Une initiative des “jeunes communistes du Port”

Un “sobatkoz” sous les arbres

22 juin 2009, par Alain Dreneau

Vendredi soir, au Théâtre sous les Arbres, le “Groupe de jeunes communistes du Port” organisait une soirée originale, placée sous le double signe de la réflexion politique et des cultures urbaines. Une soirée qui pour un coup d’essai a été une franche réussite. Les objectifs ont été atteints.

Le premier touchait à l’éclairage que le groupe voulait donner à un thème sensible : “Les jeunes et la politique”. On commença par une projection de photos de la ville du Port, les premières (en noir et blanc) remontant au temps du bidonville de Cœur-Saignant des années 70, les secondes (en couleurs), commentées par Rebecca, montrant la cité maritime d’aujourd’hui. Face aux images de changements aussi saisissants, tout le monde a bien compris qu’il y a eu une volonté politique. Une façon d’introduire le débat, ce que firent Olivier et Doni. Un débat qui fut riche et varié, de questionnements en tentatives de réponses : C’est quoi la politique ? En quoi les jeunes sont-ils concernés par elle ? C’est quoi être jeune et citoyen dans la cité ? Comment peut-on faire vivre ses rêves et ses projets ? C’est quoi se prendre en charge ? C’est quoi être solidaire ? Comment changer l’ordre social ?

Un temps fort de la soirée a été le témoignage d’un jeune… d’hier, Michel Séraphine ! Un “hier” dont il a réussi à faire revivre le bouillonnement politique qui a marqué son adolescence des années 60 puis sa vie d’homme mûr, sur la brèche en première ligne jusqu’à aujourd’hui. Les jeunes ont écouté avec une attention intense. Ils ont pu trouver là quelques réponses concrètes sur la question de l’engagement personnel pour changer la société. De même, Ninine est intervenue pour évoquer la lecture quotidienne du journal “Témoignages” qu’elle faisait enfant à son papa docker et pour rappeler la solidarité qui existait entre les femmes de dockers. Un autre témoignage eut une valeur exemplaire, quand Rachid a retracé, pour tous mais particulièrement pour ses jeunes amis comoriens, sa pleine intégration au sein de la société réunionnaise, réussie en deux années seulement, grâce à son engagement dans le groupe des jeunes communistes du Port.

Mais Firose et tous ses camarades du groupe avaient voulu — second objectif — que cette soirée favorise également la libre expression musicale de plusieurs créateurs des quartiers du Port. Doni fit les présentations, avant que rap et dance hall fassent vibrer le jeune public… et les moins jeunes aussi ! Chacun a pu comprendre que les paroles de ces textes au rythme haletant avaient horreur du vide ! Il faut écouter et capter ces messages faits de révolte, de passion et d’espoir.

Resserrer les liens entre les jeunes Réunionnais, en leur donnant la parole, en respectant leurs créations, en les accueillant dans la lutte pour une société plus juste, c’est tout cela dont il était question vendredi soir au Théâtre sous les Arbres au Port. Un exemple qui peut donner des idées et des envies aux quatre coins de l’île.

Alain Dreneau

Parti communiste réunionnais PCR

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