Le Premier ministre à La Réunion d’ici la fin du mois

Toutes les victimes de la politique du gouvernement vont pouvoir exprimer leurs revendications

3 septembre 2010

La visite de François Fillon à La Réunion est annoncée d’ici la fin du mois. Ce moment sera la possibilité pour tous ceux qui sont mécontents de la politique du gouvernement de faire entendre leur revendication en accueillant comme il se doit le chef du gouvernement. Car jamais les Réunionnais n’auront une telle occasion de rencontrer le Premier ministre. Après le 4 septembre et le rassemblement contre la désignation par Paris des Roms comme bouc-émissaires de la crise, après le 7 septembre et les défilés contre le projet de réforme des retraites, après le 10 septembre et la manifestation côte à côte des travailleurs et des patrons du BTP, la visite de François Fillon sera un autre temps fort de plusieurs semaines de mobilisations.

Une information révélée mardi dernier par Imaz Press Réunion annonce que les services de la Préfecture sont en train de travailler sur un avant-projet de la visite de François Fillon. D’autres médias sont venus confirmer cette nouvelle, qui a également été reprise dans le journal de Télé Réunion mercredi soir.
Le Premier ministre sera donc dans notre île d’ici la fin du mois. C’est donc le chef du gouvernement qui sera là. Or, nombreux sont ceux qui dans notre pays souffrent de la politique de ce gouvernement.
En 2007, Nicolas Sarkozy avait recueilli moins de 40% des suffrages au second tour à La Réunion. C’était le signe d’une crise de confiance entre notre pays et le nouveau président de la République. À son arrivée à l’Élysée, le chef de l’État avait dit sa volonté de faire de l’Outre-mer une priorité, et avait confié à Christian Estrosi la responsabilité de changer la loi pour créer les conditions du « développement endogène ». Il a fallu attendre plus de 40 jours de grève générale en Guadeloupe, une crise sociale générale dans tout l’Outre-mer et le lancement d’États généraux pour qu’enfin soit votée dans l’urgence la LODEOM, près de deux ans après l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement.

Crise de confiance

Entre temps, l’incertitude sur l’avenir des dispositifs de défiscalisation a provoqué la fuite des investisseurs. Or, pour réussir à lancer son développement, notre île a besoin de capitaux extérieurs. Cette fuite des capitaux a entraîné l’effondrement du secteur de la construction de logements, avec des milliers d’emplois supprimés. À cela se sont ajoutées les décisions d’élus qui ont décidé de supprimer la rocade du Tampon, le Zénith, le Pôle Océan et cette année le tram-train, la Maison des civilisation et de l’unité réunionnaise, sans oublier de repousser à une date incertaine le début du chantier de la nouvelle route du littoral.
Dès son élection à la présidence de la Région, Didier Robert est parti chercher le soutien du gouvernement dans sa politique de démolition des projets créateurs d’emplois.
Cela veut donc dire que la crise de confiance responsable du résultat désastreux de Nicolas Sarkozy en 2007 s’est accentuée.

Le 4ème temps fort de septembre

Et cela d’autant plus que les mesures annoncées par le gouvernement réussissent à créer l’unanimité contre lui. Rarement en effet, un projet tel que celui de réforme des retraites a suscité une opposition aussi large. Dans notre île où le système actuel est déjà loin de garantir le droit à une retraite décente pour tous, le projet du gouvernement condamnera une partie chaque jour plus importante des travailleurs au minimum vieillesse. Cette conséquence est le résultat de la pénurie d’emploi qui sévit depuis des décennies dans notre pays.
Autrement dit, au moment où le nombre des victimes du gouvernement ne cesse de croître, la visite du Premier ministre donnera la possibilité à tous ces Réunionnais d’exprimer leurs revendications. Ce n’est pas tous les jours que le chef du gouvernement vient à La Réunion.
Après le 4 septembre et le rassemblement contre le projet de déchéance de la nationalité, après le 7 septembre et les défilés contre le projet de réforme des retraites, après le 10 septembre et la manifestation unitaire du BTP, la venue du Premier ministre sera un temps fort d’un mois riche en mobilisations. Ce jour-là, les victimes de la crise s’exprimeront à nouveau massivement.

Manuel Marchal

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus