Un grand dessein formé au sommet de l’État

9 octobre 2009, par Geoffroy Géraud-Legros

À lire l’interview publiée par le ’JIR’ d’ hier, il semble que la réflexion que mène le Président de la République sur la question de l’Outre-mer soit parvenue à un nouveau stade.

En effet, si le Chef de l’Etat reconnaît la crise économique et sociale qui frappe l’Outremer, il n’hésite pas aujourd’hui à reconnaître que celle-ci se double d’une « crise de confiance »…
Il y a plus d’un demi-siècle que ce double constat a été avancé par des élus ultramarins, dont des Réunionnais.
Il y a plus d’un demi-siècle – aussi – que dans l’Outre-mer et dans l’Hexagone, des acteurs aux intérêts divers multiplient les anathèmes, les faux débats et les diversions, empêchant les débats d’être posés dans les termes adéquats.
Mais les faits sont têtus… et l’irruption de la crise sur tous les fronts ne peut plus longtemps faire écran au constat de l’essoufflement d’un système.
Dans ce contexte d’irruption du principe de réalité, entendre le Président de la République française évoquer la nécessité d’une « relation nouvelle » témoigne d’une évolution capitale de la compréhension de nos problèmes au sommet de l’État. Peut-être plus significative encore est l’intention manifestée par le Président de prendre le « respect » pour fil d’Ariane dans cette quête de solutions et dans la « refondation des rapports entre la France et l’Outremer ».
Pareille prise de position est porteuse de symboles forts : elle annonce une volonté de construire des rapports nouveaux, fondés sur l’égalité, entre l’ancienne puissance colonisatrice et l’entité colonisée d’hier.
C’est ainsi un grand dessein qui est formé au plus haut échelon de la République, d’où l’on annonce aujourd’hui vouloir passer aux actes. Un grand dessein qui, pour pouvoir s’accomplir, devra définitivement reléguer au passé la violence institutionnelle, survivance d’une période révolue.

Geoffroy Géraud


Pour François Pottier, la dignité est à vendre

Des tirs de fusil à pompe dans la porte d’une habitation privée ; une jeune fille terrorisée qui tente de s’échapper par une fenêtre haute de plusieurs mètres : la bavure commise avant-hier à Saint-Louis aurait pu connaître un dénouement tragique.
Une éventualité qui n’émeut pas outre mesure M. François Pottier, journaliste au "Quotidien", pour qui « l’indemnisation » suffit à couvrir l’arbitraire et la brutalité. On ne peut pas dire que M. François Pottier fasse beaucoup de cas de la souffrance et de l’honneur d’autrui. Après le précédent de Théo Hilarion, il n’est pourtant pas difficile d’imaginer les conséquences dramatiques que peuvent avoir les opérations de police mal maitrisées... À moins bien sûr d’être qu’un colonialiste qui s’ignore, et qui ignore plus encore qui est Théo Hilarion, ouvrier réunionnais.
Que M. Pothier tende donc la main aux hommes en uniforme autant qu’il lui plaira, s’il veut gagner sa petite monnaie. Mais qu’il ne se figure pas que notre peuple est à son image ; les Réunionnais ont sauvegardé leur dignité par la lutte, et cette dignité n’est pas à vendre.

Geoffroy Géraud


Isabella Françoise porte plainte

Isabella Françoise est formelle : les agents des forces de l’ordre qui ont pénétré sans justification le domicile de Mme Isabella Françoise ont ajouté à la menace d’armes, ainsi que les dégradations immobilières. Elle a donc décidé de porter plainte pour obtenir réparation.



Di sak na pou di

Serions-nous retournés à l’époque du préfet Perreau-Pradier ?

La police est-elle le garant de la paix et de la protection des civils ou bien est-elle là pour traumatiser la population ?
Il est légitime de se poser la question quand nous voyons qu’une mère de famille (avec des enfants en bas âge) est brutalisée par des policiers. Quand ces policiers, qui sont censés protéger, pointent une arme à feu sur le ventre de la jeune mère, nous nous demandons : en qui pouvons-nous encore avoir confiance ? Si ces policiers avaient réagi de la même manière face à un conjoint soupçonné de violence conjugale, peut-être aurions-nous eu moins de femmes mortes aujourd’hui ! Mais non, ce traitement, ils le réservent à une personne sans défense, victime d’une erreur d’adresse, semblerait-il !
Outre la bavure, nous pouvons, aussi, nous demander où est la place des médias ? Alors que sur une des chaînes télévisées locales, nous voyons très distinctement une douille par terre, laissant entendre que les policiers ont tiré des coups de feux, alors que cette même chaîne relate le traumatisme subi par les jeunes enfants et leur mère, et que nous constatons l’ampleur de la gravité des actes commis, l’autre chaîne minimise l’affaire en la reléguant au titre de « petit incident » ! Est-ce le rôle des médias de rendre anodins des actes aussi atroces et dénués de toute justice ?
Serions-nous retournés au temps où la justice était celle des hommes du pouvoir en place et non celle des tribunaux ? Le temps où certains médias jouaient plus le jeu du régime politique plutôt que leur rôle de transmission de l’information ? Serions-nous retournés aux années 50 ?

J. Pontalba

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