Assemblée plénière extraordinaire du Conseil général sur les États généraux de l’Outre-mer

Une synthèse commune pour un axe de travail partagé

27 août 2009, par Cinthia Fontaine

Hier matin, l’Assemblée plénière extraordinaire du Conseil général se portait sur la synthèse régionale des États généraux de l’Outre-mer et plus particulièrement sur la réunion des deux assemblées (Conseil général et Conseil régional) qui avait eu lieu le 30 juillet dernier. C’est Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, qui a ouvert la séance une fois le quorum atteint.

La présidente du Conseil général a tout d’abord rappelé le contexte des États généraux de l’Outre-mer. Elle a ajouté qu’il n’y avait pas eu de demande pour la participation des institutions aux débats, en précisant que des élus du Conseil général avaient collaboré et apporté leur contribution. L’apport des collectivités se fait sur la synthèse issue de ces ateliers. Nassimah Dindar a ensuite évoqué les 8 ateliers des États généraux de l’Outre-mer :

- La formation des prix, les circuits de distribution et le pouvoir d’achat,

- Les productions locales et les conditions d’un développement endogène au bénéfice des ultra-marins,

- Les grands projets structurants et les conditions d’un développement durable,

- La rénovation du dialogue social et la formation professionnelle,

- La gouvernance (évolutions institutionnelles locales et adaptation des administrations centrales),

- L’insertion des DOM dans leurs environnements régionaux,

- L’égalité des chances, la promotion de la diversité et l’insertion des jeunes,

- L’identité, la culture et la mémoire.

« La synthèse de ses ateliers est une ouverture vers une évolution concertée »,
a ajouté la présidente. « Toute la population est concernée, c’est l’occasion de poser des nouveaux principes. Les Réunionnais sont et restent des Français. Il faut trouver le juste équilibre entre l’unité et la singularité ».

Un plan de développement durable

« Dans le contexte de décentralisation et de déconcentration où nous nous trouvons, il nous appartient de dire et de montrer nos spécificités et nos besoins. C’est notre devoir d’élus responsables de proposer un plan de développement durable. Aussi, il est naturel que les deux assemblées se réunissent afin d’avoir une vision politique globale. C’est la première fois qu’une telle réunion a lieu et cela dans le but de trouver un axe de travail commun ».

Des travaux de cette journée, 4 grands thèmes se dégagent :

- Le développement économique,

- Le développement territorial,

- Le développement humain et social,

- La question de la gouvernance et des ressources qui lui sont liées.

« Les institutions se doivent de donner un avis et décliner les propositions et les orientations qui seront prises.
Le Conseil général apporte son soutien à l’éducation et la formation et participe aux bourses, mais que dire à nos jeunes diplômés alors que pour eux, c’est la quasi certitude du chômage qui les attend ? »,
a interrogé la présidente.

Besoin des ressources liées au développement

Nous avons un manque criant de logements sociaux, mais le Conseil ne peut pas continuer à dire “c’est trop cher”. Le manque de logement ne doit pas devenir une maladie qui atteindrait d’abord les Réunionnais les plus faibles. C’est un problème qui perdure depuis des années. Il faut une volonté d’unité pour servir les intérêts supérieurs pour la région, tous les élus doivent savoir mettre leurs querelles partisanes de côté. Nous préparons le développement de La Réunion pour les 20 prochaines années. C’est la seule responsabilité qui doit nous guider »,
a-t-elle ajouté.
Il est nécessaire de favoriser l’expression d’une volonté partagée afin de contribuer efficacement aux décisions qui seront prises par le Gouvernement à l’issue du Conseil ministériel. « Il faut signer un véritable accord avec, et c’est une priorité, les finances nécessaires à leur réalisation, afin d’engager un changement structurel au service de La Réunion », a conclu la présidente du Conseil général, Nassimah Dindar.

C.F. 


Vice-président du Conseil général et maire de Saint-André, Éric Fruteau tire les enseignements de la journée d’hier.

Que représente pour vous le rassemblement des deux assemblées (et des différentes tendances) ?

- Je pense qu’il s’agit d’un geste très fort. Aujourd’hui, les deux collectivités Départementale et Régionale apportent leur contribution et font des propositions communes pour l’avenir de l’île. C’est ce que j’appelle être responsable face aux grands enjeux de demain. Le contexte actuel de crise généralisée (crises économique, financière, sociale, alimentaire, sanitaire…) est préoccupant. Il nous faut également tenir compte des questions à venir (telles que la réforme territoriale, la réforme de la fiscalité, les menaces sur l’octroi de mer, l’éventualité de la taxe carbone, le grand emprunt national, le futur règlement sucrier ainsi que la réforme de la Politique agricole commune) et faire des propositions. Les élus des deux collectivités réunis posent les questions fondamentales de la gouvernance et des ressources. Une telle convergence de vue dépassant les clivages est exemplaire. Je souligne donc le haut degré de responsabilité et de maturité de nos deux collectivités qui ne “bottent pas en touche”, mais au contraire apportent des réponses concrètes dans des domaines importants tels que le développement durable et la cohésion sociale, celui de l’énergie et des déchets ou encore celui de l’eau.
Rassemblés, je pense que nous pourrons œuvrer pour notre jeunesse, avec une vraie vision de notre développement. En tout cas, c’est ce que, je pense, que les Réunionnais attendent de nous.

Outre-mer

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