Un enseignement de la grève des stations service

Tendre vers l’autonomie énergétique

3 février 2014, par C.T.

A l’occasion d’une conférence de presse, dimanche 2 février, le sénateur Paul Vergès est revenu sur les récents évènements médiatiques, comme la mobilisation des lycéens, le débat sur les rythmes scolaires et la grève des stations essence. Une chose certaine : « le problème de fond, c’est l’autonomie énergétique ».

Le prix de la matière première, le pétrole est voué à augmenter. C’est pourquoi la grève que nous avons vécue n’est pas la dernière.

Face à cela, Paul Vergès a réitéré la nécessité pour La Réunion, et les 116 îles de l’Océan Indien, à peser lors de la Conférence sur le Climat de 2015, à Paris. « Le gouvernement doit tenir compte que les îles de l’océan indien doivent participer à un plan de développement généralisé, à la mise en place de mesures d’atténuation de la chaleur et d’adaptation pour une économie durable », a expliqué Paul Vergès.

La « fragilité extrême » de notre système

Sur la question des carburants, Paul Vergès a rappelé les nombreuses réactions entendues lors de la mobilisation des gérants de station essence, indiquant qu’« on dénonce les pétroliers qui sont de grandes multinationales qui ont comme religion le profit et font tout pour l’avoir ». Cependant, la situation devrait se répéter, car avec l’évolution du monde et la montée du cours du dollar, « les prix vont augmenter considérablement, car cette source d’énergie tend à s’épuiser ». Il est à présager que « la baisse prévue va s’annuler dans six mois, un an », alors la grève reprendra.

Quelques heures après la conférence de presse de Paul Vergès, Gérard Lebon, président du SRESS (Syndicat réunionnais des exploitants de stations-service), a expliqué que « nous avons des textes qui stabilisent la filière. Nous pourrons nous y appuyer pour pouvoir travailler. Nous continuerons à avoir le modèle que nous avons, nous ne verrons pas apparaître à La Réunion des stations-service gérées directement par des pétroliers, sans gérants, ni pompistes. » D’autant plus, comme l’a expliqué Paul Vergès, « la menace était l’automatisation des stations services », « on reproduit sur les stations services, la marge reniée par l’Etat sur les pétroliers. Les stations ont du personnel, si on automatise, ce sont 1.500 emplois menacés ».

L’autonomie énergétique, le problème de fond

« Cette grève montre la fragilité extrême de notre situation énergétique », d’autant plus qu’« on n’a pas de transport collectif » écologique, à l’échelle de l’île. Le sénateur a pointé du doigt les menaces sur la situation économique de La Réunion. Car l’économie de l’île est principalement basée sur des « éléments extérieurs sur lesquels on n’a pas de prise ». En effet, les stations-service ne font que redistribuer l’essence, a-t-il expliqué. Ce dernier a d’ailleurs évoqué la grève des dockers, « on les a accusé de prendre en otage La Réunion », idem pour les gérants de stations-service, alors que ce sont « les pétroliers qui veulent conserver leur marge, au détriment des stations-service ».

Pour Paul Vergès, « le problème de fond est l’autonomie énergétique de La Réunion ». En effet, la raréfaction à venir des énergies fossiles, jumelée aux changements climatiques, vont entrainer d’importants défis à relever pour les responsables politiques, économiques et la société civile. La mobilisation des lycéens pour dénoncer la chaleur dans les classes est un problème qui va devenir récurrent. Car « le réchauffement climatique va continuer tous les ans, cela exige des solutions », a indiqué Paul Vergès. Dans le passé, le calendrier scolaire tenait compte des températures, mais « par intégration, les dates sont devenues nationales ».

SaiLin

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Messages

  • Cela fait bien des années que Paul Vergès se bat pour l’autonomie énergétique de la Réunion, à travers des énergies renouvelables et propres. Un programme ambitieux, mais réalisable avait démarré alors que Paul Vergès était président de Région ? Qu’en a fait son successeur Didier Robert ? Il l’a tout simplement supprimé ! Quel gâchis et quelle perte de temps ! Mais il n’est pas trop tard.


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