Les transports collectifs dans l’accord signé par Didier Robert

Suppression du train : La Réunion retourne 50 ans en arrière

21 octobre 2010, par Manuel Marchal

Quand le préfet Perreau-Pradier impose sur ordre de Paris la suppression du chemin de fer, il décide d’un drame dont 800.000 Réunionnais subissent aujourd’hui les conséquences 50 ans après. En 2007, un partenariat entre l’État et la Région répare cette décision. L’accord signé jeudi dernier par Didier Robert et François Fillon annule cette réparation. À la place d’un investissement de 1,3 milliard d’euros valeur 2007 pour construire un train, il y a 250 millions d’euros pour des bus. C’est donc un retour 50 ans en arrière.

Partout dans le monde, et notamment dans la République, l’accent est mis sur le développement des transports collectifs. L’avant-projet de Schéma national des infrastructures de transport prévoit donc 170 milliards d’investissements sur 20 à 30 ans, dont plus de la moitié sont destinés uniquement au chemin de fer. 4.000 kilomètres de voies ferrées doivent ainsi être construites en France, soit de quoi faire 20 fois le tour de La Réunion.
Seuls 4,5% des investissements seront consacrés aux routes. C’est donc un rééquilibrage en faveur du transport collectif.
Mais l’accord signé jeudi par Didier Robert et François Fillon à Matignon est totalement à contre-courant de ces orientations qui sont, faut-il le rappeler, issues du Grenelle de l’Environnement. L’investissement affecté au transport collectif diminue d’un milliard d’euros.
À la place d’un tram-train estimé initialement à 1,3 milliard dans l’accord signé en 2007, et qui devait finalement coûter 1,6 milliard si les travaux avaient démarré cette année comme prévu, il ne reste plus que 250 millions d’euros pour le transport collectif, dont 40 millions sont conditionnés au vote du prochain budget européen.
C’est donc une régression considérable pour le transport collectif à La Réunion.
C’est aussi un retour 50 ans en arrière, à l’époque où Paris avait réussi à imposer la suppression du chemin de fer. Car l’accord signé par Didier Robert et François Fillon supprime le chantier d’un nouveau chemin de fer qui était prêt à démarrer, et il diminue les crédits affectés au transport collectif d’une telle manière qu’il rend impossible la réalisation d’une alternative au tout-automobile.
Par cette signature, La Réunion vient tout d’un coup de perdre son statut d’exemplarité en matière de développement durable. Et c’est toute la population réunionnaise qui sera condamnée à vivre les embouteillages subis quotidiennement par les Tamponnais.

M.M.

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