Monica Govindin

’Surtout rester soi même’

20 juin 2006

C’est son engagement au côté des emplois jeunes qui a conduit Monica Govindin à siéger, à 24 ans, au Conseil général. Une entrée en politique soudaine, mais un gage de confiance précieux. Même si cette jeune élue de 27 ans reconnaît qu’il est plus difficile pour une femme de faire passer ses idées en politique, le tout n’est pas de chercher à s’imposer tout le temps, mais de parvenir à un compromis.

Comment êtes-vous arrivée en politique ?

- C’est le combat que j’ai mené en tant que militante pour les emplois jeunes, moi-même emploi jeune, qui m’a amené à siéger au Conseil général à l’âge de 24 ans. Lors des élections cantonales partielles dans ma commune, on a trouvé que j’étais la candidate pour cette mission. L’action que j’ai menée et ma personnalité à travers ce combat ont conduit le PCR à me choisir pour le deuxième canton du Port, plutôt que d’opter pour quelqu’un qui était déjà dans le milieu. Au début, j’ai eu du mal à réaliser. Je ne me prédestinais pas à une carrière politique aussi jeune. Je ne savais pas ce qui m’attendait, je craignais de ne pas savoir faire.

Comment vivez-vous cette expérience en tant que jeune femme et jeune maman ?

- C’est une expérience formidable à saisir, à vivre, une preuve de confiance envers un jeune. C’est aussi un message pour dire que si je peux le faire, d’autres sont autant capables. À l’avenir, il faut accorder cette confiance à plus de jeunes. C’est un travail, une grande responsabilité qui a déjà assouvi ma curiosité personnelle. J’aime apprendre et sur ce point, cela me satisfait entièrement. Il faut dire que le milieu de la politique n’est pas très féminisé. Certaines femmes intéressées par cet investissement se sentent freinées. Pour ma part, le fait d’être femme et maman ne m’empêche pas de continuer la politique, il faut savoir concilier, cela demande aussi de la volonté. Peut-être certaines femmes voient cela comme un frein, mais pour moi, être jeune maman est une source de motivation supplémentaire, une nouvelle énergie qui a fait évoluer mes idées, me donne envie d’apprendre encore d’autres choses liées à cette nouvelle vie. Cela donne envie de se battre encore plus pour son enfant, comme nos parents se sont battus pour nous.

Faut-il jouer des coudes pour faire et garder sa place ?

- C’est justement parce que j’avais appris à m’imposer que je suis arrivée là où je suis. Il faut continuer à se battre pour rester à son siège et c’est encore plus difficile pour une femme de faire passer ses idées en politique. Je ne dirais pas que j’ai accédé à ce siège facilement ou difficilement. C’est un travail à engager personnellement et en groupe. On ne peut pas s’imposer à tous les niveaux, pour toutes choses. Cela ne passerait pas forcément bien non plus. Disons qu’il faut parvenir à exprimer ses idées pour arriver à un consensus. À l’échelle d’un canton, les responsabilités sont plus grandes, il faut avoir une vision plus large. Mais cela ne peut que bien se passer car malgré mes nouvelles fonctions, je n’ai ni changé ses objectifs ni ma personnalité. Les choses évoluent, nous aussi, il faut juste expliquer et rappeler pourquoi, communiquer et surtout rester soi même.

Entretien Stéphanie Longeras


Maya Césari

"Les femmes politiques peuvent apporter un autre regard sur la société réunionnaise"

Je n’appartiens à aucun parti politique. Le Président a ouvert sa liste à des personnes de la société civile et je trouvais intéressant de vivre cette expérience, de m’investir dans des prises de décisions dans des projets structurants pour La Réunion. Personnellement, je ne considère pas de différences majeures. Peut-être que les femmes politiques peuvent apporter un autre regard sur la société réunionnaise, en tant qu’apport complémentaire. Il y a peut-être des difficultés pour les femmes politiques qui ont des responsabilités familiales où il faut mêler la vie politique avec la famille et le travail. Je suis enseignante et chercheuse, mais je réussis à mener de front l’ensemble de mes activités, puisque mon investissement politique est en lien avec mon regard universitaire. Je suis à la Commission Développement économique, déléguée au secteur innovant. J’y trouve un parallèle entre la recherche et la vie politique.


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