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Sénatoriales
27 septembre 2011, par
Dans un pays où la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, les listes soutenant la politique de casse sociale du gouvernement ont rencontré un succès surprenant en enlevant au total la majorité absolue des suffrages de 1.200 grands électeurs. Ce décalage important entre la situation réelle du pays et son évaluation par une classe de responsables politiques est le principal enseignement de ce scrutin. Force est de constater qu’au moment où le pays traverse sa plus grande crise sociale, c’est le vieux réflexe de la solidarité de classe qui a pris le pas sur la solidarité entre les Réunionnais.
Incroyable mais vrai, hier mis à part "Témoignages", personne ne s’étonne du résultat des Sénatoriales. Il y a pourtant un écart considérable entre l’état de l’opinion et le résultat de cette élection. Ce n’est pas la première fois dans l’Histoire du pays que la presse à grand tirage fait comme si de rien n’était au sujet d’un résultat surprenant. Il suffit de se référer aux ronflants "Raz-de-marée de l’UDR" signés par le "Journal de l’île de La Réunion" quand les résultats étaient décidés par le pouvoir dans ce que la presse parisienne appelait des safaris électoraux.
Dimanche à la préfecture, force a été de constaté un résultat en total décalage avec les aspirations de la population qui ont donné mandat aux votants de dimanche, et voici pourquoi.
La réalité du suffrage universel
Les élections sénatoriales se déroulent selon un mode de scrutin particulier, le suffrage universel indirect. Les votants, ce sont les délégués des municipalités, les élus du Conseil général, de la Région et les parlementaires. Le corps électoral est donc l’expression de la volonté populaire.
Depuis les dernières Sénatoriales en 2001, le corps des grands électeurs a été totalement renouvelé (voir encadré). Si en 2001, l’UMP et ses alliés étaient largement majoritaires, ce qui leur a permis d’obtenir deux sièges sur trois, la situation est aujourd’hui totalement inversée.
Depuis la dernière fois que les grands électeurs se sont exprimés, l’UMP a été minoritaire à toutes les élections. Son seul succès en siège est celui des régionales de 2010, à cause du refus d’union du PS qui empêche les représentants de 55% des Réunionnais de diriger la collectivité.
Dans toutes les autres consultations, l’UMP et ses alliés ont perdu du terrain. Ils étaient maîtres de 20 communes, ils n’en dirigent plus que 8. Ils avaient la majorité au Conseil général, ils n’ont plus que le tiers des élus. Même au lendemain de l’élection de Sarkozy en France à la présidentielle, l’UMP est battue aux législatives à La Réunion.
Le décalage du suffrage universel indirect
Cela fait donc 10 ans qu’à chaque élection, l’UMP est mise en minorité, et donc que le nombre de grands électeurs se revendiquant du parti de Nicolas Sarkozy est en constante diminution. Au cours des différents scrutins, ce que le peuple a voulu, c’est que la majorité des élus réunionnais soient des combattants sans concession de la politique de casse sociale du gouvernement UMP de Sarkozy.
Par conséquent, pour marquer sa solidarité avec le peuple qui l’a élu, chaque grand électeur se doit de tenir compte de cet appel à la défense de l’intérêt général.
Mais dimanche, un résultat totalement inattendu par la population : les listes soutenant le gouvernement ont recueilli ensemble la majorité des suffrages des grands électeurs, et la liste UMP officielle a raflé la moitié des sièges de sénateurs proposés au vote à La Réunion. Dans une large majorité, les suffrages se sont reportés sur des listes qui refusent tout changement à La Réunion, car la tête de liste PS s’illustre régulièrement par son soutien sans équivoque à la politique de l’UMP à la Région. Le suffrage universel indirect a donc été en total décalage avec la réalité d’une population qui souffre.
La radicalisation d’une classe face à la crise
Car c’est sans doute là que réside une explication du divorce entre la majorité des grands électeurs et ceux qui les ont élus. Si la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, ce n’est pas cette proportion chez les grands électeurs. Ces derniers ont montré dans leur majorité qu’ils ne veulent pas du changement, et cela est inquiétant.
La Réunion vit en effet une crise sans précédent, et dans pareil contexte, la tendance est à la radicalisation. C’est ce qui est observé en France où l’on voit le gouvernement multiplier les attaques contre les plus pauvres pour préserver au maximum les intérêts des riches. À La Réunion, cette radicalisation s’est traduite par le choix d’une solidarité de classe au détriment d’une solidarité envers la population qui souffre.
On a là l’illusion à laquelle se raccroche une infime partie de la société qui refuse de voir la réalité et qui pense qu’en se repliant sur les acquis, elle pourra être épargnée par la crise. Que peut alors penser la majorité des électeurs qui a constamment montré depuis 10 ans sa volonté du changement pour justement aller vers plus de justice sociale ?
M.M.
L’UMP minoritaire dans toutes les élections au suffrage universel
Si aux Sénatoriales de 2001, l’UMP remporte deux sièges sur trois, toutes les autres consultations ont été des défaites pour le parti au pouvoir à Paris. Le résultat ne peut qu’être un corps de grands électeurs d’une sensibilité majoritairement opposée à l’UMP. Mais entre ce que le peuple a décidé et le résultat de dimanche, c’est un flagrant décalage.
- Cantonale partielle de 2002 à Saint-Benoît : défaite de l’UMP qui perd un siège.
- Régionales de 2004 : l’Alliance devient la première force politique de La Réunion et emporte la majorité des sièges à l’Assemblée. L’UMP dépasse à peine 30% au second tour.
- Cantonales de 2004 : recul de l’UMP et ses alliés qui perdent notamment les sièges mis en jeu à Saint-André, Sainte-Suzanne, Saint-Joseph et Saint-Benoît.
- Présidentielle de 2007 : au deuxième tour, Nicolas Sarkozy n’atteint même pas 40%, c’est une défaite historique pour l’UMP, mais ce score situe le niveau de l’influence de ce parti auprès de l’opinion. Car depuis lors, l’UMP est toujours minoritaire dans les élections au suffrage universel à La Réunion.
- Législatives de 2007 : l’UMP obtient deux députés, les forces de progrès trois.
- Cantonale partielle de Saint-Joseph : lourde défaite de l’UMP dès le premier tour.
- Municipales de 2008 : l’UMP ne conserve que quelques communes et perd des villes comme Saint-Denis, Saint-Louis, Saint-André, Saint-Paul, Saint-Benoît, Saint-Leu, La Plaine des Palmistes. Le parti de Nicolas Sarkozy et ses alliés ne dirigent plus que Saint-Philippe, Saint-Pierre, Le Tampon, Cilaos, L’Etang Salé, Sainte-Marie, Bras-Panon et Salazie, soit 8 communes sur 24, et 5 seulement par un maire déclaré UMP. Rappelons qu’en 2001, l’UMP et ses alliés étaient les maîtres de 20 communes sur 24.
- Cantonales de 2008 : l’UMP et ses alliés perdent la majorité au Conseil général, ils ne sont que 19 à siéger sous la bannière Objectif Réunion.
- Elections européennes de 2009 : Elie Hoarau de l’Alliance des Outre-mers est élu député de la section Océan Indien de l’Outre-mer au Parlement européen. À La Réunion, il arrive en tête avec
- Elections partielles de 2009 : aux municipales partielles de Saint-Paul et Saint-Louis, l’UMP et ses alliés font encore moins que l’année précédente. Dans les élections cantonales partielles, tous les candidats de la majorité plurielle sont réélus, tous les candidats UMP sont battus.
- Régionales de 2010 : au premier tour, le peuple place la liste de l’Alliance en tête avec 5 points d’avance sur l’UMP. Au second tour, l’UMP obtient une majorité relative en étant minoritaire en voix. Le refus de l’union par le PS empêche la juste représentation au Conseil régional de 55% des électeurs.
- Cantonale partielle de Sainte-Suzanne : l’UMP perd dès le premier tour.
- Cantonales de 2011 : nouvelle défaite de l’UMP dont le nombre d’élus sous l’étiquette Objectif Réunion passe à 16. Le groupe majoritaire passe de 29 à 33 membres.
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Messages
27 septembre 2011, 07:24, par ùXBä
" une inquiétante solidarité de classe " écrivez-vous. et vous évoquez justement
cette incroyable situation des 50% de réunionnais vivant en dessous du seuil de pauvreté. mais alors , comment passer sous silence cette autre incroyable " solidarité de classe " qui lie nos quelques 60000 fonctionnaires qui bénéficient au minimum de 53% de prime de " vie chère " , la sur-rémunération , alors que le reste de la population se débat face à une situation de plus en plus difficile ?
on ne voit guère les gens de gauche ni encore moins les syndicats monter au créneau sur ce sujet , serait-ce parce qu’ils sont pour la plupart bénéficiaires eux-mêmes de la " prime coloniale " ?
en même temps , on assiste à des discussions , palabres et autres marchandages sans fin autour du maitien ou de la supression des 50 euros mensuels du kospar alors que le plus petit agent public smicard touche lui 500 euros de prime par mois.
il y a de quoi être dégoûté de voir à quel point " l’indignation " est sélective !
il serait temps d’inventer un système qui puisse apporter à TOUS la même protection face au fléau de la vie chère , car cet " apartheid " économique a trop duré !
27 septembre 2011, 10:19
La Réunion passe à droite d’élections en élections : revanche des petits bourgeois accrochés à leur pitance qui méprisent le peuple. La Gauche doit se demander si elle est assez offensive. Une partie du PS soutient l’UMP, des élus de Gauche sont tentés par toute alliance qui préserve leur siège et manquent totalement de courage.