de l’ANC.
Les marmailles chantent et dansent des airs ancestraux où il est question des ancêtres et de reconnaissance au ventre qui a porté Nelson Mandela. Il y beaucoup de spontanéité dans les chorégraphies et beaucoup de talent en devenir aussi. Ma voisine croit parfois saisir des ressemblances avec la célébration du service des ancêtres dans les voix et les chœurs qui dialoguent et mon voisin capte dans la chorégraphie des postures du maloya. C’est un instant magique que nous offrent les Rencontres musicales de Saint-Louis. Presque aussi fortes que les interventions de Mandla Mandela et de Claude Hoarau qui ont précédé le spectacle des danseuses du Mvézo. (voir encadré).
Il y eût d’autres temps forts dans cette soirée, lors de la prestation — non programmée — des Vikings de l’Abattoir. Les rythmes mahorais ont entraîné sur le podium les responsables de la Fédération des partis progressistes mahorais présents à Saint-Louis, le maire de Saint-Louis et quelques autres élus. Mais aussi la foule qui chaloupait sur la musique des Vikings.
Bastèr, moins acoustique et plus rock, a répondu à l’attente de son public. Balita a fait bouger le public avec son salegy et nous avions assisté à une belle ouverture à peine troublée par un raté du groupe électrogène avec les Messagers du Gospel.
Dimanche soir, les Saint-louisiens sont revenus pour un plateau comportant Kozman Ti Dalon, les danseuses de Mvézo, les Vikings de l’Abattoir, Jean-Claude Gaspard et Kaf Malbar.
Les Rencontres musicales de Saint-Louis devront évidemment confirmer, mais cette manifestation résolument indo-océanique pourrait devenir une date du calendrier musical de l’île.

Correspondant


Claude Hoarau/Chef Mandla Mandela
Beaucoup d’émotion…

« Ce soir est un moment de grande émotion pour les Réunionnaises et les Réunionnais qui ont accompagné, à leur manière, le combat de l’ANC contre l’apartheid ». Le ton était donné par Claude Hoarau, maire de Saint-Louis, samedi soir, sur le podium de l’Etang du Gol, à l’occasion des Rencontres musicales de Saint-Louis.
Le maire a remercié le chef Mandla Mandela de lui avoir permis de rencontrer son grand-père. Mais surtout d’être venu à Saint-Louis. Claude Hoarau, non sans émotion, a dit au chef Mandla Mandela, et par son intermédiaire, à Nelson Mandela, combien avait été déterminant « le combat mené pour l’Humanité toute entière ».
Le chef Mandla Mandela a assuré que c’était pour lui « un privilège d’être à Saint-Louis, devant une telle foule ». Il a déclaré que c’était « un honneur pour lui et pour les enfants de Mvézo d’être au cœur de cet événement culturel ». Il a célébré « l’union et le partenariat avec Saint-Louis ». Il a souligné « le lien fort entre La Réunion et l’Afrique du Sud ». Enfin, il s’est félicité des bonnes relations entre le Parti communiste réunionnais et l’ANC.


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