Séance plénière du Conseil général

Travailler ensemble pour l’intérêt général des Réunionnais

24 avril 2008

L’heure n’est plus à la bataille entre camps politiques. L’heure est à l’union pour définir une politique ambitieuse pour les Réunionnais. La Réunion n’a certes pas à rougir du dynamisme de ses entreprises et de sa croissance exemplaire. Mais il reste nombre de défis à relever. Lors de son discours de politique générale, Nassimah Dindar, présidente de l’assemblée, a donné le cap de la mandature. Il s’agit de se mettre tous ensemble rapidement au travail pour répondre aux attentes exprimées par la population lors des dernières élections.

Le logement, et notamment l’accession à la propriété, sera une des priorités du Conseil général. Nassimah Dindar a évoqué hier un projet de garantie d’emprunt pour les primo-accédants. (Photo MM)

Les clivages politiques, les querelles infécondes, ne doivent plus être la règle. C’est l’intérêt général de la population réunionnaise qui prime. Des dossiers urgents doivent être traités, et notamment pour réduire l’écart visible dans une société duale. L’union des forces politiques « est d’autant plus essentielle qu’au cours des 5 prochaines années, pas moins de 5 milliards d’ euros seront consacrés solidairement par l’Europe, l’Etat, la Région et notre Conseil général au développement de l’île. Quel doit être le rôle du Conseil général dans le contexte d’une future loi-programme et des nouvelles orientations du Gouvernement, qui veut donner à La Réunion les moyens de faire confiance à elle-même en misant d’abord sur ses propres ressources ? », lance Nassimah Dindar.
Les priorités sont fixées, elles vont aux personnes fragiles, l’enfance en difficulté, les Réunionnais en mal d’insertion, en mal de logements, les personnes âgées et handicapées.
Ainsi, famille, enfance et éducation constituent les premiers axes de l’intervention départementale. Créer des crèches, soutenir les assistantes maternelles travaillant dans des structures innovantes, cela paraît logique. Pourtant, dans la réalité, il reste beaucoup à faire, et nous sommes en deçà des besoins des familles réunionnaises. La collectivité territoriale ne pouvait s’en défaire. Durant cette mandature, Nassimah Dindar veut que les élus réunionnais s’engagent pour l’amélioration de l’éducation de la jeunesse. Outre le programme de construction et de rénovation des collèges, le Conseil général appuie les programmes de soutien scolaire, avec la contribution des Bacs +2, qui trouveront quant à eux une opportunité d’entrer dans le monde du travail.

Construire des logements

Autre souci de taille, c’est le logement, contraint par la pénurie foncière. L’Etat, et les communes, devront jouer leur rôle à fond, pour pallier à une carence intolérable, et inconsidérée.
Déjà, les dernières prospections de l’INSEE se prononcent pour une augmentation de la population réunionnaise, atteignant le million d’habitants à l’horizon 2030. Il faut construire des logements. Cette responsabilité n’incombe pas entièrement au Conseil général, même si la collectivité veut encourager l’effort de construction, et notamment de logements sociaux. « Les besoins de logements, liés principalement à l’évolution démographique, sont en pleine croissance et nous devrons réaliser au minimum 9.500 logements dont 5.000 logements sociaux par an jusqu’en 2030, soit près de 220.000 logements dont 115.000 logements sociaux.
Aujourd’hui, y compris avec l’accession sociale, moins de 2.000 logements sociaux se réalisent annuellement, alors que près de 30.000 ménages sont en attente d’un relogement dans le parc social. L’action volontariste de la collectivité dans le domaine de l’habitat n’a pas permis pour autant de compenser les insuffisances relevées. Globalement, de 2004 à 2007, près de 70 millions d’euros de crédits ont été consacrés par la collectivité à l’habitat »,
déclare Nassimah Dindar. Et de poursuivre : « Pour y parvenir, le Département (qui finance déjà le foncier grâce au dispositif de minoration foncière), va amplifier son action dans le domaine du foncier en aidant, par le CAC, les communes qui feront du logement social une priorité. J’ajoute, ce qui me paraît important, que nous allons privilégier une politique d’aide beaucoup plus directe aux ménages, en termes d’amélioration de l’habitat et d’accession dans le parc social ancien ». Les Réunionnais n’attendent que cela.

Des dossiers d’une importance capitale

Le Conseil général ne devra pas ignorer ses autres missions, en matière agricole, environnementale, en termes d’accompagnement des personnes âgées, d’autant qu’il est dit que notre population vieillit. Nous ne pouvons nous passer de l’appui du plus grand nombre. Les élus auront sûrement compris l’importance de travailler ensemble.
En tout cas, le message fort adressé aux élus a été réitéré. Et c’est dans l’intérêt général qu’il importe d’œuvrer. De grands chantiers doivent être menés, et notamment pour ce qui est du transport collectif. La construction de la route des Tamarins s’achèvera prochainement, et il faut déjà envisager le tram-train, la route du Littoral. La collectivité départementale n’est pas désengagée, en raison de sa majorité plurielle, constituée des forces du progrès. Elle veut insuffler à chaque élu, et notamment les communes, la volonté de travailler d’un commun accord sur des axes prioritaires.
Les communes sont averties. Les contrats d’aide aux communes (CAC) seront mobilisés seulement pour les communes qui s’engageront pour les axes prioritaires du Département. « En clair, passer d’une logique d’enveloppe à une logique de projet », déclare Nassimah Dindar.

J.T


L’emploi : un axe fort

L’insertion professionnelle est également un axe majeur de la politique départementale. « Notre seconde solidarité reste l’emploi et l’insertion. Nous voulons saisir le cadre du pacte économique et social que nous avons récemment signé avec les entreprises réunionnaises pour intensifier le recrutement des jeunes Réunionnais. Je veux rappeler ici qu’elles se sont engagées avec nous à recruter plus de 4.000 personnes en CUI. Le premier bilan que nous avons effectué la semaine dernière est encourageant, puisque 2 mois à peine après le lancement du CUI, nous avons réussi plus de 600 placements en entreprise. Les jeunes étant particulièrement touchés par le chômage à La Réunion, nous avons demandé au Gouvernement et au Secrétaire d’Etat, M. Jégo, de saisir le cadre de la loi-programme en cours d’élaboration, pour étendre ce nouveau contrat expérimental aux jeunes de moins de 25 ans, en particulier dans les entreprises », déclarait Nassimah Dindar dans son discours de politique générale.
L’effort en matière de mobilité ne sera pas contraint, au contraire. Comme le proposait ultérieurement Nassimah Dindar, lors de la deuxième visite du nouveau secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Yves Jégo, il faudra réorganiser les structures de la mobilité, pour un départ choisi, avec à la clé la qualification, et surtout l’emploi.


Zot la di

Maurice Gironcel, 1er vice-président :
« Il faudra se battre pour demander aux services de l’État de respecter les transferts de compétences et des fonds qui les accompagnent ».

Yvon Virapin : « Le logement sera une priorité pour le Conseil général ».

Gilbert Annette, groupe socialiste : « Le Conseil général ne peut pas financer le désengagement de l’Etat. Nous sommes totalement solidaires des objectifs et du programme de la présidente du Conseil général ».

Stéphane Fouassin (Objectif Réunion) : Ce n’est pas parce que nous sommes de droite que nous ne devons pas dire que des lois ne sont pas adaptées à la situation réunionnaise, a dit en substance le maire et conseiller général de Salazie.


An plis ke sa

Hommage à Aimé Césaire

Pour rendre hommage au militant politique et culturel décédé le 17 avril dernier, les conseillers généraux ont observé hier matin une minute de silence.

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