Un ministre très attendu

18 novembre 2009, par Geoffroy Géraud-Legros

Deux semaines après la restitution du Conseil interministériel de l’Outre-mer (CIOM), la visite du Ministre de l’Education nationale fournit l’occasion d’un premier éclairage quant à la mise en œuvre des décisions annoncées par le Président de la République.

Luc Chatel, Ministre de l’Education nationale, se rendra dans notre île le 20 novembre prochain, où il ne demeurera qu’une journée. Visite éclair, qui n’en a pas moins une importance certaine dans le contexte créé par les déclarations du Président de la République le 6 novembre dernier à l’issue du Conseil interministériel de l’Outre-mer (CIOM).

Un porte-parole en période de transition

Premier déplacement d’un représentant du Gouvernement dans notre pays après l’importante intervention du Chef de l’Etat, la visite de Luc Chatel est en elle-même un évènement. Elle l’est plus encore au vu des fonctions occupées par le ministre et de l’agenda politique dans lequel s’inscrit la visite.
Chargé de l’Éducation nationale, le ministre est directement aux prises avec une série de problèmes fondamentaux soulevés par la population réunionnaise — et en particulier par la jeunesse de notre pays — au cours des Etats-généraux. De plus, Luc Chatel combine à ces attributions ministérielles celle de porte-parole du Gouvernement ; enfin, il n’aura échappé à personne que sa venue dans notre île précède de peu celle de la nouvelle ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard. A tous points de vue, le Ministre de l’Éducation nationale apparaît aujourd’hui comme le premier des émissaires du Gouvernement, dans la période de transition engagée par la restitution du CIOM. 

Régler les problèmes de l’école des Réunionnais

Responsable de l’École de la République, Luc Châtel devra répondre aux préoccupations exprimées par les Réunionnais face aux graves difficultés qui pèsent dans notre île sur la mission des éducateurs. Au premier rang de celles-ci, l’illettrisme persistant, qui touche près de 120.000 de nos concitoyens, et exige de repenser en profondeur l’organisation et le contenu de l’enseignement que reçoivent les jeunes Réunionnais.
Le ministre est aussi très attendu sur le problème essentiel de l’accès des diplômés de notre pays aux emplois de l’Education nationale. Cette question décisive a été soulevée dès le début de l’année scolaire par le syndicat étudiant UNEF, suivi par les organisations d’enseignants du Primaire. Ces mobilisations avaient dans un premier temps mis en lumière l’exclusion des jeunes Réunionnais des postes d’enseignants du Primaire. Un constat plus général et sans concession avait été établi par le Sénateur UMP Eric Doligé lors de la mission sénatoriale consacrée à l’Outre-mer : renseigné par le Recteur de notre Académie lui-même, le parlementaire a estimé que pour 1.000 postes créés dans l’Education nationale à La Réunion, 900 étaient occupés par des agents extérieurs. Le Président de la République a lui aussi évoqué la situation de l’emploi public en Outre-mer. Fustigeant une application dévoyée de la mobilité républicaine, le Chef de l’Etat a appelé à la mise en place de mécanismes garantissant l’accès à l’emploi public des citoyens d’Outre-mer dans leur pays. Les groupements d’enseignants et de parents d’élèves, les mouvements de jeunesse, les associations et la grande majorité des Réunionnais seront donc très attentifs aux mesures de mise en œuvre des décisions arrêtées par le Président de la République qu’annoncera le Ministre de l’Education nationale.

Geoffroy Géraud


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