L’opinion de Brigitte Girardin sur les patrons réunionnais

Tous des mendiants !

16 février 2005

Alors que les dates et le programme du séjour de la ministre de l’Outre-mer dans notre île ne sont pas encore officialisés, les différentes catégories sociales de La Réunion s’organisent et se préparent à manifester samedi pour la venue de Brigitte Girardin. Il est vrai que les rapports entre la ministre et les forces vives du pays n’ont jamais été excellents, y compris avec les patrons locaux. Ces derniers ont été accusés de ’pleurer la bouche pleine’ et de ’vouloir le beurre et l’argent du beurre’.

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Le programme de la prochaine visite de Mme Girardin à La Réunion n’est pas encore connu. Selon les informations qui circulent actuellement, elle irait visiter quatre communes de l’île. Mais aucune rencontre avec les forces sociales, les représentants des organisations syndicales ou d’exclus n’a été programmée.
Depuis qu’elle a été désignée à la tête du Ministère de l’Outre-mer, Mme Girardin n’a jamais entretenu de bons rapports avec les associations d’exclus, les syndicats et même avec le patronat réunionnais.
La crise avec les chefs d’entreprises est apparue lors de la préparation de la loi-programme pour l’Outre-mer.
Le MEDEF-Réunion avait fait des contre-propositions sur deux points liés aux exonérations des charges sociales. Le patronat réunionnais souhaitait l’extension des exonérations de charges sociales à toutes les entreprises du BTP. De même, le MEDEF-Réunion demandait que les entreprises ayant appliqué les 35 heures puissent cumuler l’allégement de 1.372 euros par an et par salarié avec les nouvelles mesures d’exonération inscrites dans la loi-programme.

"Elle nous a fait la leçon"

Le 20 février 2003, lors d’un séjour de la ministre dans notre île, une explication orageuse aura lieu entre elle et le patronat à la préfecture. "Elle nous a fait la leçon. J’ai rarement vu un ministre afficher autant d’autorité", confiait à la sortie de la réunion Jacques Tirel, le président de la Confédération des artisans du bâtiment (CAPEB) au “JIR”.
Selon d’autres informations fournies par notre confrère, "la ministre de l’Outre-mer a été égale à elle même, extrêmement “carrée”, “presque souveraine”".
"Dès le début de la réunion de travail, la ministre de l’Outre-mer a donc clarifié les choses et tancé à son tour, avec un certain plaisir, ses interlocuteurs. “Vous pleurez la bouche pleine, a-t-elle expliqué aux chefs d’entreprise médusés. Vous ne pouvez pas vouloir le beurre et l’argent du beurre, réclamer le droit commun et exiger que vos spécificités soient constamment reconnues. Vous êtes les seuls à La Réunion à exiger toujours plus de garanties financières. Vos collègues antillais sont beaucoup plus constructifs et raisonnables”",
racontait “le JIR” dans son édition datée du 21 février 2003.
"L’État ne peut pas tout faire. Nous avons tenu nos engagements. Prouvez-moi d’abord que ce dispositif est insuffisant et que vous êtes prêts à créer des emplois, on verra ensuite", aurait ajouté la ministre.
Des déclarations qui n’ont pas été appréciées, plus sur le ton avec lequel elles ont été faites que sur la forme. En tout cas, une attitude qui n’a pas été oubliée.

J. M.


Les oubliés de la C.M.U.

Le 11 janvier dernier, sortant d’une longue période de silence, André Thien Ah Koon tenait une conférence de presse au cours de laquelle il pointait des menaces - les amendements Arthuis et Méhaignerie demandant la suppression de dispositions spécifiques outre-mer - et des insuffisances.
Ainsi, il accusait la Caisse de Sécurité sociale de priver 7.000 gramoun de couverture médicale gratuite en incluant dans le calcul des ressources l’allocation pour personne âgée (APA).
En réalité, la Caisse ne fait qu’appliquer des instructions provenant du gouvernement.
L’extension de la CMU dans les DOM avait connu des ratés. Plusieurs dizaines de milliers de personnes s’en trouvaient exclues. Dans son programme électoral pour la présidentielle, Jacques Chirac avait fait de la résolution de ce problème un point clef pour l’Outre-mer.
En visite électorale en juillet 2002 dans notre île, interpellée par l’ASIR (Association sociale d’intervention de La Réunion), basée à Saint-André lors d’une visite du Colosse, Mme Girardin avait déclaré que le fait que 20.000 Réunionnais se retrouvaient exclus de la CMU complémentaire était à ses yeux "une injustice". Elle affirmait sa volonté de "corriger" cette "grave erreur".
Des correctifs ont été apportés. Mais, selon l’estimation fournie par André Thien Ah Koon, environ un tiers des exclus de la CMU restent encore... exclus du dispositif.
Que leur dira Mme Girardin dans les jours qui viennent ?


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