La menace se précise, quel Réunionnais soutiendra un tel scandale ?

Un ancien cadre d’Air France à la Direction d’Air Austral, les Réunionnais dehors ?

12 janvier 2012, par Manuel Marchal

Cela fait un moment qu’Air France rêve d’éliminer Air Austral, Didier Robert lui offre sur un plateau cette occasion. Air Austral a en effet la solution pour faire baisser le prix du billet d’avion, ce dont Air France est incapable. Demain, l’adversaire du développement de La Réunion va-t-il prendre le pouvoir à Air Austral, mettre un Réunionnais dehors et le remplacer par un ancien cadre d’Air France ?

Le 2 décembre dernier, Didier Robert décide d’empêcher la SEMATRA, actionnaire de 46% d’Air Austral, de participer à une assemblée générale extraordinaire capitale. Cette réunion devait acter une augmentation de capital d’Air Austral, pour que le capital de la compagnie soit en cohérence avec l’état de son développement dans la perspective de nouveaux investissements. Cette assemblée extraordinaire se déroulera demain, mais le contexte a changé.
Le 14 décembre dernier, au lendemain d’une réunion de la SEMATRA à la Région, "Le Quotidien" titrait sur "Vergès en sursis". Selon les informations de notre confrère, les jours de Paul Vergès à la présidence de la compagnie seraient comptés. Le 26 décembre, Paul Vergès tirait la sonnette d’alarme. Il venait de recevoir une lettre de convocation à une assemblée générale d’Air Austral qui se tiendra aussi demain, avec un seul point à l’ordre du jour : la recomposition du Conseil de surveillance par la révocation et le remplacement de ses membres. Paul Vergès faisait part de ses craintes de voir l’arrivée à la Direction de la compagnie de ceux qui ont transformé l’IRT ou l’ARER en des coquilles vides.

Le clientélisme aux manettes ?

Du 28 décembre au 4 janvier dernier, dans une série d’articles, "Témoignages" a expliqué quelles seront les conséquences pour la compagnie, notre pays et notre peuple réunionnais, si jamais Didier Robert en prenait la Direction. Ce dernier est en effet un farouche adversaire du développement de La Réunion. En outre, depuis son arrivée à la présidence de la Région grâce à Michel Vergoz, il a transformé la collectivité chargée de la planification économique en une agence de distribution de bons d’achats et de subventions. Didier Robert a en effet décidé de gaspiller l’argent dans des opérations clientélistes qui, par définition, ne créent pas un emploi. Il donne des bons de réduction pour les billets d’avion qui sont de véritables subventions versées aux compagnies aériennes, notamment aux concurrents d’Air Austral.
Par conséquent, Didier Robert ne peut qu’être opposé à la baisse des prix des billets d’avion sans subvention qu’Air Austral sera capable de faire avec la mise en service de l’A380 à classe unique.

Contre le projet A380

Quel investisseur se disant soucieux des intérêts de La Réunion, et des siens par la même occasion, pourrait donc cautionner un coup de force offrant Air Austral à Didier Robert ?
Cette série d’articles a permis à chacun de prendre conscience clairement de ses responsabilités. Une semaine après notre dernière publication, le "JIR" a confirmé notre thèse.
Le "JIR" souligne que du côté de la SEMATRA, ayant pour chef Didier Robert, l’objectif est de « faire évoluer le dossier d’un avion densifié défendu par Paul Vergès et Gérard Ethève pour faire baisser le coût du billet vers un appareil aménagé de manière classique dont on se demande alors ce qu’en ferait Air Austral ».
Notre confrère va même plus loin, évoquant le remplacement de Gérard Ethève par un ancien cadre d’Air France à la Direction opérationnelle de la compagnie. Un ancien cadre d’Air France à la Direction d’Air Austral et les Réunionnais dehors, quel Réunionnais pourrait soutenir un tel projet ?

Manuel Marchal



Air France, adversaire d’Air Austral

Air Austral est devenue une compagnie capable de résister à la concurrence d’Air France sur l’axe La Réunion-Europe. L’ancienne compagnie du monopole a tenté plusieurs actions de déstabilisation, trois exemples :

- 2005 : Air France se désengage brutalement du capital d’Air Austral, dont elle en détenait plus de 30%. Cette décision n’avait pas déstabilisé Air Austral, car d’autres investisseurs réunionnais se sont substitués à Air France.

- 2007 : Air France annonce son intention de venir concurrencer Air Austral sur les liaisons régionales. Ce plan finira par échouer.

- Juin 2010, Air Austral annonce l’ouverture d’une ligne Nantes-Bordeaux-La Réunion. Deux mois plus tard, Air France annonce l’ouverture d’une ligne Nantes-Orly-La Réunion, avec correspondance avec La Réunion en mobilisant les avions d’une de ses filiales.

Par ailleurs, Air France assure en partenariat avec Air Mauritius plus de 10 vols hebdomadaires La Réunion-Maurice-Paris. Ceci permet donc à l’ancienne compagnie du monopole de siphonner une partie de la clientèle d’Air Austral.

Airbus A380Air AustralDidier RobertPaul Vergès

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Messages

  • Bonjour

    Cette analyse est assez stupide, presque raciste et surtout sans réelle vision à moyen et long terme. Si vous ne maintenez qu’une seule compagnie sur l’île... Vous recréez une Air France locale avec des tarifs élevés et une mainmise sur les rouages du transport insulaire. Je ne doute pas qu’un réunionnais soit aussi bon qu’un métro mais rien n’empêche un métro d’être aussi bon qu’un réunionnais. Seule l’efficacité compte. Qu’importe l’origine et la couleur.
    Bien à vous
    Claude

    • "Je ne doute pas qu’un réunionnais soit aussi bon qu’un métro"

      je ne comprends pas le sens de cette comparaison entre un Réunionnais et un train qui roule sous la terre à Paris

      c’est assez stupide et presque raciste comme vous dites

    • Totalement faux... les prix seront moins chers avec Air Austral, c’est structurel avec 840 passagers dans un avion au lieu de 500. Mais cet avion ne répondra pas à toute la demande, il y aura encore de la place pour Air France à La Réunion, comme aujourd’hui.

      Malheureusement il y a des Réunionnais qui refusent que les prix baissent, et ils veulent torpiller le projet d’A380 densifié, quitte à faire le jeu d’Air France en démolissant Air Austral.

      Et pour bien montrer qu’ils méprisent leurs compatriotes et qu’ils ne peuvent rien faire sans le papa français, les adversaires du développement de La Réunion sont prêts à foutre dehors un directeur Réunionnais qui a fait de cette compagnie le fleuron de notre pays, et à le remplacer par un ancien cadre d’Air France qui n’est pas Réunionnais.

  • Pour votre information, cet ancien d’Air France fut également cadre chez Air Austral - cf. article du JIR du 11/01/2012

    • Cet ancien cadre d’Air France a quitté la Air Austral suite à une "brouille", cf. article du JIR du 11/01/2012

      Divergence dans les choix stratégiques de la compagnie suite au choix de se lancer dans le long-courrier malgré la concurrence d’Air France ?

  • Pour l’essentiel, trois compagnies desservent La Réunion : Corsair, Air France et Air Austral. Ils font à peu près un tiers des passagers chacune. Mais, quand la compagnie réunionnaise crée 900 emplois, les autres n’ont que quelques dizaines. Et, on entend que Air France va encore licencier. Le modèle exogène ne tient que par la subvention versée par la Région à ces compagnies : 30% du prix !
    Où sont les insulteurs du gaspillage ? Où sont passés les ultra libéraux qui dénoncent la non intervention publique dans les affaires privées ?
    Air Austral propose une formule avec A380 qui évite l’utilisation à fond perdu de l’argent des contribuables Réunionnais : une solution adaptée au marché. C’est de la bonne gestion.
    Ce modèle gène les compagnies qui veulent continuer à percevoir des subventions, et qui, grâce à cette manne, n’ont aucun intérêt à diminuer leurs prix. Tout est fait pour tuer la Compagnie Réunionnaise.
    Didier Robert a intérêt à garder le modèle d’Air France car pour lui la subvention , c’est faire du clientélisme électoral."Merci Bouana". Voilà l’alliance qui unit Robert avec les compagnies qui veulent la peau d’Air Austral. La venue d’un cadre extérieur va accélérer la disparition de la Compagnie Réunionnaise.


Témoignages - 80e année


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