
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
La rupture, c’est maintenant
3 décembre 2012, par
L’événement de la semaine dernière, c’était la confirmation de la plus grave crise sociale à La Réunion : plus de 160.000 demandeurs d’emploi. Cette annonce suivait de peu celle annonçant que La Réunion était passée en 10 ans du 55ème au 72ème rang mondial suivant l’Indice de développement humain. Ces données soulignent l’impasse du modèle postcolonial. Elles sont un appel à la rupture. Cette dernière ne pourra se faire, comme en 1946, que par un changement dans les institutions décisionnaires. Le PCR propose une seule assemblée territoriale élue à la proportionnelle intégrale respectant la parité, regroupant les compétences de deux collectivités : Région et Département.
La semaine dernière, deux informations relatives à La Réunion ont enlevé les dernières illusions à ceux qui doutent encore sur le chemin à suivre. L’heure n’est plus aux tergiversations. La première est une étude de l’Agence française de développement. Elle compare l’évolution de l’Indice de développement humain dans les collectivités d’Outre-mer à celui de la France. De cette comparaison, il ressort un écart de développement chiffré en années.
L’indice de développement humain se compose d’évaluations dans les domaines de la santé, de l’éducation, du social et des revenus.
Sur la moyenne de ces 4 critères, l’écart avec la France n’a pas bougé depuis les années 1990, soit depuis la réalisation de l’égalité sociale. C’est la différence avec l’Espagne et le Portugal qui voient l’écart de développement entre les Canaries, Madère, les Açores et leur ancienne métropole se réduire sensiblement. Entre La Réunion et la France, l’écart est de 26 ans, soit la durée d’une génération.
IDH : 13 places perdues en 5 ans
Le rapport de l’AFD signale également que dans un monde en mouvement, La Réunion est en train de reculer. La dernière décennie a vu en effet l’arrivée des pays émergents. Ils ont réussi à devenir des acteurs incontournables de toutes les décisions. Le club des pays riches, G7, s’efface de plus en plus derrière le G20 qui regroupe les grandes puissances économiques d’hier et de demain.
Dans le sillage des pays émergents, d’autres progressent à pas de géant dans les indicateurs de l’IDH. Alors que La Réunion connaît, comme les autres pays du monde en développement, une importante croissance démographique, elle recule dans le classement mondial. En 2000, notre pays était au 55ème rang, 59ème en 2005, il était 5 ans plus tard au 72ème : 13 places perdues en 60 mois !
Pendant ce temps, la France était passée de la 17ème à la 20ème place, la Martinique et la Guadeloupe étaient stables, échangeant juste leur 39ème et 41ème position. C’est bien la preuve qu’à La Réunion, la crise n’a rien à voir avec la situation des Antilles. Il est urgent de considérer La Réunion de manière spécifique.
Plus de 160.000 demandeurs d’emploi
La seconde information de la semaine dernière allait donner ce qui est sans doute une des principales explications de cet écart. En octobre dernier, plus de 160.000 Réunionnais étaient inscrits à Pôle Emploi. Cela n’est jamais arrivé, et c’est l’indication que La Réunion traverse la plus grande crise sociale de son histoire.
Depuis la fin du chemin de fer, la restructuration de la filière canne et la disparition des industries, La Réunion connaît un chômage de masse et la destruction de son secteur primaire et secondaire. Déjà au milieu des années 70, plus de 20% de la population active cherchait un travail. En septembre 1982, un an après l’arrivée de Mitterrand au pouvoir, les jeunes Réunionnais organisent « la marche de la jeunesse pour l’emploi et l’avenir », le nombre des 50.000 chômeurs était dépassé. Aucune politique n’a permis d’inverser la tendance. Le lancement de grands chantiers par la Région dirigée par Paul Vergès avait créé une dynamique permettant une légère diminution. L’arrêt de tous les projets par les conservateurs a relancé le chômage au moment où la crise financière est devenue une crise économique mondiale. Le constat est terrible : 3 fois plus de demandeurs d’emploi qu’il y a 30 ans.
Sortons du blocage
30 ans, c’est la période qui nous sépare de l’élection de François Mitterrand. À ce moment, le Parti communiste avait donné, avec des réserves sur l’issue, son accord au concept de l’intégration sans assimilation proposé par le président élu en 1981. La Réunion a donc eu les institutions du droit commun : Conseil général et Conseil régional. L’égalité a enfin pu être obtenue, les plus pauvres ont donc droit à un revenu minimum qui doit théoriquement leur permettre de se nourrir et de se loger. Mais l’économie n’a toujours pas décollé, la moitié de la population est maintenue sous le seuil de pauvreté, 60% des jeunes sont privés de travail et la créolisation des cadres est loin d’être une réalité. Avec la crise en Europe, c’est la menace d’un tarissement des transferts publics, moteurs du modèle postcolonial d’intégration.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, La Réunion était dans une situation de blocage. Si la population stagnait, c’est parce que les conditions sanitaires étaient effroyables. Les pauvres vivaient dans la misère, ils étaient les plus nombreux. Le changement est venu d’une rupture : La Réunion a changé de statut. Celui de département l’intégrait dans la France des Trente Glorieuses. 60 ans plus tard, la stagnation amène La Réunion dans la plus grande crise sociale de son histoire. Là aussi, la rupture est nécessaire. Comme en 1946, elle s’accompagnera de transformations dans les institutions. Le PCR propose une assemblée territoriale unique élue à la proportionnelle intégrale. À des institutions pensées à l’époque du monde des États-nations, la proposition du PCR est un nouvel outil mettant La Réunion à la page de la mondialisation avec une assemblée qui sera plus réactive et forcément cohérente, car issue d’un débat de projets. L’assemblée unique sera une des composantes de la rupture.
M.M.
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