Une déclaration déjà finalisée

Un sursaut politique évitera-t-il une grande déception ?

21 juin 2012

La déclaration finalisée par les négociateurs est un compromis bien timide sans engagement contraignant. Les dirigeants du monde qui se réunissent encore aujourd’hui à Rio vont-ils impulser un sursaut politique pour relancer les discussions et arriver à un texte plus ambitieux ?

A voir les réactions suscitées par la publication dans les colonnes du "Guardian" d’une déclaration finalisée de la Conférence des Nations-unies sur le développement durable, c’est la déception.
Au terme de plusieurs jours de discussions, les délégués ont réussi à déboucher sur un accord mardi, juste avant l’arrivée des chefs d’État et de gouvernement.
Ces derniers auront donc sur la table une déclaration de 49 pages qu’il leur appartiendra d’amender ou de valider.
Les plus hauts responsables politiques ont donc deux attitudes possibles.
Soit ils montent à la tribune, font un discours sur le développement durable et donnent leur accord à cette déclaration.
Soit ils utilisent leur pouvoir politique pour tenter d’améliorer un document qui est loin de répondre aux espoirs suscités par Rio+20.
Car même au sein des officiels, et pas seulement du côté des ONG, il apparaissait que personne n’était vraiment satisfait, sauf les Brésiliens, chargés de conduire les négociations. Antonio Patriota, Ministre des Affaires étrangères, affirmait que « l’esprit de Rio reste vivant 20 ans après » le Sommet de la Terre de 1992.
L’attitude du négociateur US sur les changements climatiques apporte une indication : Todd Stern s’est félicité chaudement du résultat obtenu par la conférence. « Je pense qu’il s’agit d’un grand pas en avant », a-t-il dit aux journalistes. « Je pense que le résultat que nous avons atteint aujourd’hui nous aidera à avancer » vers un développement durable.
Cette déclaration est à mettre en rapport avec les actes des États-Unis lors des différentes conférences sur le changement climatique. Les dirigeants de ce pays ont toujours refusé de ratifier le Protocole de Kyoto, et ils ont toujours mis en avant la volonté de préserver un mode de vie qui satisfait les intérêts d’un pays, mais condamne une grande partie de l’humanité à la misère.
Il reste donc deux jours pour ne pas trahir l’espoir.

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