Depuis lundi, Canal+ diffuse « La Tour Omerta », documentaire sur l’histoire de la Tour Omega. Il peut être visionné à l’adresse suivante : https://www.canalplus.com/decouverte/la-tour-omerta/h/27823319_50001
La Tour Omega, haute de 427 mètres, était la plus haute structure située dans un territoire sous la souveraineté de la République française. Elle faisait partie d’un réseau de huit antennes de radionavigation disséminées à travers le monde, chacune identifiée par une lettre. La Réunion était intégrée dans un réseau qui jouait un rôle crucial dans la navigation des avions, navires et sous-marins, notamment les vecteurs d’armes de destruction massive.
L’implantation de la Tour Omega coïncide avec l’arrivée de Michel Debré à La Réunion en tant que député en 1963, suite à une fraude électorale massive. La présence d’un ex-Premier ministre français, pilier du régime gaulliste, offrait aux États-Unis une situation politique pour assurer le bon fonctionnement de cette installation stratégique. Son implantation eut lieu au moment de la mise en service de la base militaire de Diego Garcia utilisée essentiellement par les USA et qui fut à l’origine de la déportation du peuple chagossien.

L’éclairage du PCR

Ce documentaire a donné la parole au Parti communiste réunionnais. Il a rappelé que sur des sujets de cette importance, l’analyse du PCR reste essentielle pour apporter un éclairage.
Ary Yée Chong Tchi Kan était porteur de cette analyse dans ce documentaire.
Il a rappelé que cette implantation faisait de La Réunion une cible privilégiée en cas de déclenchement d’une guerre nucléaire entre les deux blocs de la Guerre froide. Une bombe nucléaire était en effet programmée pour détruire cette installation et donc la ville de Saint-Paul. Une telle catastrophe aurait plongé La Réunion dans une très grave crise. En effet, comment ce qu’il aurait resté des hôpitaux auraient pu soigner les survivants du bombardement nucléaire de Saint-Paul ?

Population maintenue dans l’ignorance

Pendant toute la durée de son fonctionnement, de 1976 à sa destruction en 1999, la véritable raison d’être de la Tour Omega n’a jamais été révélée aux Réunionnais. Les autorités françaises ont délibérément menti, faisant croire que l’antenne servait uniquement à la navigation civile.
Le nord-ouest de l’océan Indien était la zone d’évolution des sous-marins lanceurs de missiles porteurs de bombes nucléaires de la marine américaine. De là, ils pouvaient bombarder l’URSS et provoquer la mort de millions de personnes en cas de déclenchement de la guerre par les États-Unis.
Le documentaire rappelle que là où la population était informée des tenants et des aboutissants de l’implantation d’une Tour Omega, le complexe militaro-industriel US dut reculer. Ce fut le cas en Nouvelle-Zélande où des manifestations permirent d’empêcher l’implantation de ce système de navigation de vecteurs d’armes de destruction massive.

La Réunion cible prioritaire en cas de guerre nucléaire

La Tour Omerta est un film qui permet que La Réunion n’est qu’un outil dans les mains du pouvoir parisien pour soutenir sa politique et cette des dirigeants des États-Unis. Cette installation militaire n’a rien apporté à La Réunion, si ce n’est d’être une cible prioritaire en cas de déclenchement d’une guerre nucléaire mondiale.
La présence de la Tour Omega a eu des répercussions profondes sur La Réunion. Elle faisait de l’île une cible potentielle en cas de conflit nucléaire. Qui a fait prendre un tel risque à la population réunionnaise, conclut Ary Yée Chong Tchi Kan.

M.M.