27 avril 1975 - 27 avril 2005 : Il y a 30 ans, le P.C.R. publiait son “Plan immédiat de survie” pour La Réunion

Une méthode et des pistes de solutions toujours d’actualité pour construire l’avenir

27 avril 2005

Bien des problèmes auxquels les Réunionnais sont confrontés aujourd’hui seraient réglés ou en bonne voie d’être résolus si les décideurs parisiens et locaux avaient accepté de débattre et d’envisager la mise en œuvre des propositions émises en 1975 par le PCR.

(pages 8 & 9)

Le dimanche 27 avril 1975, un millier de Réunionnaises et de Réunionnais venus de toute l’île se sont retrouvés dans la salle du cinéma Labourdonnais au Port à l’invitation du Parti communiste réunionnais pour une conférence extraordinaire. À cette occasion, Paul Vergès a présenté au nom du Comité central du PCR les principales orientations et le contenu d’un ouvrage de ronéoter de quelque 270 pages, intitulé : “Au milieu d’une crise qui s’aggrave, le Parti communiste propose : Un plan immédiat de survie”.
Comme son nom l’indique, ce livre avait un but très simple : dans un contexte de difficultés croissantes et à venir pour les Réunionnais, présenter une analyse de la situation démographique, économique, sociale, culturelle, environnementale de La Réunion, ainsi que ses perspectives et des solutions immédiates, concrètes et logiques aux problèmes les plus cruciaux du pays dans tous ces domaines.

Sortir d’une double impasse

Au moment où se prolongeait la “guerre” sans issue, totalement artificielle, irrationnelle et anti-démocratique des tenants du pouvoir - les “nationaux départementalistes” - contre les “diables” de “séparatistes”, le PCR avait décidé une prendre une initiative permettant à La Réunion de sortir d’une double impasse. D’une part, l’impasse sociale, avec l’augmentation des problèmes du chômage, des planteurs, des revenus sociaux, du logement etc. D’autre part, l’impasse politique si l’on continuait dans la situation de blocage engendrée par le totalitarisme conservateur en place à l’époque.
À cette fin, il s’agissait de créer un large rassemblement des Réunionnais partageant les mêmes préoccupations sur le devenir de leur société comme sur des solutions évidentes à mettre en œuvre et laissant de côté les polémiques stériles sur les questions statutaires. Comme l’a écrit le secrétaire général du PCR dans l’introduction de l’ouvrage, "la lutte pour des solutions de survie facilitera le rassemblement des Réunionnais, renforcera leur cohésion".

Un choix juste

Ce choix politique s’avérera juste. En effet, un grand nombre de Réunionnais se retrouvèrent dans ces orientations et s’engagèrent dans l’action, au-delà de leurs différences de sensibilités politiques, pour faire avancer les propositions contenues dans “Le plan de survie”. Sous la pression des forces progressistes, certaines de ces revendications furent retenues par les pouvoirs publics. Ces avancées ont contribué à créer les conditions politiques pour de nouveaux combats et de nouvelles conquêtes au cours des années 80.
Si un rapport de forces plus favorable aux Réunionnais avait pu être créé face au pouvoir et si les décideurs locaux et parisiens avaient accepté de débattre démocratiquement de l’ensemble de ces propositions dans le cadre d’un partenariat respectueux des intérêts de La Réunion, des progrès encore plus importants auraient pu être accomplis. De nombreux problèmes, qui pèsent aujourd’hui sur notre vie quotidienne et sur notre cohésion sociale, auraient pu être résolus ou mis en voie de règlement.

Un projet global

Il faut donc tirer la leçon aujourd’hui de cet épisode marquant de notre Histoire. Bien sûr, la situation réunionnaise est aujourd’hui très différente d’il y a trente ans. Les problèmes sont différents. Et si bien des analyses ou solutions évoquées dans “Le plan de survie” sont caduques, un grand nombre d’orientations de fond restent d’actualité. Mais l’essentiel à retenir est la méthode et l’esprit qui ont inspiré ces travaux.
Le seul moyen de relever les défis qui sont devant nous, c’est de rassembler largement les Réunionnais par la concertation et l’accord autour d’un projet global. Dans le respect de la diversité de toutes leurs composantes. C’est la tâche à laquelle se consacre l’Alliance avec toutes les personnes de bonne volonté.

L. B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus