Paul Vergès à la barre

Un Président combatif

24 août 2006

Les 2 gros morceaux au menu hier de la séance du Conseil Régional ont été le projet tram-train ainsi que le futur tracé de la route du Littoral. Ils avaient été reportés pour cause d’absence du Président qui tenait absolument à défendre lui-même ces 2 dossiers qui sont pour cette mandature les mesures phares qui ancreront La Réunion dans la modernité.

Le Président Paul Vergès s’est attaché à rappeler les enjeux qui lient La Réunion pour l’avenir. Il a également averti que l’entrée de nouveaux pays dans l’Europe aurait pour effet, tout comme pour les Canaries et bientôt La Martinique, de sortir notre île de l’Objectif 1, nous privant ainsi des crédits nécessaires à notre développement. C’est pourquoi, il est indispensable de faire vite.

Le Président, plus combatif que jamais, en liant l’Europe et la Région, a prouvé qu’il maîtrisait toujours les grands enjeux de la politique, qu’ils soient régionaux ou européens. "Jamais ces prochains mois n’auront autant d’importance pour notre île", a-t-il martelé. Pour Paul Vergès, le futur c’est demain, il faut devancer la demande, et le projet tram-train est un projet unique dans l’union européenne.

"... il y a urgence si l’on veut profiter des aides européennes"

De par sa nature et sa conception, non seulement il engage l’avenir de notre département, mais à terme, il ouvre des perspectives d’expansion considérable. Devançant ceux qui l’accuseraient de libéralisme en ayant fait le choix d’un partenariat public privé, il a brocardé l’opposition qui lui souhaitait bienvenue dans le camp libéral, en leur disant : "Chacun connaît ma chapelle, mais il y a urgence si l’on veut profiter des aides européennes, et la loi nous donne la possibilité, avec de nouveaux textes, d’aller plus vite en concluant un partenariat public privé".

Après l’intervention de Michel Tamaya qui dit vouloir aller vite, qui affirme que le projet est crédible, qui soutient cette recherche d’un projet alternatif au tout automobile, mais qui est partisan d’une abstention positive, le Président, sourire aux lèvres devant les arguments contradictoires de l’élu socialiste, recentrera le débat. En effet, le projet proposé à cette assemblée n’est pas à proprement parlé l’adoption définitive du tram-train, mais bien une demande de vote pour que s’ouvrent des négociations Région-État-Europe-Privé afin de trouver les financements pour un projet qui engage les générations futures.

... ce sera devant les électeurs qu’il faudra rendre des comptes

Le Président Vergès a prévenu l’ensemble de l’assemblée que ces discussions seront gravées dans le marbre de même que les noms de ceux qui ont voté “non”, qui se sont abstenus et enfin de ceux qui ont voté “oui” à la poursuite de ce projet. Il a également averti qu’il sentait que les échéances électorales approchaient et que ce sera devant les électeurs qu’il faudra rendre des comptes.

Plus combatif que jamais et sûr de lui, lorsqu’en début d’après-midi, l’assemblée s’est de nouveau réuni pour débattre cette fois de l’alternative à la route du Littoral, Paul Vergès a rappelé à ceux qui, sous le coup de l’émotion, après le dernier éboulement, mettaient en accusation l’exécutif régional, que la présence du Ministre Perben, les discussions avec le Ministère des Transports et la négociation sur l’alternative à cette route meurtrière lui avaient donné raison et que la route du Littoral est bien de la compétence de l’État, et qu’un transfert de route selon les textes de lois ne peut avoir lieu que lorsque celle-ci est sécurisée. Tout comme la route des Tamarins est de la compétence de la Région Réunion, celle du littoral est sous la responsabilité de l’État, mais le Président a tout de même précisé que la Région était prête à négocier avec l’État dans le cadre des 2 projets tram-train et alternative à la route du Littoral.

Cette séance menée de bout en bout par Paul Vergès a montré que c’est bien lui qui est à la barre du bateau Réunion. Comme il l’a précisé, ce n’est que de manière physique qu’il s’est absenté de la pyramide inversée, mais il a suivi les dossiers. Il a prouvé tout au long de la séance qu’il était au fait de tous les dossiers politiques. Déterminé et sans concession, il a voulu donner à chacun une leçon de démocratie participative. Que ce soit pour le dossier du tram-train ou celui de la route du Littoral, chacun a sa part de combat à mener et il faudra, au moment des échéances électorales, demander aux candidats, à tous les niveaux, s’ils comptent soutenir ces projets. Le peuple alors fera son choix.

Philippe Tesseron
http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


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