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Sortir de la crise par des solutions réunionnaises innovantes
3 mai 2008, par
À La Réunion comme ailleurs dans le monde, le prix des carburants et la consommation des hydrocarbures poursuivent leur hausse. Cette augmentation de la facture payée par les Réunionnais est une nouvelle illustration de la crise structurelle dans laquelle se trouve le pays. Le tram-train et l’autosuffisance énergétique sont deux moyens de remettre en cause cette situation afin que La Réunion puisse avoir droit au développement.
Les nouveaux prix des carburants décrétés le 1er mai par la Préfecture sont sans surprise, ils répercutent à La Réunion une crise mondiale liée à des facteurs structurels. Le Super frôle la barre symbolique de 10 francs le litre (1,44 euro), le Gazole passe à 1,15 euro, tandis que la bouteille de gaz, payée par tous les Réunionnais, automobilistes ou non, augmente de 1 euro à 21,46 euros la recharge.
En pourcentage, cela donne respectivement 2,86% de hausse pour le Super, 6,48% pour le Gazole et 4,79% pour la bouteille de gaz. A titre de comparaison, ces valeurs se situent au-dessus des 2,3% de hausse du SMIC décrétés le même jour par le gouvernement.
Du fait de l’importance des hydrocarbures dans les transports, de nouvelles hausses de prix dans tous les domaines sont à attendre pour les Réunionnais (voir encadré) .
Le constat de la crise
Cela va encore accroître les tensions sociales. En effet, chacun sait que, d’une part, la vie chère est un phénomène unanimement reconnu, et que, d’autre part, les revenus de la population sont tellement faibles que plus de 40% des Réunionnais sont couverts par la CMU-complémentaire.
C’est donc sur une société fragilisée par les conséquences de la crise structurelle illustrée notamment par les pénuries d’emplois et de logement que vont s’abattre de nouvelles difficultés.
A cette hausse des prix s’ajoute une augmentation de la consommation. Ainsi, l’Agence Régionale de l’Énergie Réunion (ARER) note qu’en 2007, le transport routier a consommé 3% de carburants en plus qu’en 2006. Sur la base du calcul réalisé l’an passé par l’Observatoire de l’énergie Réunion dans son "Bilan énergétique de l’île de La Réunion 2007", la consommation de carburant des transports routiers l’an dernier s’est donc élevée à 382.318 tonnes. Cette hausse n’est pas étonnante, eu égard à la croissance du parc automobile où les importations de plus de 30.000 véhicules chaque année compensent largement le nombre d’automobiles réformées. Cette nouvelle hausse des prix révèle à nouveau la crise structurelle dans laquelle se trouve le pays, crise liée notamment à l’application à La Réunion d’un "modèle" de développement inadapté au contexte réunionnais.
Du fait de causes là aussi structurelles, les prix des carburants ne pourront qu’augmenter (voir encadré) . Ce qui veut dire que du fait de l’application à La Réunion d’un "modèle" de développement faisant des hydrocarbures la source d’énergie des transports, la facture payée par les Réunionnais va augmenter. C’est donc une part plus importante de la richesse du pays qui est condamnée à quitter l’île pour aller vers des sociétés lointaines, dont la priorité fondamentale n’est pas le développement de La Réunion.
Tram-train et autonomie énergétique
Face à cette situation, il est urgent de remettre en cause ce "modèle". C’est la voie choisie par les forces vives autour du Conseil régional, elle se traduit par deux projets : le tram-train et la concrétisation du mot d’ordre d’autonomie énergétique. Lorsqu’il sera mis en service en 2013, le tram-train sera une alternative au tout-automobile pour les transports. En effet, chaque usager prenant le tram-train contribuera au développement du pays car le tram-train fonctionnera à l’électricité. Autrement dit, chaque passager transporté signifiera une économie de plusieurs litres de carburants à importer.
L’énergie qui fera fonctionner le tram-train sera obtenue à partir d’un réseau électrique alimenté de manière croissante par des centrales fonctionnant avec des énergies présentes en abondance dans l’île, gratuites, inépuisables et non polluantes : le soleil, le vent, la houle, le volcan entre autres. En effet, le mot d’ordre d’autonomie énergétique vise à atteindre une production d’électricité assurée en quasi-totalité par les énergies renouvelables en 2025, comme l’explique l’ARER. Et 25 ans plus tard, c’est toute l’énergie consommée à La Réunion, transports compris, qui sera produite à partir des énergies renouvelables. Les hydrocarbures ne serviront plus qu’au désenclavement de La Réunion par voie aérienne ou maritime si, d’ici là, aucune alternative n’est trouvée pour remplacer le kérosène et le fioul.
La hausse continue du prix des carburants est là pour rappeler combien il ne faut pas perdre de temps dans la réalisation de ces deux grands chantiers. Construire le développement de La Réunion à partir de sources d’énergie réunionnaises permettra au pays de se libérer d’une dépendance à une source d’énergie importée, chère, polluante, soumise aux aléas de la spéculation mondiale, et en voie de disparition.
Manuel Marchal
Vers d’autres augmentations
Cette hausse de prix des carburants aura des conséquences sur tous les prix à La Réunion. En effet, tout est acheminé par des véhicules utilisant les hydrocarbures comme source d’énergie. Pour les importations, la hausse du kérosène et du coût du fret maritime est un phénomène continu, il donne lieu par exemple à des surcharges carburants payées par les passagers des compagnies aériennes (plus de 180 euros pour un aller-retour La Réunion-Paris avec Air France par exemple).
Quant à l’augmentation des prix des carburants à La Réunion, elle concerne tout ce qui est transporté depuis le quai du port ou du lieu de fabrication au point de livraison.
Prix du pétrole : une hausse structurelle
Plusieurs facteurs expliquent la hausse continue des prix du pétrole. C’est tout d’abord la nature même de cette énergie. Fossile, elle est donc présente en quantité limitée sur Terre. Or, l’augmentation continue de la consommation rapproche d’autant de l’épuisement des gisements. D’autre part, les capacités de l’outil de production suffisent aujourd’hui à peine à faire face à la demande mondiale. Il faut également noter que l’instabilité politique au Moyen-Orient, amplifiée par l’occupation américaine des puits de pétrole irakiens, constitue aussi un facteur de hausse. Des tensions politiques sont aussi à prendre en compte au Nigeria, premier pays exportateur africain.
Là-dessus s’ajoute la spéculation. Tout cela concourt donc à un prix très au-dessus de 100 dollars.
Même si cessaient les conflits et la guerre d’occupation au Moyen-Orient, cela ne change pas le fond du problème : le "modèle" occidental de développement s’est construit sur une source d’énergie loin d’être inépuisable. Et aujourd’hui, l’état de réserve est estimé à quelques décennies, ce qui veut dire que c’est bien avant cette date butoir que la valeur du pétrole sera alors déterminée par celle de ses substituts.
Le prix à payer pour un "modèle" dépassé
Plusieurs pays utilisent l’alibi de la lutte contre l’effet de serre pour, en réalité, tenter de préserver par tous les moyens leur "modèle" de développement construit sur l’utilisation massive d’un pétrole à bon marché.
L’accent est donc mis sur la recherche d’une autre source d’énergie capable de faire fonctionner sans trop de modification les moteurs des automobiles. Cela explique la croissance exponentielle de la demande en agrocarburant. Or, ces agrocarburants sont pour le moment extraits de plantes qui peuvent servir à l’alimentation humaine. C’est donc une partie de la nourriture de plusieurs milliards d’habitants qui est détournée au profit des besoins d’une petite minorité de quelques centaines de millions d’automobilistes vivant essentiellement dans les métropoles des anciennes puissances coloniales.
Les récentes émeutes de la faim sont là pour souligner cette contradiction portée par les partisans d’un "modèle" de développement qui apparaît maintenant largement dépassé.
Quelques données
En 2006, plus d’1,200 million de tonnes d’énergie fossile ont été importées à La Réunion. 521.507 tonnes ont été consommées par les transports (371.183 tonnes pour les camions et automobiles, 145.592 tonnes par les avions et 8.854 tonnes par les bateaux).
Atteindre l’autonomie énergétique en 2050, cela signifie limiter la consommation des énergies fossiles aux transports aériens et maritimes si, d’ici là, aucune alternative énergétique n’est trouvée pour assurer la propulsion des bateaux et des avions. La part de ces deux modes de transports représentait moins de 13% de la consommation totale d’énergie fossile à La Réunion. Les besoins nécessaires aux transports routiers et à l’électricité représentaient donc plus de 1 million de tonnes de pétrole et de charbon.
(Source : Observatoire de l’Energie Réunion)
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