Discours d’Eric Fruteau aux ministres

’Un plan de cohésion de la société réunionnaise s’impose’

23 décembre 2004

Eric Fruteau, conseiller général de Saint-André, s’est adressé hier aux deux ministres en visite sur l’île. Il s’exprimait au nom de l’Alliance, devant Jean-Louis Borloo et Marc-Philippe Daubresse, ainsi que les élus du Conseil général.

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"Au nom du groupe “Alliance et apparentés”, je voudrais tout d’abord vous remercier de nous permettre de donner notre point de vue sur la situation sociale de La Réunion. Le contexte actuel nécessite une mobilisation particulière et permanente pour faire valoir les particularités de notre Département et les problèmes qu’il rencontre.
"Il ne s’agit nullement pour nous de faire dans le catastrophisme, mais il conviendrait de rappeler que la situation sociale réunionnaise est spécifique et demande des solutions adaptées.
"Ainsi, cette situation se caractérise par un taux de chômage trois fois supérieur à celui de la Métropole, un taux d’érémistes dix fois plus important, une crise au niveau du logement social qui ne cesse de s’amplifier et des retards de notre système éducatif en matière d’encadrement et d’équipements, etc....
"Concernant l’emploi : l’expérience récente ou plus lointaine montre que les dispositifs jusqu’à présent mis en place n’ont pas permis de régler durablement le problème du chômage. C’est l’exemple de la création du RMA : sur plusieurs milliers d’érémistes, seuls 30 à 40 CIRMA ont été signés à La Réunion.

"Comment absorber les 50.000 contrats aidés ?"

"Nous sommes inquiets car on a assisté à la baisse conséquente des contrats aidés depuis 2002 et une nouvelle baisse de 5,6% est annoncée pour 2005. D’autre part, les contrats d’avenir ne s’inscrivent pas dans le long terme. Comment alors absorber, en 5 ans, les 50.000 contrats aidés utilisés à La Réunion ?
"Aussi, vous n’êtes pas sans savoir que nos collectivités connaissent de grosses difficultés et ne pourront à elles seules supporter les conséquences des diminutions du nombre de contrats, ceci d’autant plus que l’Acte II de la décentralisation a complètement ignoré les communes et les groupements de communes.
"Concernant le logement : les différents acteurs réunionnais ont fait des propositions. Ce sont les solutions préconisées en 2003 dans le Livre Blanc pour le logement. Comment répondre aux différents problèmes que sont : la baisse de la construction de logements sociaux (et de leur financement), la pression démographique, le coût du foncier ou encore la maîtrise de l’aménagement et de l’urbanisme ? Que dire aussi du FRAFU dont les crédits sont épuisés ? Ce déficit en aménagement du foncier va “assécher” le lancement d’opérations.
"Vous comprendrez, Monsieur le ministre, que les Réunionnais attendent également des éclaircissements dans ce domaine et qu’ils se demandent comment éviter d’être les victimes outre-mer d’un fléchissement potentiel de la croissance à 2,1 point et de nouveaux gels de crédits que cela impliquerait.

Des citoyens avec les mêmes droits que les autres

"Je n’ai sûrement pas épuisé les sujets sur lesquels les Réunionnais ont exprimé leurs inquiétudes et mécontentements et pour lesquels ils attendent des précisions : celui des journaliers communaux, celui du développement de la délinquance et de l’insécurité ou celui de la cohésion culturelle.
"Au nom de l’égalité des chances, nous préconisons la mise en place, par rapport au contexte qui est le nôtre, d’objectifs et de moyens d’une véritable cohésion sociale réunionnaise autour d’un projet global. Il faut faire de La Réunion un Département avec les mêmes moyens que n’importe quel département métropolitain et faire des Réunionnais des citoyens avec les mêmes droits en matière d’emplois, d’accès au logement et d’éducation.
"Monsieur le ministre, il conviendrait de trouver conjointement des solutions adéquates aux différents problèmes. Pour faire face à la réalité locale, un plan de cohésion de la société réunionnaise s’impose."

Éric Fruteau


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