Proposition du PCR au gouvernement

Une conférence sociale, économique et environnementale pour bâtir une feuille de route jusqu’en 2017

12 juillet 2012, par Manuel Marchal

À 48 heures de la venue du ministre des Outre-mer, le Parti communiste réunionnais a tenu hier une conférence de presse. Plusieurs membres de la direction collégiale de son conseil de la reconstruction ont exposé l’analyse de la situation et les propositions du Parti. Dans le cadre de l’élaboration d’une loi-programme déclinée à l’échelle de chaque région d’Outre-mer, le PCR propose une concertation préalable sous la forme d’une conférence sociale, économique et environnementale dans chaque région.

Hier à Saint-Denis, quatre membres de la direction collégiale du Conseil de reconstruction du Parti communiste réunionnais, Firose Gador, Yvan Dejean, Maurice Gironcel et Risham Badroudine, ont donné la position du PCR à 48 heures de la première visite d’un membre du nouveau gouvernement. Le Parti estime que la plus grande concertation est un préalable à la prochaine loi-programme liant l’État à chaque région d’Outre-mer promise par François Hollande. Son engagement numéro 3 rappelle Yvan Dejean.
Pour cela, le PCR propose au gouvernement la tenue à La Réunion d’une conférence sociale, économique et environnementale. Et il souhaite que le résultat de cette conférence soit pris en compte dans le contenu de la future loi-programme spécifique à La Réunion. C’est cette proposition qui est maintenant dans le débat.

Si la France comptait 10 millions de chômeurs…

C’est la première fois que Victorin Lurel vient à La Réunion en tant que ministre. Et pour le PCR, il est clair que la situation de notre pays ne cesse de se dégrader. Le chômage continue de grimper, les prix flambent, les inégalités qui s’aggravent ainsi que les atteintes à l’environnement avec la hausse des émissions de gaz à effet de serre.
« Si on se projette jusqu’en 2017, et si rien ne change : la situation ne peut que s’empirer », indique Maurice Gironcel. D’où la nécessité de mesures d’urgence à plus ou moins long terme.
Et cela doit tenir compte de facteurs fondamentaux qui pèseront sur La Réunion : « progression démographique importante avec un million d’habitants en 2025-2030, modification de la structure de la population avec doublement des plus de 60 ans et les impacts du changement climatique », précise Maurice Gironcel.
« Toutes les politiques menées pendant les soixante dernières années n’ont pas réglé les problèmes de notre société », poursuit-il : « le chômage massif est une donnée structurelle, comme les inégalités criantes ».
Si en France on comptait 10 millions de chômeurs, et 30 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, ce serait la catastrophe. C’est cela La Réunion.

« Une approche réunionnaise »

Cette réalité réunionnaise très difficile sera-t-elle enfin prise en compte ?
Le PCR constate que la population veut le changement. Et elle a porté ses espoirs sur François Hollande, crédité de plus de 71% des suffrages dans notre pays. Ce score matérialise un contrat entre le nouveau président de la République et le peuple réunionnais. Il repose sur une attente très forte de la population.
Pour apporter des solutions à la crise, le PCR a fait des propositions. Lors de sa venue à Saint-Louis pendant la campagne de la présidentielle, François Hollande a donné son accord sur une partie de ces propositions, et notamment l’autonomie énergétique et alimentaire, le tram-train, la priorité à l’emploi des Réunionnais. Il y a donc urgence à agir.
Le PCR rappelle que lundi et mardi s’est tenue à Paris une conférence sociale avec les syndicats et le patronat. Maurice Gironcel ajoute que le FEDOM a pris l’engagement de l’organisation d’une conférence économique.
« Nous proposons au ministre de mettre en œuvre cette conférence dans chaque outre-mer et que cette conférence ne soit pas seulement économique, mais sociale et environnementale. Il faut y associer tous les acteurs », indique Maurice Gironcel. « L’enjeu, c’est d’ouvrir une feuille de route jusqu’en 2017 ».
Yvan Dejean ajoute que cette conférence doit engager l’État sur le contenu de la loi-programme qu’il doit proposer pour chaque région d’Outre-mer conformément à l’engagement de François Hollande. Car « il faut en finir avec cette situation dans laquelle les jeunes ne se retrouvent pas ». Le résultat de cette concertation vise à inspirer les mesures que le gouvernement intégrera dans ce texte de loi. Dans ce débat, le PCR compte faire entendre « une approche réunionnaise des problèmes de La Réunion, et non pas une approche parisienne ».

Manuel Marchal


Réunionnais dans la Fonction publique : « on ne lâchera pas »

La conférence de presse d’hier a été l’occasion pour le PCR de rappeler la revendication formulée lors de la précédente rencontre avec les journalistes.
À La Réunion, nos compatriotes sont discriminés dans l’accès à l’emploi dans la fonction publique. En conséquence, « nous réitérons notre demande qu’à compétence requise, l’emploi soit réservé aux Réunionnais. On ne lâchera pas sur ce point et nous le répéterons à chaque fois que nous aurons l’occasion de nous exprimer », a rappelé Yvan Dejean.
Quant au secteur privé, Maurice Gironcel a appelé à ce que toutes les offres d’emploi soient traitées par le Pôle emploi.

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