Cinquième circonscription

Un dimanche militant à la permanence du PS

18 juin 2007

L’attente est longue pour les militants qui ont accompagné Jean-Claude Fruteau jusqu’au deuxième tour. Mais ils savent faire preuve de patience après ces deux semaines de rude campagne. A la permanence du PS, à Saint-Benoît, ils étaient déjà là dimanche matin. Ambiance.

Ambiance sereine hier matin à la permanence de Jean-Claude Fruteau. Quelques militants sont présents au siège du PS à Saint-Benoît, histoire de passer le temps avant l’annonce des résultats du soir. La télévision est d’ailleurs déjà en marche. Ce dimanche est l’aboutissement d’une longue campagne menée sur le terrain par les militants. Cette deuxième semaine a été aussi intense que la première pour encourager la population des différents quartiers à se déplacer vers les urnes pour le deuxième tour des Législatives. Première satisfaction, les citoyens semblent se déplacer plus qu’au premier tour, c’est ce qu’on apprend d’un militant qui est passé dans quelques bureaux de vote. « Ça y est, on vote ce matin. Au bureau du chemin de Ceinture, 163 personnes ont déjà voté à 10 heures, c’est à peu près le nombre de votants à 15 heures dimanche dernier », rapporte Arnaud. Le travail des militants finit par porter ses fruits. « Dans chaque ville, un peu moins peut-être à la Plaine-des-Palmistes et à Salazie, nous avons des militants qui étaient sur le terrain tous les jours pour distribuer des tracts, aller à la rencontre des gens. On se retrouvait ensuite à la permanence pour faire le bilan avec Jean-Claude Fruteau », raconte Blandine, militante depuis au moins 15 ans au PS. Avec elle, Jean-François, Christian et Arnaud, militants depuis longtemps, « peut-être même depuis tout petits », plaisante Christian. Pour lui, l’engagement au sein du PS est un héritage familial.

« Le rassemblement de toute la gauche nous a motivés »

Pour cette élection, Jean-Claude Fruteau a fait campagne, comme il l’a rappelé, sans le soutien des maires de la cinquième circonscription, à l’exception de Maurice Gironcel pour le second tour. Mais le candidat a pu compter sur les militants qui ont géré les réunions et les meetings dans la région. « Il y a toujours eu une équipe très motivée autour de Jean-Claude Fruteau à Saint-Benoît. Et ce qui nous a motivés encore plus pour le second tour, c’est ce rassemblement de toute la gauche avec le Parti Socialiste », affirme Blandine.
Quand on demande aux militants ce qu’ils espèrent pour le développement de la région Est, les mots viennent difficilement. « Il y a tellement à faire, c’est vrai que nous sommes très en retard », déclare Christian, l’air indigné. « Le bilan du député sortant, on préfère ne pas trop le regarder de trop près. On se concentre sur notre travail pour que la situation change », poursuit Blandine. Dans l’ordre des priorités, les militants sont d’accord pour dire que l’Est a besoin avant tout de logements. « A peine 100 logements ont été construits, comment est-ce possible ? Lors du débat entre Jean-Claude Fruteau et Bertho Audifax sur RFO, le député sortant n’a même pas osé le dire », rappelle Christian. Vient ensuite la mise en valeur de l’environnement et ce qui va ensemble, c’est-à-dire la protection. « Nous avons par exemple un littoral soi-disant aménagé, mais qui n’est pas fréquentable », estime Jean-François. Idem pour la culture. « Qui y a-t-il à part ce soi-disant espace culturel à Bras-Fusil ? », poursuit Jean-François. Plus d’équipes de football, plus de Cases, ajoute Christian. Et puis l’emploi, qui fait cruellement défaut dans l’Est. « Rien ne sort de terre pour que les jeunes aient des chances d’accéder à un travail. La Zone Franche Urbaine ? Je crains que cela profite toujours aux mêmes, à ceux qui ont déjà un travail, une formation. Mais pour les autres ? », s’interroge Jean-François. Les électeurs en décideront.

Edith Poulbassia


• Giovanni, 29 ans, demandeur d’emploi

« J’ai voté pour le moins pire »

Je ne suis pas allé voter au premier tour. Trop de candidats, 16 je crois, et aucun ne me convenait. Ce sont toujours les mêmes aussi, en tout cas pour les grands partis de la droite et de la gauche. Cette fois, j’ai décidé de voter. C’est plus facile, il reste 2 candidats. Je vote surtout pour éviter que le pire des deux gagne. Pour limiter les dégâts, comme on dit. Pour ça, j’ai suivi les débats à la Télévision, surtout celui de vendredi soir qui opposait les deux candidats de la circonscription. C’était assez chaud entre les deux. Je ne peux pas dire que l’un m’a convaincu plus que l’autre, mais plutôt que j’étais certain de ne pas voter pour l’un.

• Guy, 54 ans, père de famille

Il faut que cela change, et vite. Sinon on va droit dans le mur »

Je n’avais pas voté depuis des années. Je n’ai pas honte de le dire, je ne voyais plus l’utilité de le faire, je n’avais plus confiance en la politique. Cette année, j’ai demandé ma nouvelle carte d’électeur dans la commune où j’habite maintenant, d’abord pour la Présidentielle. J’ai voté aux deux tours. Pour les Législatives, j’ai voulu continuer sur la même lancé. Aujourd’hui, mes enfants sont grands, je m’inquiète pour leur avenir, comme chaque parent. Je crois qu’on ne peut plus laisser la situation comme ça sans réagir, je pense au chômage, au manque de logement, aux prix qui flambent à La Réunion, aux personnes qui travaillent, mais qui sont dans une situation précaire, aux retraites qui sont en danger, au système de Sécurité sociale. Je ne veux pas de cet avenir pour nos enfants, petits-enfants, et même pour nous, quand on sera âgés. Il faut que cela change, et vite. Sinon on va droit dans le mur. Les députés n’ont peut-être pas tant de pouvoir, mais au moins, ils représentent la population.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus