Scandale de l’ARAST

Valérie Bénard reprend la manœuvre à l’approche des Cantonales

1er septembre 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

ARAST : les verdicts qui tombent les uns après les autres montrent l’inefficacité de la ligne donnée au mouvement des anciennes salariées par Valérie Bénard, ancienne cadre de l’ARAST devenue vice-présidente UMP de la Région Réunion. Malgré tout, cette dernière ne renonce pas à utiliser ces travailleuses dépouillées par la chute de l’association. On connaît les buts poursuivis par cette orientation : épargner au maximum l’AGS, assureur qui se fait prier pour répondre à ses obligations, protéger les dirigeants, qui n’ont jusqu’à présent jamais eu à rendre de comptes, et déstabiliser la majorité en place au Conseil général, bête noire de Didier Robert avant et après les élections régionales. A l’approche des Cantonales, les manœuvres reprennent de plus belle.

Toutes les ex-ARAST avaient salué la décision rendue le 24 août dernier par les Prud’hommes, qui condamnait l’Association pour la Gestion du régime de garantie des créances des Salariés (AGS) à leur régler les indemnités dues depuis l’effondrement de l’association, le 27 novembre 2009. Parallèlement, la réalité est porteuse d’autres espoirs : ainsi, dans le cas des licenciements prononcés au sein du Groupe Caillé, l’AGS a normalement tenu son rôle, et payé la plus grande partie des indemnités.

L’AGS va enfin payer

Hier, l’AGS a annoncé qu’elle paierait les 30 salariés concernés par le jugement du 24 août.. Ou plutôt qu’elle « ne bloquerait pas les paiements » à la suite du jugement en première instance rendu par les Prud’hommes. Et comment le pourrait-elle ? Le jugement est “exécutoire”. Comprendre : un appel éventuel n’empêcherait pas l’exécution de cette décision. Une obligation, donc, que l’AGS présente comme une faveur envers des travailleuses à qui elle met des bâtons dans les roues depuis près de 10 mois tout en affirmant par la voix de son président « être consciente de la souffrance des gens ». Une « conscience » qui ne l’empêche pourtant pas de songer à faire appel.

Une sortie de crise en vue…

Ce qui aurait dû être depuis longtemps la conclusion normale de cette affaire semble se profiler à l’horizon : l’assureur va enfin payer, et une nouvelle forme d’organisation des services d’aide à la personne pourrait naître, tirant les leçons de l’effondrement de l’ARAST et des structures comparables qui l’ont précédée.

… qui n’est pas dans les plans de Valérie Bénard

C’est ce règlement que cherche à éviter Valérie Bénard, en entamant une énième procédure visant à « l’intégration » des travailleuses au Conseil général. Peu importe à l’ex-cadre de l’ARAST reconvertie en politique que son argument — la « reprise des activités par le Conseil général », qui était aussi de l’assureur, n’ait pas été retenu contre ce dernier.
Peu lui importe d’avoir été déboutée en référé sur cette même base le 11 mai dernier.
Peu lui importe de laisser les travailleuses sans ressources en proie à la précarité et, demain, aux conséquences d’une stratégie vouée à l’échec.
Bien éloignés de la sauvegarde de l’emploi et du bien-être des travailleuses, les buts de Mme Bénard sont avant tout politiques. La technique n’a d’ailleurs pas changé : elle consiste à utiliser la colère légitime des anciennes salariées au profit de commanditaires politiques. Au plus fort de la crise, Mme Bénard avait déjà annoncé que les mouvements qu’elle orientait vers le Conseil général — au grand soulagement de l’AGS — devaient durer « jusqu’aux Régionales ». On ne saurait être plus clair. Roulant les travailleuses en détresse dans le but de déstabiliser la majorité au Département, Valérie Bénard s’est d’ailleurs bien servie au passage, décrochant un poste de vice-présidente de la Région pour les bons services rendus à l’UMP…

Objectif : les Cantonales

A l’approche des Cantonales, la transfuge a tout intérêt à reprendre la manœuvre de plus belle. Ce d’autant plus que la nouvelle charge lancée par les partisans de Didier Robert contre la majorité du Conseil général lors de l’Assemblée plénière du 15 juin dernier a échoué. C’est d’ailleurs une certaine Valérie Bénard que le nouveau Président de la Région avait envoyée en tant qu’observatrice au Palais de la Source, lors de cette tentative de prise pouvoir…

Geoffroy Géraud-Legros

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