À l’Hôtel de ville de Saint-Denis

Un public tout acquis à Victoria

18 juin 2007

Impossible de trouver dimanche soir un partisan socialiste dans le fief de René-Paul Victoria. En effet, le hall de la mairie dyonisienne n’était peuplé que de partisans du candidat sortant de la première circonscription. La première personne interrogée, un employé communal, a indiqué être venu apporter son soutien. Militant de l’UMP ? Non, pas du tout. Il est juste venu voir si son candidat l’emportait.

Le second, Cyril, employé, se livre un peu plus. La personnalité de René-Paul Victoria lui plaît, notamment par sa défense du Pôle Océan. Cet électeur a voté tout d’abord pour que La Réunion soit représentée à Paris avec quelqu’un qui baisse les coûts des billets d’avion avec la Métropole. Au-delà de cette meilleure prise en compte de la continuité territoriale, un autre point important de son vote a consisté à donner une vraie majorité à Nicolas Sarkozy. Il souhaite également que le législatif retrouve un peu son rôle face au pouvoir exécutif. Enfin, il revient sur La Réunion et rappelle que ce résultat est une bonne perspective pour les élections municipales à venir. Ainsi, René-Paul Victoria pourra-t-il, selon ses mots, « continuer son travail et aborder avec confiance les prochaines échéances ».
Jean-Louis, enseignant, a marqué peu d’émotion à l’annonce de la victoire de son candidat. En revanche, il a expliqué qu’il était mieux pour Saint-Denis que le maire soit également député et vice-versa. Selon ses dires, la circonscription représentant entièrement et uniquement la capitale réunionnaise, il est important, pour amener de l’argent de la Métropole, qu’une même personne plaide pour l’avancement des dossiers dionysiens. Interrogé sur le candidat socialiste, il répond immédiatement, en écho de la Une du “Quotidien” de samedi, que « lorsqu’on a purgé sa peine, on a purgé sa peine ». Critiquant encore ce sensationnalisme, il indique : « Confier le sort d’une si grande ville ne doit pas se faire en soulevant des lièvres le dernier jour avant une élection ». Il indique avoir voté pour Victoria afin de lui donner une stabilité nécessaire à la poursuite des travaux engagés. Sur ce point, s’il est favorable à l’achèvement rapide du Boulevard Sud, du Pôle Océan, du Zénith, Jean-Louis est beaucoup plus réticent pour ce qui est de la plage artificielle, grand projet de l’édile actuel.
Mwani Ali, technicien automobile, était présent dans le hall de l’Hôtel de ville pour saluer quelqu’un d’honnête, qui ne critique pas les Comoriens. Il trouve le maire « sympa » et souligne par deux fois à quel point il accueille bien les gens originaires de sa région. Et quand, enfin, le maire est arrivé, c’est un festival de clameurs qui a scandé son arrivée. Les gens se sont alors tus pour l’écouter.

Un député qui mord sa droite et prépare déjà les Municipales

Le député-maire a peuplé ses premières phrases adressées aux militants par les mots suivants : « Fidélité, unité, honnêteté ». Il a remercié ses supporters pour le rassemblement qu’ils ont su créer sur le terrain. Il a peu écorné son adversaire et a seulement indiqué qu’après le référendum sur l’Union Européenne et la Présidentielle, Saint-Denis avait voté à gauche. Pour renverser la tendance, il n’a eu qu’un mois devant lui. Cependant, il dit bien volontiers y être arrivé grâce à ses troupes. En revanche, il souligne aussi qu’il est parvenu à ce résultat sans l’aide de ceux de son camp qui n’ont jamais appelé explicitement à voter pour lui. Puis, insatiable, il a rappelé à son électorat qu’il y avait d’autres victoires à gagner. Après avoir remercié sa suppléante, il a fait dire « merci » à son fils, puis à sa fille, puis à son aîné. Enfin, il a tendu le micro à sa femme pour que celle-ci dise à son tour ses remerciements aux militants.
Après avoir fendu la foule, il a donné un second discours aux personnes restées dehors, par manque de place. Il leur a dit qu’ils devaient penser à demain, soit au 18 juin et se remémorer tous ceux qui ont donné leur vie pour la politique ou encore « pour les plus humbles ». Il a alors demandé une minute de silence. Puis, il a invité les gens à « faire la fête, dans le calme, la sérénité ». A droite, nul doute que la sérénité sera le maître mot des Municipales à venir.

Matthieu Damian


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