UNE POLITIQUE DU LOGEMENT AUDACIEUSE

12 février 2007

Alain ARMAND, Président de La Réunion Autrement (MRA) pour l’Alliance

La Réunion devra accueillir en 20 ans, dans une hypothèse démographique moyenne, plus de 250.000 habitants supplémentaires, ce qui nécessitera la construction de 180.000 logements (soit près de 70% de logements existants aujourd’hui), soit 9.000/an dont 4.500 à 5.000 logements sociaux.
Or, en 2004, seuls 3.000 logements ont été financés sur fonds LBU (soit la participation de l’Etat). Il en aurait fallu le double. En plus, il y a en souffrance 25.000 dossiers de demande de logements sociaux.

Mais comme le gouvernement vient de mettre en place la loi portant sur le droit opposable au logement, c’est-à-dire que désormais, chaque citoyen pourra se retourner contre les collectivités compétentes s’il n’arrive pas à trouver un logement ; et comme il donne le délai de fin 2008 pour l’application de ce droit, nous devons produire suffisamment de logements à proposer aux demandeurs, sinon cette loi sera inapplicable. Nous n’avons donc plus de temps à perdre.

Comment ? En construisant nos propres réponses réunionnaises, en les défendant ensemble et en impliquant le plus grand nombre de Réunionnaises et de Réunionnais en lien avec un engagement réel de l’Etat.
(...)
L’Alliance, et pour moi c’est très important d’être son porte-parole sur ce thème, propose de consacrer des moyens spécifiques sur 20 ans en poursuivant la politique de rattrapage tout en anticipant nos besoins à venir, et sans ignorer pour autant les prochaines générations. Il faut agir sur tous les fronts et en même temps, tellement l’enjeu est fort.

Il faut ainsi :
Augmenter les moyens financiers en fonction des réels besoins (...).
Redéfinir la défiscalisation afin qu’elle serve en priorité les besoins de notre développement (...).
Définir une politique fiscale réunionnaise sur les plus-values foncières (...).
Définir une politique d’incitation, voire de pénalisation (et si nécessaire avec la préemption) pour l’optimisation du foncier en général, et en priorité pour l’utilisation des fonciers non exploités et des logements vacants (...).
S’assure une vraie maîtrise foncière (...).
Recenser tous les terrains disponibles appartenant aux Collectivités et à l’Etat (...).
Veiller à la cohérence entre le Schéma d’Aménagement Régional en cours d’élaboration et nos objectifs de logements. (...)
Une série d’autres mesures sont à prendre en compte. Sans être exhaustif, car il y a tellement à faire, nous pouvons citer :
- Le développement maximal des énergies renouvelables (...).
- Le traitement des demandes spécifiques (personnes handicapées, étudiants, personnes âgées, personnes en détresse, les femmes par exemple qui veulent quitter d’urgence leur foyer avec des enfants pour cause de maltraitance).
- Les mesures favorisant l’accession à la propriété du logement social (...).
Ces objectifs, ces principes de réalisation et ces moyens nationaux comme Réunionnais qui doivent être assortis, trouveront naturellement leur écriture dans une loi de programmation. (...).
Parce que nous savons qu’une société ne se construit pas par le béton et que son ciment doit être la cohésion sociale (...).
Nous devons mettre en œuvre les politiques de l’emploi, de la formation et de l’accompagnement aux petites entreprises (...).

Il nous faut aborder de front nos plus grands défis dans le plus grand respect de notre terre, de notre île avec sa biodiversité, ses monuments naturels... dont nous sommes responsables pour nous-mêmes comme pour les prochaines générations.


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