La Région Réunion veut faire du projet de Virapoullé « la porte d’entrée de l’Europe dans l’océan Indien »

Un port à Bois-Rouge pour concurrencer Port-Réunion

23 février 2016, par Manuel Marchal

« Avec son équipement portuaire, le site de Bois-Rouge devra prendre une dimension internationale et devenir la porte d’entrée de l’Europe dans l’océan Indien ». Cette orientation de la Région clarifie les choses. Si jamais il était construit, le port de Bois-Rouge sera un concurrent de Port-Réunion à la Pointe des Galets. Ce vieux rêve de Jean-Paul Virapoullé ne pourra se chiffrer qu’en centaines de millions d’euros.

Le Port est la porte d’entrée de La Réunion sur le monde. Le projet soutenu par la Région vise à mettre fin à cette situation.

Ce mardi matin, la Région Réunion a présenté ses orientations budgétaires en assemblée plénière. Elles visent à donner une traduction budgétaire aux promesses de la campagne électorales. L’une d’entre elles ne manquait pas de faire sourire : la construction d’un port en eau profonde à Bois-Rouge. C’est un vieux rêve de Jean-Paul Virapoullé qui est résuscité. Pourtant, La Réunion a déjà un port en eau profonde. Il se situe dans l’Ouest, et il a donné naissance à la ville du Port.

Quid de Port-Réunion ?

Au cours des années 1970, il est apparut trop étroit pour faire face aux besoins toujours plus importants liés à l’augmentation de la taille et de la fréquence des bateaux. Le transport maritime passait également au containers. C’est pourquoi un terminal à containers a été construit à l’Est du Port, en baie de La Possession. L’ancien port, devenu Port-Ouest, n’accueille plus que les bateaux de pêche, de transport de sucre, de ciment et de guerre ainsi que la navigation de plaisance. L’ancienne municipalité a lancé le projet d’une darse de grande plaisance.

Outre le terminal à containers, le Port-Est accueille également les importations de céréales, d’hydrocarbures, de charbon et de voitures. La longueur de ses quais lui permet également d’y voir accoster les plus grands paquebots de croisière. C’est ce qu’a rappelé la récente escale du Queen Elizabeth.

Impossible d’avoir deux ports internationaux

Port-Réunion constitue donc la porte d’entrée principale de l’Europe dans l’océan Indien. L’extension actuellement en cours et la mise en place du hub de CMA-CGM

Le projet de la Région Réunion vise donc à faire de Bois-Rouge cette porte d’entrée. C’est donc un projet clairement concurrent à celui de Port-Réunion. Un pays de 120 kilomètres sur 80 et ayant comme perspective un million d’habitants ne peut se payer le luxe d’avoir deux ports internationaux. Si jamais la Région continue son projet, il ne pourra se développer qu’au détriment du Port. De plus, il faudra investir au moins autant que tout ce qui a été investi à Port-Réunion pour en faire une infrastructure au standard international. Cela signifie d’ores et déjà des centaines de millions d’euros.

La Réunion a déjà connu l’exemple du port de Saint-Pierre. Son activité commerciale s’est effondrée quand le port de la Pointe des Galets est entré en service.

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