Remaniement à un mois des Cantonales

Un gouvernement affaibli

2 mars 2011, par Céline Tabou

Le remaniement ministériel de Nicolas Sarkozy donne lieu à une vague de commentaires sur les sites internet des médias nationaux peu élogieux : « Beaucoup de bruit pour rien », « tout ça pour ça »… D’autres voient en ce nouveau gouvernement « un remaniement rendu indispensable pour conserver une chance de réélection ».

Ce neuvième remaniement depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007, le quatrième en moins d’un an, semble être une preuve des difficultés du chef de l’État à faire face aux crises. Prétextant le bouleversement du monde arabe, la Gauche lui rappelle sa « diplomatie française exsangue et des résultats désastreux en matière de sécurité ». Sans rappeler son passage à Dakar en 2007, et ses propos sur « l’homme africain (qui) n’est pas assez entré dans l’Histoire », et cette année, le boycott de l’Année du Mexique…

Affaibli par d’importants mouvements de protestation, notamment la réforme des retraites, les policiers, jeunes, infirmières et magistrats dans la rue, etc., Nicolas Sarkozy a tenté de tenir bon face à une opinion publique de plus en plus défavorable. Mais face à l’opinion publique et à la mise en place de réformes difficilement acceptées par les Français, le chef de l’État remanie souvent. Après la déroute aux élections régionales (mars 2010), Xavier Darcos quitte le Ministère du Travail, trois mois plus tard, Éric Woerth est soupçonné de conflit d’intérêts dans l’affaire Bettencourt, Alain Joyandet est épinglé pour la location d’un jet privé, Christian Blanc pour une facture de 12.000 euros de cigares, l’affaire des appartements de fonction de Fadela Amara et de Christian Estrosi, et le cumul des retraites avec les salaires de ministres. Au dernier trimestre 2010, pour entamer la dernière phase du quinquennat et préparer les élections de 2012, Nicolas Sarkozy décide d’un remaniement.

“Le NouvelObs” retrace les remaniements : le 18 mars 2008, après les élections municipales, de nouveaux secrétaires d’État arrivent, le 23 juin 2009, après les Européennes, Rachida Dati, Michel Barnier, Christine Albanel, Christine Boutin quittent le gouvernement. Ce remaniement de ce début d’année est vu par les observateurs comme un moyen pour Nicolas Sarkozy de travailler avec une équipe pouvant lui permettre de se représenter aux élections présidentielles de 2012. Mais celui-ci est aussi le signe que le travail mené par les précédents prend à chaque fois de plus en plus de retard.

CT


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus