
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Paul Vergès alerte sur la sous-estimation de la crise
1er décembre 2012, par
Plus de 160.000 demandeurs d’emploi à La Réunion, ce n’est jamais arrivé, c’est la plus grande crise sociale du pays. Le classement de La Réunion au delà du 70è rang mondial en terme de développement humain, 50 places derrière la France ou 30 places derrière les Antilles, est la confirmation de ce fait. C’est le sort de La Réunion qui est en cause, explique Paul Vergès qui appelle à un élargissement du rassemblement pour la bataille pour le développement.
Hier lors d’une rencontre avec les journalistes, Paul Vergès a alerté sur le manque de prise de conscience de la situation du pays. Avec plus de 160.000 demandeurs d’emploi et plus de 120.000 chômeurs, La Réunion traverse la plus grave crise sociale de son histoire. La moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, 30.000 familles ont besoin tous les jours d’une aide alimentaire pour survivre. Cette crise sociale est aggravée par le transfert du capital réunionnais dans les mains extérieures. Des 14 usines sucrières en 1946, il n’en reste que 2, devenues la propriété d’une coopérative de planteurs de betteraves.
La quasi disparition de l’industrie et la crise sociale est révélée dans le classement des pays selon l’Indice de développement humain (IDH). Pendant que la France se classe aux alentours du 20è rang et la Martinique vers le 40è, La Réunion est bien au-delà du 70è rang. L’IDH se base sur l’éducation, et la santé, les revenus et l’emploi notamment. C’est le signe de la catastrophe, l’explosion sociale est proche.
Le monde change de base
Mais du côté des dirigeants de la classe politique, la réalité est absente des discours. Cette sous-estimation conduit à une irresponsabilité politique, aussi bien à Paris et à La Réunion, où on entretient l’illusion sur des mesures qui peuvent être efficaces mais insuffisantes. C’est le cas par exemple des décisions contre la vie chère ou des quelques milliers de nouveaux emplois aidés qui apportent une réponse très partielle sans régler le problème de fond.
La situation de La Réunion est la conjonction d’une crise structurelle liée au modèle post-colonial, et d’une crise mondiale (voir encadré). Ce modèle a donné des résultats, mais il aboutit maintenant à une impasse qui nécessite une rupture stratégique avec la politique suivie, dit en substance le sénateur de La Réunion.
Depuis la départementalisation, La Réunion connaît une croissance démographique en phase avec celle de la planète, passant de 250.000 à 850.000 habitants en 65 ans. De 2,5 milliards dans les années 1950, la population de la Terre est d’aujourd’hui 7 milliards, et sera de 9,5 milliards dans 40 ans. Cette hausse sans précédent intervient dans un contexte lui aussi inconnu. Les effets du changement climatiques sont toujours plus nombreux, les États du monde ouvrent leurs frontières au commence avec la mondialisation, la révolution technologique change le rapport au monde. Toutes ces données n’existaient pas en 1946.
Les rendez-vous importants pour La Réunion devront tenir compte des conséquences des budgets de la France et de l’Europe, éléments principaux des transferts de crédit dans notre pays.
Dans le cadre justement de la discussion du budget 2013 au Sénat, Paul Vergès demande le maintien de l’exonération des charges sur les 50 euros de la prime COSPAR. Le gouvernement décide de rejeter l’amendement.
Sur une proposition visant à admettre 5 municipalité de La Réunion dans les collectivités éligibles à l’enveloppe venant en aide aux communes les plus pauvres, là aussi il y a le refus du gouvernement.
Le sort de La Réunion est en cause
En 2013, les conséquences de ces discussions seront plus importantes qu’en 2012. C’est également en 2013 que se discuteront les programmes européens, le partenariat entre l’État et la Région, le nouveau règlement sucrier européen. C’est également l’année prochaine que seront sans doute signés les accords de partenariat économique qui préparent l’intégration de l’Afrique australe et orientale. Quelle sera alors la place de La Réunion, région européenne, dans ce regroupement régional d’États africains.
En 2014, les plans de développement POE et CDPER, crédits menacés
Alors que le calendrier nous rapproche chaque jour de ces rendez-vous, le monde politique à La Réunion vit sur une autre planète. À de rares exceptions, il n’a aucun projet. Il l’a d’ailleurs démontré par son absence lors de la Conférence économique et sociale. La préoccupation de ces politiciens, ce sont les élections municipales dans 18 mois.
L’imminence des rendez-vous, l’ampleur de la crise et l’incapacité à proposer des projets amènent à la confusion. On voit des anciens de l’UMP ou du MoDem qui, du jour au lendemain, passent dans le parti de Jean-Louis Borloo, l’UDI.
Paul Vergès rappelle que la crise aura une fin, « qu’elle soit positive ». Il conclut sa conférence de presse par un appel : « que toutes les bonnes volontés se réunissent. Une ère nouvelle commence, aussi importante que l’abolition du régime colonial en 1946. Le rendez-vous est beaucoup plus important et plus difficile. Sur le long terme, c’est le sort de La Réunion est en cause. »
Manuel Marchal
Légende
Paul Vergès rappelle que le nombre de 160.000 Réunionnais inscrit au Pôle emploi est un révélateur de la plus grave crise sociale de l’histoire du pays. (photo M.M.)
encadré
La crise mondiale
Paul Vergès rappelle que les pays développés se débattent dans la crise, pendant que les pays émergents montent en puissance. Ces derniers étaient pourtant sous la domination des anciens colonisateurs voici quelques dizaines d’années.
« Le monde en train de changer de base sous nos yeux et les politiques ne s’en soucient pas à La Réunion » , déplore le sénateur qui rappelle que la semaine dernière, les pays de l’Asie du Sud-Est, l’Inde et la Chine se sont recontrés pour discuter d’un regroupement régional de leurs économies. Cela constituerait un ensemble de 3 milliards d’habitants avec de forts taux de croissance. Autrement dit, c’est fossé vis de vis de l’Europe, à peine un demi-milliard d’habitants, et des économies en récession.
En France, la crise bloque la croissance. Au lieu du 0,8% prévu, ce sera plutôt 0,4%, 10 à 20 fois moins que la Chine.
Le taux d’accélération du chômage fait que c’est la plus grande crise de l’emploi de l’histoire de France. En 2013, le chômage continuera à augmenter. Le résultat, c’est la perte du triple A.
Les difficultés de l’Europe ont aussi des conséquences pour la France. En cas de remise en cause de la PAC, toute l’agriculture française devra revoir son fonctionnement. Les menaces sur les crédits alloués aux Régions au titre de la cohésion sont sérieuses. Que sera-t-il décidé pour la période 2014-2020 ?
Encadré
La crise structurelle et politique
Paul Vergès rappelle qu’auparavant, les dirigeants politiques étaient les représentants des forces sociales et économiques : syndicalistes, planteurs, usiniers. Il y eut ensuite l’effondrement de l’économie traditionnelle, et la montée des services. La traduction dans le monde politique, ce sont des maires qui sont soit des fonctionnaires, soit des professions libérales bénéficiant d’une indexation des revenus ou des subventions de l’État.
C’est la même chose pour les députés.
Cette classe sociale s’est construite sur l’intégration, elle domine le pays. Mais c’est aussi l’intégration qui amène la crise structurelle.
Et dans le contexte de crise en Europe, Paris n’oublie pas que la surémunération représente 1 milliard. Devant une remise en cause plus que probable d’ici la fin du mandat du président de la République, Paul Vergès appelle à anticiper et à lutter pour obtenir un étalement d’une telle réforme sur 15 ans, sans qu’elle puisse remettre en cause le contrat déjà signé par les fonctionnaires déjà en poste à La Réunion. L’objectif d’une telle réforme, c’est de faire respecter l’égalité de traitement dans la fonction publique : à l’unité du statut correspond l’unité de traitement.
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