60% des jeunes au chômage et plus de 153.000 demandeurs d’emploi

Stop au gaspillage de la jeunesse
Pour une nouvelle politique de l’emploi

28 juin 2012, par Manuel Marchal

Plus de 153.000 demandeurs d’emploi à La Réunion et parmi eux des milliers de jeunes qui ont la capacité de pouvoir devenir enseignant. Le nouveau pouvoir va-t-il encore envoyer à La Réunion pour la prochaine rentrée scolaire des centaines de personnes qui ont déjà un travail en France, ou alors va-t-il agir pour le changement en ouvrant une nouvelle perspective ?

Le 19 février dernier, le Parti communiste réunionnais avait lancé sa refondation lors de la présentation de ses propositions aux candidats à la présidentielle. Ce jour-là, un mot d’ordre avait été lancé : "2012, le changement. Quel changement ? Pour qui ? Par qui ?". Le président de la République a changé, le gouvernement et les députés aussi. Vont-ils maintenant répondre aux espoirs de changement manifestés dans la population ?
Deux faits rappellent combien le changement est attendu. Mardi soir, l’INSEE a publié la situation de l’emploi à La Réunion à la fin du mois de mai. Le nombre de Réunionnais inscrits à Pôle emploi atteint des sommets : 153.790 compatriotes sont à la recherche d’un travail.
Hier, la journée de l’alternance a rencontré un succès considérable. Des jeunes par milliers se sont succédé au Parc des expositions de Saint-Denis pour échanger avec des employeurs potentiels. Des offres d’emploi étaient proposées : 350 à La Réunion et 500 ailleurs. Elles ont été prises d’assaut.
Même succès pour les stands qui proposaient des contrats d’apprentissage ou de professionnalisation.
Cela rappelle combien les jeunes Réunionnais sont motivés pour mettre leurs compétences au service de leur pays.

Un problème qui s’aggrave

Ces jeunes sont pourtant durement touchés par le chômage. Plus de 60% sont au chômage, et 28.000 sont sortis du système scolaire sans diplôme. Ils sont donc une partie de la société qui est le plus en attente du changement.
Cela fait déjà tant d’années que la crise empêche la jeunesse d’occuper toute sa place dans notre société. Déjà en 1982, un an après la première alternance de la 5ème République, les jeunes avaient organisé la Marche de la jeunesse pour l’emploi. À cette époque, 50.000 Réunionnais étaient privés d’emploi. Aujourd’hui, ce nombre a été multiplié par trois.
Cela signifie que dès maintenant, des signes de la rupture doivent être adressés à la population, et en particulier les jeunes. En effet, si le gouvernement ne va pas régler en quelques semaines les conséquences de plusieurs dizaines d’années de crise, il peut utiliser ses premières décisions pour montrer la ligne qu’il compte adopter au cours des cinq prochaines années.
La semaine dernière, une première occasion s’est présentée. Sur un millier de postes d’enseignants supplémentaires pour la rentrée, 15 ont été attribués à La Réunion. Cette décision était en décalage avec les besoins, comme le soulignent les protestations des syndicats et du Parti communiste réunionnais.

Cette année la rupture ?

Là arrive la deuxième décision. Cela concerne les postes d’enseignants disponibles à la rentrée. Cet appel d’air sera-t-il comme tous les ans le prétexte à l’arrivée dans notre île de plusieurs centaines de personnes qui ont déjà un emploi en France ?
Avec l’ampleur de la pénurie d’emploi que rappelle l’INSEE, et la formidable motivation exprimée encore hier par des milliers de jeunes, le pouvoir se doit de prendre en compte cette situation pour que des centaines de jeunes Réunionnais puissent avoir le droit d’occuper les postes qui se libèrent ou qui se créent chaque année dans l’Académie de La Réunion.
Ce nouveau pouvoir peut agir pour rompre avec un système qui aggrave la situation. Il a la possibilité d’innover en recrutant et en formant des jeunes Réunionnais qui pourront pourvoir à tous les besoins présents et futurs dans l’Éducation nationale. Car si ce service public continue d’être un gisement d’emplois, c’est d’abord aux jeunes Réunionnais que cet atout doit profiter. La Réunion est en crise, et tant qu’elle n’en est pas sortie, des mesures exceptionnelles doivent s’appliquer pour redresser la situation.

M.M.

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