Comment trouver 33 milliards d’euros ?

Une rentrée gouvernementale sous tension

21 août 2012, par Céline Tabou

De retour de vacances, le gouvernement a débuté la semaine avec sous le coude les principaux dossiers à traiter d’ici la fin de l’année. Parmi les sujets sensibles : le traité européen de discipline budgétaire, le projet de loi de finances pour 2013, les mesures sur les prix des carburants, la sécurité, l’emploi et le dossier syrien. Pour l’Outre-mer, le projet de loi contre la vie chère est attendu ainsi que la réforme des collectivités territoriales.

L’objectif fixé par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault est de ramener le déficit public à 3% du PIB, comme voulu par les traités européens. Contrairement au 4,5% prévu pour cette année, le gouvernement va tenter de trouver près de 33 milliards d’euros, selon la Cour des comptes. Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a déclaré dans le “Journal du Dimanche”, dimanche 19 août, que « le désendettement est un impératif afin de conserver notre souveraineté et la maitrise de notre destin ».

Un budget 2013 serré

Le projet de loi de finances devra être conforme à la “règle d’or”, mise en place par l’Union européenne. Il s’agit d’un retour à l’équilibre des finances publiques à travers notamment une loi organique, qui devra être présentée en septembre. Cette rentrée débute quelques jours après l’annonce de l’INSEE d’une stagnation de l’économie française, le gouvernement va donc réduire ses dépenses et/ou imposer de nouveaux impôts. Mais pour l’heure, seuls les revenus des plus aisés et les grosses sociétés sont appelés à faire un effort, mais François Hollande pourrait lancer un plan de rigueur afin de répondre aux exigences européennes.
Deux principales pistes sont envisagées par l’Etat : augmenter les impôts (impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés, relèvement pérenne de l’Impôt sur la Fortune, etc.), et baisser les dépenses dans la continuité de ce qui a déjà été décidé fin juin pour 2013, soit une réduction de 2,5% des effectifs des ministères non prioritaires, une diminution de 7% des dépenses de fonctionnement et d’intervention de l’Etat, la hausse des dépenses de l’assurance maladie limitée à 2,7% et le gel des dotations de l’Etat aux collectivités. De son côté, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a imposé une réduction de près de 18 milliards d’euros, dans les dépenses. Pour le reste, l’Elysée a indiqué ne pas vouloir « affaiblir la demande » et éviter de taxer les classes moyennes. Le gouvernement exclut pour le moment toute hausse de la TVA ou de la CSG, son objectif est de financer les promesses de François Hollande, comme les emplois d’avenir et de génération.

Crise de la zone euro

François Hollande devrait rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel, jeudi 23 août, à Berlin, pour évoquer la crise de la zone euro. Les échanges seront dominés par le sauvetage de la Grèce, notamment après la demande par le pays d’un sursis supplémentaire pour atteindre l’équilibre budgétaire, ce qu’a rejeté l’Allemagne. Ces derniers pourraient également aborder la question d’un éventuel assouplissement des conditions d’austérité imposées à la Grèce en échange de son sauvetage financier. « Ce n’est pas une rencontre décisionnelle, mais un examen de l’actualité et des suites du conseil européen de fin juin, notamment de la mise en place de la supervision bancaire, qui sera présentée en septembre » a annoncé à l’AFP, une source diplomatique française.

Céline Tabou

La question des Roms sur la table

Une réunion interministérielle se tiendra à Matignon, mercredi 22 août, sur les Roms, après que plusieurs campements aient été démantelés au cours de l’été, provoquant de vives critiques d’associations, de Partis de gauche ou encore de l’aile gauche du PS. Face à la montée des tensions, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a indiqué qu’« il y aura un certain nombre de pistes de travail qui seront annoncées », sur France Inter, le 16 août. Certaines concerneront la levée des mesures transitoires qui limitent actuellement l’accès des Roms au marché du travail. Autre dossier important la mise en place des premières zones de sécurité prioritaires destinées à apaiser une quinzaine de quartiers jugés les plus difficiles en France, a précisé le Nouvel Observateur.

C.T.


Pouvoir d’achat en berne

D’après les chiffres de juillet de l’INSEE, le pouvoir d’achat individuel des Français devrait baisser de 1,2% en 2012, ce qui représente son plus fort recul depuis 1984, du en partie au ralentissement des revenus d’activité et la hausse des impôts. Le gouvernement va tenter de contenir le prix des carburants. Ce dernier s’est envolé cet été, à plus de 8 euros d’augmentation à la pompe pour un plein de 60 litres de sans-plomb 95 depuis le 1er juillet. Selon le “Nouvel-obs”, un rapport d’expert sera remis le 24 août au ministre de l’Economie, Pierre Moscovici. Celui-ci devrait réunir quelques jours plus tard, les acteurs de la filière. Le gouvernement pense geler les prix pour six mois, mettre en place des chèques carburant ou instaurer une taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) flottante.

C.T.


L’urgence de l’emploi

La barre des trois millions de chômeurs devrait être rapidement dépassée, celle des 4,5 millions approche si l’on tient compte des temps partiels contraints ont précisé les économistes cités par l’AFP. L’Etat espère créer 100.000 emplois "d’avenir" dès 2013 pour un coût estimé par Michel Sapin à 500 millions d’euros pour cette première année. Il s’agit de contrats de travail subventionnés à 75% pour les jeunes chômeurs de longue durée. Ceux-ci devraient faire l’objet de la première loi de la rentrée en septembre, a annoncé lundi 20 août, le ministre du Travail, Michel Sapin.

Le gouvernement compte également sur un deuxième dispositif public, intitulé "contrat de génération", qui consiste à exonérer des charges les entreprises embauchant un jeune. Michel Sapin a expliqué que cette idée serait au préalable affinée par des négociations entre les syndicats de salariés et le patronat, afin d’éviter "l’effet d’aubaine" c’est-à-dire, « le fait de donner des subventions à des emplois qui auraient été créés de toutes les façons ».

C.T.


Un projet de loi sur la vie chère

Le projet de loi sur la vie chère a été présenté. Ce texte présenté par le ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, au Conseil, est « une communication sur la lutte contre la vie chère dans ces territoires », ce dernier prévoit « une nouvelle politique de régulation des marchés pour y améliorer le fonctionnement de la concurrence » a indiqué l’Agence France Presse. L’objectif serait selon le ministre d’« agir sur la chaîne de formation des prix et non plus seulement sur son résultat final ». Le texte analyse les monopoles au sein des territoires ultramarins et devrait tenter « de recréer les conditions d’une concurrence normale sur les marchés de détail ».

C.T.


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