Comité opérationnel Outre-Mer du Grenelle de l’Environnement

Une installation entachée de considérations politiciennes

8 février 2008

Mercredi matin, le Secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer, Christian Estrosi et le Ministre d’Etat pour l’Ecologie, le Développement et l’Aménagement durables, Jean-Louis Borloo, ont installé à Paris le Comité opérationnel pour l’outre-mer (COMOP) du Grenelle de l’environnement. La présidence en a été confiée à Nassimah Dindar, Présidente du Conseil Général.
Ce comité comprend 26 membres - parmi lesquels les élus des DOM et collectivités d’Outre-mer, au nombre théorique de sept, sont étonnamment sous-représentés. On trouve, aux côtés de Nassimah Dindar, le député UMP de Martinique Alfred Almont, président du groupe interparlementaire OMM ; Pierre Frogier, député UMP de Nouvelle-Calédonie ; Jacques Gillot, président (PS) du Conseil général de Guadeloupe ; Antoine Karam, président (PS) du Conseil régional de Guyane et Serge Letchimy, maire (PPM) de Fort-de France. Dix-sept autres membres - dont Michel Paoletti, président du groupe de l’outre-mer au CES, et divers spécialistes et experts des domaines considérés - en complètent la composition, ainsi que les chefs de projet Philippe Leyssenne pour le Secrétariat de la rue Oudinot et Colin Niel pour le ministère Borloo.
Mais très curieusement, la Région Réunion, qui a organisé ici le Grenelle de l’Environnement pour l’outre-mer, a été écartée de cette installation. Interrogée par “Témoignages”, la collectivité régionale a répondu qu’« elle s’interroge sur les raisons qui ont conduit à cette mise à l’écart ».
Il est à craindre que des considérations assez bassement politiciennes aient été retenues, sans tromper personne, à commencer par la présidente du Département, Nassimah Dindar qui, dans un communiqué du 6 février, s’en étonne elle aussi et « souhaite vivement que Paul Vergès, (...) très engagé sur les questions environnementales, soit associé étroitement au travail du COMOP... ».
Les élus d’outre-mer savent le rôle joué par la Région Réunion dans l’impulsion donnée à l’Agenda 21, l’implication personnelle de Paul Vergès à la présidence de l’ONERC et le fait que la Région Réunion est coordonnatrice, pour l’Outre-mer, du programme européen Nietbiom.
Il ressort du déroulement de la rencontre de Paris qu’au lieu d’asseoir le crédit de cette rencontre sur une démarche fédératrice, ses organisateurs ont surtout donné lieu à un numéro de “surf” politicien, au cours duquel a été signée la lettre de mission de préfiguration du plan « Réunion 2030 » du gouvernement - mission confiée à un ingénieur général des Ponts et Chaussées, M. Pierre-Alain Roche.
Au-delà des grands mots utilisés pour l’installation du comité, il est à craindre qu’il ne parte pas sous les meilleurs auspices, en raison de ce non-dit d’apparence cynique, tendant à écarter un acteur essentiel - qui est aussi à l’origine du PRERURE - de la réalisation du plan sur les énergies renouvelables. Mais comme on le dit en pareilles circonstances : il y a loin de la coupe aux lèvres.

P. David

Energies renouvelables

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