Victorin Lurel ministre des Outre-mer

Une nomination très instructive pour le PCR

23 mai 2012, par Manuel Marchal

Lors de leur conférence de presse consacrée aux enjeux des élections législatives, Paul Vergès et Élie Hoarau ont tout d’abord fait quelques commentaires sur la composition du nouveau gouvernement. Ce dernier comporte un originaire de la Guadeloupe, Victorin Lurel, une Guyanaise, Christiane Taubira, et une représentante de la diaspora antillaise, George-Pau Langevin. Les dirigeants du PCR ont rappelé le rôle du « camarade Victorin Lurel » dans la campagne présidentielle.

Suite à la victoire de François Hollande à la présidentielle, François Fillon a remis sa démission et celle des ministres de Nicolas Sarkozy. Un nouveau gouvernement a été constitué, en attente des législatives. Il est marqué par l’importance du Parti socialiste.
Ce gouvernement comporte trois membres originaires des Outre-mer. C’est cette question qui a focalisé le débat ici. Aux Outre-mer, c’est Victorin Lurel qui a été nommé. Est-ce à dire que Sarkozy a créé une tradition, c’est de dire que l’on va mettre un ultramarin à l’Outre-mer, interroge Paul Vergès. Si des ministères étaient attribués en fonction de l’origine régionale, « nous serions loin des critères de gouvernement », ajoute-t-il.
Il s’avère que le ministre est « le camarade Victorin Lurel ». Ce dernier est dirigeant de la Fédération socialiste de Guadeloupe, il est également responsable des questions relatives à l’Outre-mer au Parti socialiste depuis quelques années déjà, « c’est en cela qu’il a eu à s’occuper de La Réunion », et notamment de l’organisation du séjour du candidat François Hollande dans notre pays les 31 mars et 1er avril.

Le responsable du fiasco de Saint-Denis

« Le séjour du candidat a été marqué par un certain nombre de problèmes politiques », rappelle Paul Vergès. Il rappelle que le PCR avait répondu favorablement à la Direction du PS au sujet de la participation aux primaires, en disant que le PCR allait être partie prenante dans l’élaboration du programme de gouvernement, en tant que partenaire.
C’est alors qu’intervient le meeting de Saint-Denis, où « on nous demande de venir sans nous prévenir sur ceux qui seront les autres participants ». Et parmi ces intervenants figurait Huguette Bello, qui n’avait pas encore créé son mouvement contre le PCR et qui, par conséquent, était toujours au Parti.
Lors des repérages de l’équipe de campagne de François Hollande à La Réunion, cette question a été évoquée.
« Nous disons à Victorin Lurel : vous avez désigné quelqu’un qui est en conflit ouvert avec nous. Nous sommes des partenaires, et pas des serviteurs », rappelle Paul Vergès. « Quand ils ont maintenu leur décision, nous ne sommes pas allés à Saint-Denis, et c’était un fiasco. C’était le signal public que nous donnions au plus haut niveau du débat pour dire nous sommes des partenaires », ajoute Paul Vergès.

Une ingérence inimaginable en France

« Le plus scandaleux est que tout cela a été monté par un originaire de l’Outre-mer, Victorin Lurel », poursuit-il avant de rappeler à celui qui est maintenant ministre : « de quel droit vous désignez une oratrice de notre obédience sans nous prévenir. Cette ingérence ne peut pas s’imaginer en France, mais ici, oui, car nous sommes encore dans les colonies ».
Et de souligner qu’il est « grave que celui qui est à l’origine de cette violation soit ministre des Outre-mer ». Heureusement que François Hollande a rattrapé cette bévue en venant à Saint-Louis le lendemain où il a rappelé les engagements et le contrat pour le développement.
Et Paul Vergès de conclure : « que cela soit clair pour tout le monde dans les Outre-mer : voilà les méthodes de l’administration post-coloniale à laquelle vous devez vous attendre ».

M.M.


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