Ouverture de La Réunion sur le monde

Une condition du développement du pays

26 décembre 2007, par Manuel Marchal

Au moment où le centre de gravité de l’économie mondiale revient vers l’Asie, il est important pour La Réunion de ne pas être isolée afin de pouvoir être acteur de ces grands changements.

Les quatre dépêches ci-après illustrent les grands changements que vit actuellement l’économie mondiale. L’émergence de la Chine, de l’Inde et des autres pays d’Asie tire la croissance vers le haut. Elle ramène également le centre de gravité de l’économie mondiale vers les rives de l’Océan Indien et de la Mer de Chine. Ce sont en effet des fonds venus d’Inde qui rachètent des entreprises que l’on ne pouvait pas imaginer sortir du giron occidental voici seulement 10 ans. C’est par exemple la prise de contrôle d’Arcelor, premier groupe sidérurgique européen, par Mittal.
Moins importante économiquement, mais plus symbolique est l’acquisition par Tata de Jaguar et Land-Rover. Pour les Réunionnais, Tata représente par exemple un des constructeurs des bus qui sillonnent les routes mauriciennes. Mais à partir du début de l’année prochaine, Tata sera le propriétaire d’une marque d’automobile britannique de très haut de gamme.
Dans cet environnement mouvant, nos voisins mauriciens n’hésitent pas à prendre les devants. Sur le plan diplomatique, ils deviennent observateurs dans l’organisation de coopération régionale de l’Asie du Sud, qui regroupe plus de 1 milliard d’habitants. Sur le plan économique, ils concrétisent des accords avec la Chine. Ainsi, ce sont des investisseurs chinois qui vont financer un réseau d’assainissement pour 30.000 maisons.
Il est important pour La Réunion de ne pas être isolée au moment où les pays de notre région s’ouvrent chaque jour davantage sur le monde en regardant vers l’Est de l’Océan Indien.
Cela signifie diversifier les relations économiques qui sont pour le moment essentiellement tournées vers un marché européen à la croissance faible, et qui plus est éloigné de 10.000 kilomètres. Cela passe également par une simplification des conditions d’entrée et de sortie de La Réunion pour les ressortissants des pays de notre région, et du continent asiatique.

M.M.


Rôle moteur dans l’économie mondiale

L’Asie retrouve sa place

À Maurice, la Chine et l’Inde sont devenus les principaux fournisseurs. Explications du gouverneur de la Banque centrale indienne parues dans un article du journal mauricien “l’Express”.

Les dernières statistiques le confirment : le commerce avec les pays asiatiques, dont l’Inde et la Chine principalement, est en constante hausse. Telles des sources magnétiques, ces pays attirent, fascinent et engagent des rapports économiques avec le reste du monde. « La contribution des pays asiatiques à l’économie mondiale est immense. Elle s’élève à près de 50%. Tous les indicateurs sont en hausse, que ce soit au plan du commerce que des échanges des biens et services », affirmait le Dr Venugopal Reddy, Gouverneur de la Banque centrale indienne, lors d’une conférence tenue récemment à Maurice.
Avec un taux de croissance qui dépasse les 10% annuellement pour la Chine et qui approche ce chiffre pour l’Inde, l’économie de cette partie du monde retrouve la vigueur qui était la sienne avant le temps de l’industrialisation. Cette tendance devrait se maintenir, voire s’accentuer, avec pour conséquence une certaine dépendance de l’économie mondiale à la vitalité du monde asiatique. (...)
Au plan des importations, les pays asiatiques sont les principaux fournisseurs de Maurice (53%) devant des pays européens (27,9%). L’Inde (22,9%) suivie de la Chine (11,3%) et de la France (8,4%) sont les trois pays qui ont le plus exporté vers Maurice durant les trois premiers trimestres de 2007. Si les importations de l’Inde ont connu une telle hausse (+107,5 %), cela est aussi dû au fait que la Grande péninsule est devenue, depuis le dernier trimestre 2006, le principal fournisseur au marché local de produits pétroliers.
Si les tendances s’inversent à ce point, que de nouvelles relations se tissent et s’accentuent autant, c’est que le monde n’a pas connu une révolution économique de cette envergure depuis l’éclosion économique des Etats-Unis, à la fin du 19ème siècle. (...)


Coopération en Asie du Sud

Maurice obtient le statut d’observateur de la SAARC

Le Conseil des ministres de l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale (SAARC) a décidé de donner le statut d’observateur à Maurice, Etat africain de l’Océan Indien, a rapporté le 9 novembre dernier l’agence UNB.
« La SAARC est un bloc émergent. Maurice et l’Australie se sont montrés intéressés par un statut d’observateur de la SAARC. La décision a été prise d’accorder à Maurice le statut d’observateur », a dit le conseiller bangladais aux Affaires étrangères, le Dr Iftekhar Ahmed Chowdhury, cité par le média.
Il a fait ces remarques à son arrivée à Dacca dimanche, juste après la fin de la réunion du Conseil des ministres de la SAARC à New Delhi.
La SAARC regroupe 8 pays de l’Asie du Sud : le Bangladesh, le Bhoutan, l’Inde, les Maldives, le Népal, le Pakistan, le Sri Lanka et l’Afghanistan. Ces pays représentent le cinquième de la population mondiale.


Co-développement

Financement chinois pour un réseau d’assainissement à Maurice

La Chine a offert un montant additionnel de 2 milliards de roupies mauriciennes (66 millions de dollars) pour le financement d’un projet de tout-à-l’égout à l’île Maurice.
Le contrat a été signé vendredi par le Ministre mauricien des Services publics mauricien, Abu Kasenally, et l’Ambassadeur de Chine, Gao Yuchen.
La Chine a déjà offert 3 milliards de roupies mauriciennes (100 millions de dollars) pour ce projet d’infrastructure consistant à installer 87 km de réseau de tout-à-l’égout, concernant les localités des Plaines Wilhems, dans la partie centrale de cette l’île de l’Océan Indien.
Les travaux, qui devraient débuter en début d’année prochaine, permettront le raccordement de 30.000 maisons et contribueront à gérer plus efficacement les eaux usées.


Industrie

Un groupe indien rachète Jaguar et Rover

Avec un chèque de presque 2 milliards de dollars, soit environ 1,4 milliards d’euros, l’indien Tata s’est payé 2 beaux fleurons de l’industrie automobile anglaise, propriété jusqu’à présent de l’américain Ford.
Après le rachat par Mittal d’Arcelor, groupe sidérurgique européen, voici une nouvelle qui montre que le centre de gravité de l’économie mondiale revient peu à peu en Asie.

Mondialisation

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